jeudi 3 mars 2011

Musashi Miyamoto ou Takezo Shimmen


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Musashi Miyamoto, de son premier nom Takezō Shimmen (Miyamoto étant le nom de son village de naissance et Musashi, une autre façon de lire les idéogrammes écrivant Takezō), (1584—19 mai 1645) est l'une des figures emblématiques du Japon et le plus fameux escrimeur de l'histoire du pays.

Son grand-père était un très bon escrimeur et son seigneur Shimmen Iga-no-kami, en récompense, lui permit de porter son nom de famille. C'est pourquoi Musashi a signé le Traité des Cinq Roues du nom de Shimmen Musashi. Le père de Musashi était connu sous le nom de Munisai ou Muni. Pour des raisons obscures, peut-être à cause de la jalousie qu'il avait suscitée autour de lui, Munisai s'éloigna de l'entourage du seigneur Shimmen et se retira dans le village de Miyamoto-mura situé aux alentours. Il semble que Musashi y soit né et ce serait là l'origine du surnom qui lui fut donné : Miyamoto Musashi.




Musashi Miyamoto

Son père mourut alors qu'il était âgé de 7 ans. Selon une légende qui semble sans fondement, Miyamoto Musashi se serait moqué de son père escrimeur et aurait fini par l'impatienter. Ainsi, un jour où Munisai était occupé à se tailler un cure-dent, à bout de patience il lança son couteau en direction de Miyamoto Musashi qui l'esquiva de la tête. Encore plus furieux, Munisai aurait lancé une seconde fois son couteau en direction de son fils. Mais Musashi sut l'esquiver à nouveau. Hors de lui, Munisai l'aurait chassé de son foyer, ce qui le contraignit à passer son enfance sous la tutelle de son oncle, moine et propriétaire d'un monastère.
Il combattit en duel et tua pour la première fois à 13 ans (contre Arima Kihei en 1596). Âgé de 17 ans, il participa à la bataille de Sekigahara (1600) qui vit la victoire de l'armée de Ieyasu Tokugawa suite à la mort de Hideyoshi Toyotomi. Engagé dans le camp des perdants, il fut laissé pour mort sur le champ de bataille. Il survécut à ses blessures grâce à une certaine Oko, et sa fille Akemi, qui volaient les cadavres pour survivre et qui résidaient non loin du champ de bataille. Jusqu'à l'âge de 29 ans, il participa à une soixantaine de duels, la plupart avec un sabre en bois (bokken) alors que ses adversaires avaient de vrais sabres (katana). Il défia et anéantit à lui seul la totalité de l'école d'escrime Yoshiyoka, en se battant contre 60 combattants. C'est là qu'il pratiqua pour la première fois, sans s'en rendre compte, sa technique si célèbre des deux sabres, qu'il developpa ensuite. Son dernier duel (le plus fameux) eut lieu le 13 avril 1612 contre l'autre plus grand escrimeur du Japon, Kojirō Sasaki, qu'il vainquit sur l'île de Fuma grâce à un long bokken, taillé dans une rame du bateau qui l'y avait amené. Il entra ensuite au service de la famille des Hosokawa, fidèle famille apparentée à celle du shogun. Il arrêta ensuite les duels, puis fut chargé du commandement d'un corps d'armée du seigneur Ogasawara et participa au siège du château de Hara en 1638, lors de la révolte des chrétiens menés par Shirō Amakusa. À l'âge de 59 ans (1643) il partit pour le mont Iwato, situé près de Kumamoto, où il s'installa dans la grotte de Reigan-dô ("Grotte du Roc-Esprit"). Il y disposa une table basse, et le 10 du dixième mois commença à rédiger Gorin no shō.




Musashi Miyamoto

Il fut un calligraphe et un peintre reconnu dont on peut encore admirer les productions de sumi-e.
Il conçut un jardin à Kumamoto, qui fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.
Source du texte : wikipedia

Sur le Kenjutsu : wikipedia
Sur le Iaido : wikipedia

Bibliographie : 
- Le traité des cinq roues, trad. Marye Shibata. Ed. Albin Michel.
Etudes : 
Kenji Tokitsu, Miyamoto Musashi, maitre de sabre japonais au XVIIe siècle. Ed. Points Sagesse. 
En ligne (le traité des cinq roues, texte intégral) : PDF


VI. Vide 

J'expose ici la Voie de la tactique de notre école "des deux sabres" en un chapitre intitulé "Vide". On entend par "vide" l'anéantissement des choses et le domaine de l'inconnu. Naturellement le "vide" est néant. Par la connaissance des êtres, on connaît le néant, c'est là le "vide". En général l'idée que l'on a sur le "vide" est fausse. Lorsque l'on ne comprend pas quelque chose on le considère comme "vide" de sens pour soi, mais ce n'est pas un vrai "vide". Tout cela n'est qu'égarement. Dans la Voie de la tactique, si les samouraïs ne connaissent pas leur Loi pour poursuivre leur Voie, ils ne sont pas "vides". Ils appellent "vide" ce qui est du domaine de l'impasse sous l'effet d'égarements successifs, mais ce n'est pas le vrai "vide". Les samouraïs doivent apprendre avec certitude la Voie de la tactique, avoir la maîtrise des autres arts martiaux, n'avoir plus aucun point obscur sur la Voie qu'ils doivent pratiquer, n'avoir plus aucun égarement d'esprit, ne jamais se relâcher à aucun moment, depuis le matin. Polir ces deux vertus : sagesse et volonté, aiguiser les deux fonctions de leurs yeux: voir et regarder, et ainsi n'avoir aucune ombre. Alors, les nuages de l'égarement se dissiperont, c'est là le vrai "Vide".
Tant que l'on ne connaît pas la Voie véritable, chacun croit avancer sur le bon chemin et se croit dans le vrai sans s'appuyer sur les lois du Bouddha ni les lois de la terre. Mais lorsque nous les regardons avec les yeux de la Voie véritable de l'esprit et selon les grandes règles du monde humain, on les voit trahir la Voie véritable à cause de leur propre égoïsme et de leur mauvaise vue. Connaissez l'Esprit! Reposez-vous sur le domaine franchement juste! Faites de l'Esprit réel la Voie! Pratiquez largement la tactique! Ne songez qu'à la justice, à la clarté et à la grandeur! Faites du vide la Voie! Et considérez la Voie comme "vide"! Dans le "Vide", il y a le bien et non le mal. L'intelligence est "être". Les principes sont "être".
Les voies sont "être". Mais l'esprit est "Vide".
Extrait de : Les cinq roues.


Musashi combattant une baleine.

La légende du personnage a inspiré de nombreuses créations et continue de le faire, aujourd'hui, au travers de livres, pièces de théâtres, films, séries et manga (Vagabond, ...) ou encore jeux vidéos. 


Quelques films :

- Miyamoto Musashi, réalisé par Kenji Mizoguchi (1944)
- La Légende de Musashi (Miyamoto Musashi), réalisé par Hiroshi Inagaki (1954)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Yasuo Kohata (1954)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Tomu Uchida (1961)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Tai Katō (1973)
- Musashi, réalisé pour la NHK (2003), avec Ichikawa "Ebizo" Shinnosuke


Inoue Takehiko, Vagabond


Une démonstration de Iaido : 




Et une autre de coupe (parfaite), par une petite fille :




Documentaire made in Arte sur le katana (sabre) : 







Akiro Kurosawa, Les sept samouraïs (extrait, première partie). 
L'un d'eux, Kyuzo, est directement inspiré par Musashi Miyamoto. 




Takeshi Kitano, Zatoichi (Bande annonce)



Quentin Tarantino, Kill Bill (extrait, scène finale, combat sous la neige).


Quelques autres films de sabre : 

(Presque) tous les films de Akira Kurosawa
Takoichi Koizumi, Après la pluie (1999 - d'après un scénario et des notes posthumes de Akira Kurosawa). Une tranche de vie d'un samouraï vagabond et de son épouse. 
Zatoichi, séries de films et d'épisodes TV avec Shintaro Katsu. Et film (2003) de Takeshi Kitano
Edward Zwick, le dernier Samourai (2003)





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