Source de l'image et suite de l'explication : Egyptologica
LIVRE DES MORTS DES ANCIENS EGYPTIENS
Chapitre XLII
Pour repousser les Massacres
Voici la Région
Où, la Couronne Blanche sur la tête,
Le Sceptre de commandement à la main,
Se tient assis l'Etre divin.
Arrivé devant Lui, j'arrête ma Barque
Et prononce ces paroles :
"Dieu puissant ! Seigneur de la Soif !
Regarde-moi ! Je viens de naître !
Je viens de naître ! Je viens de naître !"
Il répond : "Sur le billot des punitions que voici
S'étalent au grand jour tes mauvaises actions.
Tu les connais mieux que tout autre...
Voici que je vais réveiller le souvenir de tes fautes."
Je réplique :
"Je suis Râ qui rend forts ceux qu'il aime.
Je suis le Noeud du Destin cosmique
Caché dans le bel arbre sacro-saint.
Si je prospère, Râ prospère.
En vérité ! Regarde !
Les cheveux de ma tête sont ceux mêmes du dieu Nû.
Mon visage est le Disque solaire de Râ.
La force de la déesse Hathor vit dans mes yeux.
L'Âme d'Up-Uaut résonne dans mes oreilles.
Dans mon nez vivent les forces du dieu Kheti-Khas.
Mes deux lèvres sont les lèvres d'Anubis.
Mes dents sont les dents de la déesse Serkit.
Mon cou est le cou de la déesse Isis.
Mes deux mains sont les mains du puissant Seigneur de Djedu.
C'est Seth, souveraine de Saïs,
Qui vit dans mes deux bras.
Ma colonne vertébrale est celle de Seth.
Mon phallus, le phallus d'Osiris.
Mon foie est le foie du Seigneur de Kher-Aha.
Ma poitrine, celle du Seigneur des Terreurs,
Mon ventre, mon dos sont ceux de la déesse Sekhmet.
Les forces de l'Oeil d'Horus circulent dans le bas de mon dos.
Mes jambes sont les jambes de Nut.
Mes pieds sont les pieds de Ptah.
Mes doigts sont les doigts du double Faucon divin
Qui vit éternellement.
En vérité ! Pas un membre de mon Corps
Où ne réside une divinité !
Quant à Thoth, il protège mon corps tout entier.
Pareil à Râ, je me renouvelle tous les jours.
Personne ne saurait immobiliser mon bras
Ni s'emparer de mes mains :
Ni les dieux, ni les Esprits sanctifiés,
Ni les Âmes damnées, ni les Âmes des ancêtres,
Ni les Initiés, ni les Anges du Ciel...
Je suis celui qui marche en avant
Et dont le nom est un Mystère.
Je suis l'Hier.
"Celui qui contemple des millions d'années"
Est mon Nom.
Je parcours les sentiers du Ciel...
Voici que le titre du Seigneur de l’Éternité m'a été conféré.
Je suis proclamé le dieu du Devenir
Et Maitre de la Couronne royale.
Je demeure dans l'Oeil divin d'Horus et dans l'Oeuf cosmique.
L'Oeil d'Horus me confère la Vie Eternelle,
Et lorsqu'il se ferme, il me protège...
Entouré de rayonnement j'avance sur ma route
Et pénètre partout, au gré de mon coeur.
J'existe et je vis...
Je suis Horus qui parcourt les millions d'années.
La Parole et le Silence sont équilibrés dans ma bouche.
Assis sur mon Trône j'exerce le commandement...
En vérité, mes Formes sont à présent renversée.
Je suis Unnefer, l'Etre parfait,
Dieu qui se conforme aux Rythmes des Temps,
Mon essence est cachée dans mon Etre.
Seul je suis !... Seul... Seul...
Seul je parcours les solitudes cosmiques...
En vérité, je demeure dans l'Oeil d'Horus
Et aucun Mal ne saurait m'atteindre.
Voici que j'ouvre les Portes du Ciel
Et que j'envoie des Naissances vers la Terre.
Et l'enfant à naître
Ne sera pas attaqué sur le sentier qui le mène à la Terre.
Je suis l'Hier.
Je suis l'Aujourd'hui
Des générations innombrables.
Je suis celui qui vous protège, tous les jours de votre vie.
O vous, les habitats de la Terre et du Ciel !
Ceux du Nord, du Sud, de l'Est et de l'Ouest !
En vérité, la peur devant moi serre votre coeur !
Car je me suis modelé et formé moi-même
Et je ne mourrai pas pour la seconde fois.
Quelques rayons de mon Etre atteignent vos poitrines,
Mais mes Formes, je les garde cachées en moi,
Car je suis celui que personne ne connait...
O vous, Démons Rouges !
En vain vous tournez vos visages contre moi :
Un triple voile me cache.
On ne saurai retrouver cette époque lointaine
Où le Ciel fut créé pour moi,
Où la Terre en fut séparée,
Où furent départagés
Les êtres nés du Ciel et ceux nés de la Terre.
Une fois séparés
Ils ne se réuniront plus à la Source première...
Mon Nom est étranger à la souillure du Mal.
Puissante sont les Paroles magiques
Que ma bouche vous adresse.
Un rayonnement de Lumière émane de tout mon Etre.
Je suis un Etre entouré de murailles,
Au milieu d'un Univers entouré de murailles.
Je suis un Solitaire au milieu de ma Solitude...
Pas de jour qui s'écoule sans ma salutaire intervention...
Ils passent ! Ils passent ! Ils passent devant moi !
En vérité, je suis un Etre gonflé de sève
Né de l'Océan céleste...
Ma Mère est la déesse du Ciel, Nut.
C'est elle qui a modelé ma Forme.
Je suis l'Immobile,
Le grand Noeud du Destin qui repose dans l'Hier,
Dans ma main repose le Destin du Présent.
Personne ne me connaît,
Moi, je vous connais.
Personne ne peut me saisir,
Moi, je peux vous saisir.
O Oeuf Cosmique ! Ecoute-moi !
Je suis Horus des millions d'années !
J'envoie vers vous le Feu des mes rayons,
Pour que vos coeurs se tournent vers moi.
Je suis le Maître du Trône,
Délivré de tout Mal, je parcours les Temps et les Espaces...
Je suis le Cynocéphale d'or, sans jambes ni bras,
Trônant au temple de Memphis...
Sachez-le : si je prospère, il prospère, lui aussi,
Le Cynocéphale d'or de Memphis !
Extrait du : Livre des Morts des Anciens Égyptiens, trad. Grégoire Kolpaktchy (1979), Ed. J'ai Lu, Aventure secrète, 2002.
Commande sur Amazon : Livre des morts des anciens Egyptiens
Thot Cynocéphale - Musée du Louvre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire