mardi 20 septembre 2011

Aryadéva le Brahmane



Aryadeva le Brahmane n'est pas, selon les sources tibétaines, le disciple bien connu du philosophe Nagarjuna que les tibétains appellent Lopön Aryadeva. Aryadeva le Brahmane aurait vécu vers le IXe siècle et aurait été le disciple du mahasiddha Saraha. Il est souvent cité dans la lignée de la transmission orale de la Prajnâpâramitâ.
Extraits de : La Grande Explication en vers de la Prajnâpâramitâ du brahmane Aryaveda dans Jerôme Edou, Machik Labdrön, femme et dakini du Tibet, Ed. Points Sagesse, 2003
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Bibliographie :
- La Grande Explication en vers de la Prjanaparamita du brahmane Aryaveda dans Jerôme Edou, Machik Labdrön, femme et dekini du Tibet, Ed. Points Sagesse, 2003


(...)
Ne recherche pas le sens de la Prajnâpâramitâ à l'extérieur
Car il est en toi.
La nature (de l'esprit) c'est la grande claire lumière
Qui n'a ni réalité ni caractéristiques propres.

Médite en gardant le Bouddha à l'esprit.
Il est naturellement libre de toutes fabrications mentales
Et de toute conception de passé, présent et futur.

Ni extérieur ni intérieur, ni dieu ni démon,
Ni samsara ni nirvana, ni manifestation ni Vacuité.
L'esprit libéré des conceptions dualistes est l'intention des bouddhas.
Sans erreurs et sans artifices, il est semblable à l'espace vide.

Les moyens authentiques pour réaliser cet esprit,
Consistent à unir la conscience et l'espace.
Quand tu les unis ainsi, la saisie de notions
Telles que réalité ou caractéristiques, réfutation ou affirmation se purifie d'elles-même
Et tu demeures dans la vérité de la nature des phénomènes,
Libre de la conception d'un sujet et d'un objet.

Lorsque ton corps et ton esprit demeurent sans artifices,
Une conscience nouvelle s'élève aux confins de l'espace vide.
Reste absorbé dans cet état sans contraintes et sans limites.
Alors tu expérimenteras un état de conscience libre de support et de fondement :
Cette connaissance ne repose sur rien, ni sur les cinq agrégats ni sur les objets extérieurs.

Dans des moraines ou des lieux enneigés, des charniers ou des lieux isolés,
Dans des villes ou des villages, des grottes ou des cavernes,
Où que tu sois, médite dans la non-dualité.

Le sens non-né (la nature de l'esprit) t'est montré par le maître spirituel,
Mets-le en pratique durant les quatre activités de la vie, marcher, dormir, s'asseoir et manger.

En pratiquant ainsi, par la bénédiction des paramitas
Et la réalisation de la Vacuité de tous les phénomènes,
Tu ne rencontreras pas d'obstacles.
Comment des obstacles pourraient-ils apparaître de la Vacuité dans la Vacuité ?




Quand tu auras réalisé que la nature de la réalité est vide,
Tu transcenderas signes et caractéristiques, et tu purifieras dans la Vacuité
Les objets des sens, les formes, les sons, les odeurs, les goûts et les contacts.

Intérieurement, même si les émotions grossières
Et la saisie dualiste subtile se manifestent toujours,
Elles se libéreront d'elle-même
Et tu ne devras plus y prêter attention.

Ayant réalisé cela, demeure dans l'Ainsité
Et tu te libéreras comme si tu étais arrivé sur les Iles d'or.

Si tu ôtes la vie à quelqu'un.
Tu lui enlèves par la même toutes ses facultés sensorielles, telle que la vue, etc.
De même, si tu coupes la racine même de ton esprit (si tu réalises ta vraie nature)
Tu réaliseras aussi la Vacuité de tous les phénomènes.

Ainsi, couper la racine de l'esprit même,
Couper les cinq poisons des perturbations mentales,
Couper les vues extrêmes et les formations mentales durant la méditation.
Et peur, espoir et répulsion dans l'action,
Enfin couper l'arrogance,
Puisque dans tous les cas il s'agit de couper,
C'est la définition même du Chöd.

Comment trancher les démons tangibles de la réalité,
De l'attachement et de l'aversion ?
Selon que ta pratique est excellente, moyenne ou ordinaire,
Demeure absorbé dans un état sans pensée comme une épaisse forêt,
Médite en te concentrant sur ces démons comme si tu avais des pouvoirs supranormaux,
Ou, par l'analyse et le raisonnement, établis (leur non-existence) comme avec une hache aiguisée.

Ce que l'on nomme les démons intangibles,
C'est la saisie erronée de la réalité des manifestations magiques
Crées pas les dieux et les démons.
Si tu as peur, reste concentré sur cette peur,
Comme on applique sur la chair des pointes de feu avec précision.

Prends refuges dans les trois joyaux et demeure sous les étoiles.
Abandonne le commerce des dieux et le rejet des démons.
Tranche définitivement les liens de l'amitié.

Le signe définitif de la réalisation du Chöd,
C'est d'être libéré de toute peur.
La mesure de l'accomplissement de la pratique,
C'est la pacification des prodiges des dieux et des démons.

Par contre, si ta pratique n'est pas juste,
Tu t'enfuiras terrorisé.
Même si la panique s'empare de toi, ne t'enfuis pas
Mais reste solide comme la chambranle d'une porte.
Applique-toi à subjuguer les démons, inébranlables comme une cheville de bois.
Telles sont les instructions authentiques du Chöd.



(...)
L'esprit n'est constitué de rien : il ne vient de nulle part,
Il ne demeure nulle-part et ne va nulle part,
S'il est libéré, il ne peut être la source des bouddhas.
S'il est sous l'emprise de la confusion, il ne peut errer dans l'océan du devenir (car cet état est au-delà de la libération et de la confusion).

Vertus et fautes sont pureté parfaite : pures depuis l'origine,
Libérées depuis l'origine, Bouddhéité depuis l'origine.
Mais ce serait une erreur de penser qu'il ne faille pas renoncer aux actes nuisibles.

L'attachement à un point de vue philosophique est un voile,
Et la nature ultime de l'esprit est la non-dualité qui se libère d'elle-même.
Prends refuge dans la nature des phénomènes et génère l'esprit de l'Eveil. (...)

Extraits de : La Grande Explication en vers de la Prajnâpâramitâ du brahmane Aryadeva dans Jerôme Edou, Machik Labdrön, femme et dakini du Tibet, Ed. Points Sagesse, 2003
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