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jeudi 25 octobre 2018

Philosophie du Japon






LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE  par Adèle Van Reeth
Philosophies du Japon (22-25 oct. 2018)

(1/4) L’éthique des samouraïs
avec Pierre-François Souyri, Historien, spécialiste du Japon ancien et contemporain
(2/4) Roland Barthes, l’empire des signes
avec Eric Marty, Ecrivain et professeur de littérature française à l’Université Paris Diderot-Paris 7
(3/4) Miyazaki, l’envers du monde paisible 24/10/2018
avec : Hervé Joubert-Laurencin, professeur en études cinématographiques à l'université de Paris Nanterre
(4/4) Y-a-t-il une philosophie japonaise ?
avec Clélia Zernik, philosophe, professeure d'esthétique à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris
Michael Lucken, historien et directeur du Centre d'Etudes Japonaises de l'Inalco




LA FABRIQUE DE L'HISTOIRE  par Emmanuel Laurentin
Japon (4/4) Cultures de guerre et identités au Japon, des samouraïs aux kamikazes
avec Constance Sereni, Maître assistante à l’université de Genève.
Pierre-François Soury, Professeur à l’université de Genève.




Akira Kurosawa, les setp samourais (VOSTFR)

  
La tempura ou la manifestation du sacré
En faisant de la tempura un signe, Barthes ne prônait-il pas une certaine théologie sémiologique de la nourriture ? Pour lui tout est langage mais ça va plus loin : il parle d’un signe vide comme une forme de hiérophanie où le sacré se montre sans le sacré mais en tout cas il y a une sorte de révélation du signe comme tel par la nourriture. Quand on parle de signe vide on pense à une sorte d’Eucharistie, quelque chose qui se transmet, élaboré, sophistiqué, qui se transmet par la nourriture. C’est là qu’est le paradoxe chez Barthes, à la fois il oppose de manière très radicale Orient et Occident, nourriture européenne et nourriture japonaise et en même temps ce qu’il met en évidence c’est qu’au Japon et notamment dans les objets les plus humbles comme la tempura, il y a une forme de hiérophanie, de moment où le signe se révèle comme signe, une mutation de la matière en langage s’opère.   Eric Marty





Miyazaki, le voyage de Chihiro (bande annonce)
 

jeudi 3 mars 2011

Musashi Miyamoto ou Takezo Shimmen


VIDEO EN BAS DE PAGE


Musashi Miyamoto, de son premier nom Takezō Shimmen (Miyamoto étant le nom de son village de naissance et Musashi, une autre façon de lire les idéogrammes écrivant Takezō), (1584—19 mai 1645) est l'une des figures emblématiques du Japon et le plus fameux escrimeur de l'histoire du pays.

Son grand-père était un très bon escrimeur et son seigneur Shimmen Iga-no-kami, en récompense, lui permit de porter son nom de famille. C'est pourquoi Musashi a signé le Traité des Cinq Roues du nom de Shimmen Musashi. Le père de Musashi était connu sous le nom de Munisai ou Muni. Pour des raisons obscures, peut-être à cause de la jalousie qu'il avait suscitée autour de lui, Munisai s'éloigna de l'entourage du seigneur Shimmen et se retira dans le village de Miyamoto-mura situé aux alentours. Il semble que Musashi y soit né et ce serait là l'origine du surnom qui lui fut donné : Miyamoto Musashi.




Musashi Miyamoto

Son père mourut alors qu'il était âgé de 7 ans. Selon une légende qui semble sans fondement, Miyamoto Musashi se serait moqué de son père escrimeur et aurait fini par l'impatienter. Ainsi, un jour où Munisai était occupé à se tailler un cure-dent, à bout de patience il lança son couteau en direction de Miyamoto Musashi qui l'esquiva de la tête. Encore plus furieux, Munisai aurait lancé une seconde fois son couteau en direction de son fils. Mais Musashi sut l'esquiver à nouveau. Hors de lui, Munisai l'aurait chassé de son foyer, ce qui le contraignit à passer son enfance sous la tutelle de son oncle, moine et propriétaire d'un monastère.
Il combattit en duel et tua pour la première fois à 13 ans (contre Arima Kihei en 1596). Âgé de 17 ans, il participa à la bataille de Sekigahara (1600) qui vit la victoire de l'armée de Ieyasu Tokugawa suite à la mort de Hideyoshi Toyotomi. Engagé dans le camp des perdants, il fut laissé pour mort sur le champ de bataille. Il survécut à ses blessures grâce à une certaine Oko, et sa fille Akemi, qui volaient les cadavres pour survivre et qui résidaient non loin du champ de bataille. Jusqu'à l'âge de 29 ans, il participa à une soixantaine de duels, la plupart avec un sabre en bois (bokken) alors que ses adversaires avaient de vrais sabres (katana). Il défia et anéantit à lui seul la totalité de l'école d'escrime Yoshiyoka, en se battant contre 60 combattants. C'est là qu'il pratiqua pour la première fois, sans s'en rendre compte, sa technique si célèbre des deux sabres, qu'il developpa ensuite. Son dernier duel (le plus fameux) eut lieu le 13 avril 1612 contre l'autre plus grand escrimeur du Japon, Kojirō Sasaki, qu'il vainquit sur l'île de Fuma grâce à un long bokken, taillé dans une rame du bateau qui l'y avait amené. Il entra ensuite au service de la famille des Hosokawa, fidèle famille apparentée à celle du shogun. Il arrêta ensuite les duels, puis fut chargé du commandement d'un corps d'armée du seigneur Ogasawara et participa au siège du château de Hara en 1638, lors de la révolte des chrétiens menés par Shirō Amakusa. À l'âge de 59 ans (1643) il partit pour le mont Iwato, situé près de Kumamoto, où il s'installa dans la grotte de Reigan-dô ("Grotte du Roc-Esprit"). Il y disposa une table basse, et le 10 du dixième mois commença à rédiger Gorin no shō.




Musashi Miyamoto

Il fut un calligraphe et un peintre reconnu dont on peut encore admirer les productions de sumi-e.
Il conçut un jardin à Kumamoto, qui fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.
Source du texte : wikipedia

Sur le Kenjutsu : wikipedia
Sur le Iaido : wikipedia

Bibliographie : 
- Le traité des cinq roues, trad. Marye Shibata. Ed. Albin Michel.
Etudes : 
Kenji Tokitsu, Miyamoto Musashi, maitre de sabre japonais au XVIIe siècle. Ed. Points Sagesse. 
En ligne (le traité des cinq roues, texte intégral) : PDF


VI. Vide 

J'expose ici la Voie de la tactique de notre école "des deux sabres" en un chapitre intitulé "Vide". On entend par "vide" l'anéantissement des choses et le domaine de l'inconnu. Naturellement le "vide" est néant. Par la connaissance des êtres, on connaît le néant, c'est là le "vide". En général l'idée que l'on a sur le "vide" est fausse. Lorsque l'on ne comprend pas quelque chose on le considère comme "vide" de sens pour soi, mais ce n'est pas un vrai "vide". Tout cela n'est qu'égarement. Dans la Voie de la tactique, si les samouraïs ne connaissent pas leur Loi pour poursuivre leur Voie, ils ne sont pas "vides". Ils appellent "vide" ce qui est du domaine de l'impasse sous l'effet d'égarements successifs, mais ce n'est pas le vrai "vide". Les samouraïs doivent apprendre avec certitude la Voie de la tactique, avoir la maîtrise des autres arts martiaux, n'avoir plus aucun point obscur sur la Voie qu'ils doivent pratiquer, n'avoir plus aucun égarement d'esprit, ne jamais se relâcher à aucun moment, depuis le matin. Polir ces deux vertus : sagesse et volonté, aiguiser les deux fonctions de leurs yeux: voir et regarder, et ainsi n'avoir aucune ombre. Alors, les nuages de l'égarement se dissiperont, c'est là le vrai "Vide".
Tant que l'on ne connaît pas la Voie véritable, chacun croit avancer sur le bon chemin et se croit dans le vrai sans s'appuyer sur les lois du Bouddha ni les lois de la terre. Mais lorsque nous les regardons avec les yeux de la Voie véritable de l'esprit et selon les grandes règles du monde humain, on les voit trahir la Voie véritable à cause de leur propre égoïsme et de leur mauvaise vue. Connaissez l'Esprit! Reposez-vous sur le domaine franchement juste! Faites de l'Esprit réel la Voie! Pratiquez largement la tactique! Ne songez qu'à la justice, à la clarté et à la grandeur! Faites du vide la Voie! Et considérez la Voie comme "vide"! Dans le "Vide", il y a le bien et non le mal. L'intelligence est "être". Les principes sont "être".
Les voies sont "être". Mais l'esprit est "Vide".
Extrait de : Les cinq roues.


Musashi combattant une baleine.

La légende du personnage a inspiré de nombreuses créations et continue de le faire, aujourd'hui, au travers de livres, pièces de théâtres, films, séries et manga (Vagabond, ...) ou encore jeux vidéos. 


Quelques films :

- Miyamoto Musashi, réalisé par Kenji Mizoguchi (1944)
- La Légende de Musashi (Miyamoto Musashi), réalisé par Hiroshi Inagaki (1954)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Yasuo Kohata (1954)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Tomu Uchida (1961)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Tai Katō (1973)
- Musashi, réalisé pour la NHK (2003), avec Ichikawa "Ebizo" Shinnosuke


Inoue Takehiko, Vagabond


Une démonstration de Iaido : 




Et une autre de coupe (parfaite), par une petite fille :




Documentaire made in Arte sur le katana (sabre) : 







Akiro Kurosawa, Les sept samouraïs (extrait, première partie). 
L'un d'eux, Kyuzo, est directement inspiré par Musashi Miyamoto. 




Takeshi Kitano, Zatoichi (Bande annonce)



Quentin Tarantino, Kill Bill (extrait, scène finale, combat sous la neige).


Quelques autres films de sabre : 

(Presque) tous les films de Akira Kurosawa
Takoichi Koizumi, Après la pluie (1999 - d'après un scénario et des notes posthumes de Akira Kurosawa). Une tranche de vie d'un samouraï vagabond et de son épouse. 
Zatoichi, séries de films et d'épisodes TV avec Shintaro Katsu. Et film (2003) de Takeshi Kitano
Edward Zwick, le dernier Samourai (2003)





mercredi 2 mars 2011

Takuan Soho


Takuan Sōhō (1573 - 1645). Né à Izushi dans la province de Tajima, il est issu d'une famille de samouraï du clan Miura mais commence ses études de prêtre dès l'âge de 10 ans en étudiant le bouddhisme Jōdo. Il devient plus tard une figure majeure de l'école Rinzai-shu de bouddhisme Zen.
En 1608, à seulement 35 ans, il devient le père supérieur du temple Daitoku-ji de Kyōto au Japon. Selon la légende, il fut le maitre du célèbre Miyamoto Musashi mais cela n'est pas établi d'un point de vue historique.
Il était en contact avec le général Ishida Mitsunari, le daimyo chrétien Kuroda Nagamasa, Yagyū Munenori, le chef de Yagyū Shinkage-ryū, l'empereur Go-Mizunoo, et le shogun, Tokugawa Iemitsu. Il porta l'esprit du bouddhisme zen dans de nombreux aspects de la culture japonaise, tel que l'art du combat et la calligraphie. Il est l'auteur de six volumes et son influence est toujours présente dans le bouddhisme Zen et les arts martiaux.
Il est un des personnages de la série de manga Vagabond basée sur le livre Musashi de Eiji Yoshikawa.
Il est aussi l'inventeur du radis chinois (daikon) mariné que l'on nomme takuan.
Source du texte : wikipedia

Sur son lit de mort, Takuan refusa tout d’abord d’écrire un poème de mort. Enfin, il céda aux prières de ceux qui l’entouraient, prit son pinceau et traça le caractère représentant « rêve ». Quand il eut fini, il jeta le pinceau et mourut. Takuan avait demandé auparavant que son corps soit brûlé sur une montagne, qu’on ne fasse pas de service funèbre, et qu’on n’érige pas de pierre tombale pour lui.
Source du texte : haicourtoujours


Bibliographie (en français) :
- Mystère de la sagesse immobile, trad. Maryse et Masumi Shibata. Ed. Albin Michel, Spiritualité vivante.
- L'esprit indomptable, Ecrits d'un maître zen à un maître de sabre. Ed. Budo.
- L'insondable subtilité de la sagesse immuable dans L'âme du samourai, trad. Patrice Ghirardi. Ed. du Rocher
- Réflexions sur le sabre incomparable dans L'âme du samourai, trad. Patrice Ghirardi. Ed. du Rocher





Le moine zen Butukoko Kokushi écrivit un poème pour exprimer cette idée de mushin (pensée sans pensée) :


L’épouvantail ne pense pas à protéger les plants de riz, 
mais les oiseaux et les prédateurs voient en lui un homme armé d’un arc et de flèches, la peur les fait déguerpir...

L’épouvantail n ‘est pas doté de raison mais il remplit bien sa mission.


Quoiqu'un homme puisse faire, s'il génère l'esprit qui pense à faire quelque chose, son esprit s'arrête sur cette chose. C'est pourquoi l'homme devrait développer son esprit sans lui fournir d'endroit où s'arrêter.
Si l'esprit n'est généré, la main ne pourra se mouvoir vers l'avant.
Ceux qui lorsqu'ils bougent engendrent la pensée qui normalement s'arrête dans ce mouvement, mais ne s'arrête pas au cours de l'action, ceux-là sont appelés maîtres de toutes les Voies.
L'esprit qui s'attache naît de l'esprit qui s'arrête. Ainsi en est-il du cycle de transmigration. Cet arrêt marque les frontières entre la vie et la mort.
On regarde les cerisiers en fleurs ou les feuilles d'automme, et tout en engendrant l'esprit qui les regarde, il est essentiel de ne pas s'y arrêter.
Ainsi l'exprimait Jien dans l'un de ses poèmes :

La fleur qui livre son parfum
Devant ma porte de chaume
Le fait sans y penser.
Moi, pourtant, je reste assis, le regard fixe;
Comme ce monde est lugubre.

Cela signifie que la fleur libère son parfum au travers du non-esprit, et tandis que je la regarde fixement, mon esprit ne va pas plus loin.
Comme il est regrettable que l'esprit me retienne ainsi.
Que cela devienne pour vous un principe secret lorsque vous regardez ou écoutez de ne pas emprisonner votre esprit en un lieu unique.
Extrait de : L'esprit indomptable
Source du texte : icijapon



Lettre de Takuan Soho


Il est essentiel de ne pas arrêter l'esprit :
Il est une expression, « l’étincelle qui jaillit du silex », dont le sens rejoint celui de la précédente « pas même l’intervalle d’un cheveu ». Lorsque le silex frappe l’acier, une étincelle jaillit immédiatement. Il n’y a pas d’intervalle entre l’action de frapper le silex et l’apparition de l’étincelle. De la même manière, il ne doit pas y avoir le moindre intervalle qui résulterait de l’arrêt de l’esprit. Ceci ne doit pas être pris à contresens comme impliquant vitesse ou agilité. Ce qui importe est de ne pas arrêter sa pensée sur la moindre chose. Ultérieurement, la vitesse viendra de la faculté de ne pas arrêter son esprit. Il s’agit là d’un point essentiel. Lorsque vous arrêtez votre esprit, l’adversaire s’en empare. Si vous vous déplacez avec l’intention d’être rapide, votre esprit est prisonnier de votre propre intention.
Parmi les poèmes de l’anthologie de Saigyo, il en est un écrit par une courtisane de Eguchi qui dit à peu près ceci :


Certains hommes éprouvent de l’aversion pour ce monde, pourtant il n'est qu’une demeure éphémère, vous ne devez pas y abandonner votre esprit trop longtemps sans risque de le détester.


La partie finale du poème, « vous ne devez pas y abandonner votre esprit » exprime l’essence même de la stratégie. Il est vraiment essentiel de ne pas arrêter l’esprit.
Si vous demandez à un moine zen, « qu’est-ce que Bouddha? » Il peut brandir son poing. Si vous demandez, « quelle est l’essence du bouddhisme? » le moine peut vous répondre, « une branche de prunier en fleurs » ou « le cyprès dans le jardin », avant même que les mots ne s’échappent de votre bouche. Que la réponse soit « bonne » ou « mauvaise» importe peu. Ce qui est recherché, c’est un esprit libre et spontané. Les couleurs et les odeurs ne peuvent influencer un esprit qui ne s’arrête pas. Cet esprit inébranlable peut être appelé Dieu, Bouddha, l’esprit du zen ou l’essence de n’importe quel art. Si vous vous arrêtez pour réfléchir avant de répondre à une question, les mots que vous prononcerez seront peut-être magnifiques mais votre esprit n’en demeurera pas moins obscurci par l’hésitation et le doute. Il est fait référence ici à l’état de mayoi.
Extrait de : Miracle de la sagesse immuable
Source du texte : passionninjutsu




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