Takuan Sōhō (1573 - 1645). Né à Izushi dans la province de Tajima, il est issu d'une famille de samouraï du clan Miura mais commence ses études de prêtre dès l'âge de 10 ans en étudiant le bouddhisme Jōdo. Il devient plus tard une figure majeure de l'école Rinzai-shu de bouddhisme Zen.
En 1608, à seulement 35 ans, il devient le père supérieur du temple Daitoku-ji de Kyōto au Japon. Selon la légende, il fut le maitre du célèbre Miyamoto Musashi mais cela n'est pas établi d'un point de vue historique.
Il était en contact avec le général Ishida Mitsunari, le daimyo chrétien Kuroda Nagamasa, Yagyū Munenori, le chef de Yagyū Shinkage-ryū, l'empereur Go-Mizunoo, et le shogun, Tokugawa Iemitsu. Il porta l'esprit du bouddhisme zen dans de nombreux aspects de la culture japonaise, tel que l'art du combat et la calligraphie. Il est l'auteur de six volumes et son influence est toujours présente dans le bouddhisme Zen et les arts martiaux.
Il est un des personnages de la série de manga Vagabond basée sur le livre Musashi de Eiji Yoshikawa.
Il est aussi l'inventeur du radis chinois (daikon) mariné que l'on nomme takuan.
Source du texte : wikipedia
Sur son lit de mort, Takuan refusa tout d’abord d’écrire un poème de mort. Enfin, il céda aux prières de ceux qui l’entouraient, prit son pinceau et traça le caractère représentant « rêve ». Quand il eut fini, il jeta le pinceau et mourut. Takuan avait demandé auparavant que son corps soit brûlé sur une montagne, qu’on ne fasse pas de service funèbre, et qu’on n’érige pas de pierre tombale pour lui.
Source du texte : haicourtoujours
Bibliographie (en français) :
- Mystère de la sagesse immobile, trad. Maryse et Masumi Shibata. Ed. Albin Michel, Spiritualité vivante.
- L'esprit indomptable, Ecrits d'un maître zen à un maître de sabre. Ed. Budo.
- L'insondable subtilité de la sagesse immuable dans L'âme du samourai, trad. Patrice Ghirardi. Ed. du Rocher
- Réflexions sur le sabre incomparable dans L'âme du samourai, trad. Patrice Ghirardi. Ed. du Rocher
Le moine zen Butukoko Kokushi écrivit un poème pour exprimer cette idée de mushin (pensée sans pensée) :
L’épouvantail ne pense pas à protéger les plants de riz, mais les oiseaux et les prédateurs voient en lui un homme armé d’un arc et de flèches, la peur les fait déguerpir...
L’épouvantail n ‘est pas doté de raison mais il remplit bien sa mission.
Quoiqu'un homme puisse faire, s'il génère l'esprit qui pense à faire quelque chose, son esprit s'arrête sur cette chose. C'est pourquoi l'homme devrait développer son esprit sans lui fournir d'endroit où s'arrêter.
Si l'esprit n'est généré, la main ne pourra se mouvoir vers l'avant.
Ceux qui lorsqu'ils bougent engendrent la pensée qui normalement s'arrête dans ce mouvement, mais ne s'arrête pas au cours de l'action, ceux-là sont appelés maîtres de toutes les Voies.
L'esprit qui s'attache naît de l'esprit qui s'arrête. Ainsi en est-il du cycle de transmigration. Cet arrêt marque les frontières entre la vie et la mort.
On regarde les cerisiers en fleurs ou les feuilles d'automme, et tout en engendrant l'esprit qui les regarde, il est essentiel de ne pas s'y arrêter.
Ainsi l'exprimait Jien dans l'un de ses poèmes :
La fleur qui livre son parfum
Devant ma porte de chaume
Le fait sans y penser.
Moi, pourtant, je reste assis, le regard fixe;
Comme ce monde est lugubre.
Cela signifie que la fleur libère son parfum au travers du non-esprit, et tandis que je la regarde fixement, mon esprit ne va pas plus loin.
Comme il est regrettable que l'esprit me retienne ainsi.
Que cela devienne pour vous un principe secret lorsque vous regardez ou écoutez de ne pas emprisonner votre esprit en un lieu unique.
Extrait de : L'esprit indomptable
Source du texte : icijapon
Lettre de Takuan Soho |
Il est essentiel de ne pas arrêter l'esprit :
Il est une expression, « l’étincelle qui jaillit du silex », dont le sens rejoint celui de la précédente « pas même l’intervalle d’un cheveu ». Lorsque le silex frappe l’acier, une étincelle jaillit immédiatement. Il n’y a pas d’intervalle entre l’action de frapper le silex et l’apparition de l’étincelle. De la même manière, il ne doit pas y avoir le moindre intervalle qui résulterait de l’arrêt de l’esprit. Ceci ne doit pas être pris à contresens comme impliquant vitesse ou agilité. Ce qui importe est de ne pas arrêter sa pensée sur la moindre chose. Ultérieurement, la vitesse viendra de la faculté de ne pas arrêter son esprit. Il s’agit là d’un point essentiel. Lorsque vous arrêtez votre esprit, l’adversaire s’en empare. Si vous vous déplacez avec l’intention d’être rapide, votre esprit est prisonnier de votre propre intention.
Parmi les poèmes de l’anthologie de Saigyo, il en est un écrit par une courtisane de Eguchi qui dit à peu près ceci :
Certains hommes éprouvent de l’aversion pour ce monde, pourtant il n'est qu’une demeure éphémère, vous ne devez pas y abandonner votre esprit trop longtemps sans risque de le détester.
La partie finale du poème, « vous ne devez pas y abandonner votre esprit » exprime l’essence même de la stratégie. Il est vraiment essentiel de ne pas arrêter l’esprit.
Si vous demandez à un moine zen, « qu’est-ce que Bouddha? » Il peut brandir son poing. Si vous demandez, « quelle est l’essence du bouddhisme? » le moine peut vous répondre, « une branche de prunier en fleurs » ou « le cyprès dans le jardin », avant même que les mots ne s’échappent de votre bouche. Que la réponse soit « bonne » ou « mauvaise» importe peu. Ce qui est recherché, c’est un esprit libre et spontané. Les couleurs et les odeurs ne peuvent influencer un esprit qui ne s’arrête pas. Cet esprit inébranlable peut être appelé Dieu, Bouddha, l’esprit du zen ou l’essence de n’importe quel art. Si vous vous arrêtez pour réfléchir avant de répondre à une question, les mots que vous prononcerez seront peut-être magnifiques mais votre esprit n’en demeurera pas moins obscurci par l’hésitation et le doute. Il est fait référence ici à l’état de mayoi.
Extrait de : Miracle de la sagesse immuable
Source du texte : passionninjutsu
Parmi les poèmes de l’anthologie de Saigyo, il en est un écrit par une courtisane de Eguchi qui dit à peu près ceci :
Certains hommes éprouvent de l’aversion pour ce monde, pourtant il n'est qu’une demeure éphémère, vous ne devez pas y abandonner votre esprit trop longtemps sans risque de le détester.
La partie finale du poème, « vous ne devez pas y abandonner votre esprit » exprime l’essence même de la stratégie. Il est vraiment essentiel de ne pas arrêter l’esprit.
Si vous demandez à un moine zen, « qu’est-ce que Bouddha? » Il peut brandir son poing. Si vous demandez, « quelle est l’essence du bouddhisme? » le moine peut vous répondre, « une branche de prunier en fleurs » ou « le cyprès dans le jardin », avant même que les mots ne s’échappent de votre bouche. Que la réponse soit « bonne » ou « mauvaise» importe peu. Ce qui est recherché, c’est un esprit libre et spontané. Les couleurs et les odeurs ne peuvent influencer un esprit qui ne s’arrête pas. Cet esprit inébranlable peut être appelé Dieu, Bouddha, l’esprit du zen ou l’essence de n’importe quel art. Si vous vous arrêtez pour réfléchir avant de répondre à une question, les mots que vous prononcerez seront peut-être magnifiques mais votre esprit n’en demeurera pas moins obscurci par l’hésitation et le doute. Il est fait référence ici à l’état de mayoi.
Extrait de : Miracle de la sagesse immuable
Source du texte : passionninjutsu
C'est l'esprit lui-même qui détourne l'esprit de l'esprit.
RépondreSupprimerNe soyez pas sans esprit.