Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
jeudi 1 janvier 2015
Ecologie et spiritualité
Les Racines du ciel par Frédéric Lenoir, Leili Anvar
Ecologie et spiritualité avec Mohammed Taleb 28.12.2014
Philosophe algérien, conférencier et formateur, il enseigne l'écopsychologie à Lausanne et préside l'association "Le singulier universel", qui se consacre au dialogue des cultures et des spiritualités.
Blog officiel : Le Monde des Religions
Bibliographie :
- Nature vivante et âme pacifiée, Ed Arma Artis, 2014
- L'écologie vue du Sud, Pour un anticapitalisme éthique, culturel et spirituel, Ed. Sang de la terre, 2014
avec Michel Cazenave :
- 20 clés pour comprendre l'ésotérisme, Ed. Albin Michel, 2013
avec Mohamed Tahar Bensaada :
- Science et religion en islam : Des musulmans parlent de la science contemporaine, Ed. Albouraq, 2012
- Théologies de la libération, Ed. L'Harmattan, 2000
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La mondialisation, « viol de l’imaginaire »
Depuis le début des années 80, un nouveau mouvement a lieu à l’échelle planétaire : la mondialisation. C’est le cadre par excellence dans lequel se déroule l’ensemble des processus auxquels nous sommes confrontés, qu’ils soient économiques (financiarisation, néo-libéralisation, dérégulation), technoscientifiques (cyberespace, biotechnologies, nanotechnologies) ou culturels et idéologiques (standardisation des identités, fondamentalisme, uniformisation), écologiques (réchauffement climatique, désertification, urbanisation sauvage…). La mondialisation affecte directement les territoires, non pas les territoires abstraits, mais les territoires vécus. Notre thèse est que la mondialisation disloque et désagrège les espace-temps locaux, au bénéfice d’un espace-temps monde. Or, seuls les grands États et les grands consortiums économiques peuvent vivre dans cet espace-temps monde. La délocalisation globale propulse l’humain dans un « temps-monde » et un « espace-monde » qui sont invivables. Si la délocalisation déracine les activités humaines des espaces-temps locaux, elle vise aussi à dissoudre les imaginaires intérieurs, les temps de la psyché, de l’émerveillement. Nous rejoignons l’idée de l’urbaniste Paul Virilio selon laquelle la mondialisation tend à uniformiser la pluralité des temporalités, des rythmes, et à fabriquer un seul temps, linéaire, rectiligne, marchand, utilitariste. La seule valeur de ce temps est l’accélération de la vitesse… La culture est la première victime de la mondialisation et l’ancienne ministre de la Culture du Mali, Aminata Traoré, évoque un « viol de l’imaginaire » pour parler de son impact dans les territoires sociaux et culturels. D’ailleurs, de nombreux analystes ont montré que le monde, dans sa pluralité, ne participe pas à la mondialisation comme sujet historique créateur, mais comme objet du système marchand. Derrière la mondialisation, il y a d’abord une occidentalisation du monde. Pour que la réhabilitation du local ne soit pas le prétexte à un repli sur soi, il nous faut souligner sa capacité à être universel. Une œuvre est dite universelle, non pas au regard du nombre de ses lecteurs ou auditeurs, mais en fonction de sa qualité intrinsèque. Quand Dostoïevski écrit les Frères Karamazov, il nous offre une œuvre singulière, déterminée géographiquement, historiquement et culturellement. Mais cela ne signifie nullement que ces ancrages locaux dans la Russie du XIXe siècle soient des obstacles à sa dimension universelle. Elle est simultanément locale et universelle. L’universalité d’une œuvre ou d’une situation locale est le fruit d’une qualité et non pas un horizon vers lequel il faudrait tendre. La reconnaissance d’une valeur universelle au local suppose qu’il ne soit pas réduit à la plus petite unité de mesure d’un espace euclidien. En effet, les lieux locaux sont fécondés par des temps locaux et ces espaces-temps locaux sont les sites qui permettent à l’humain concret et pluriel d’exister. C’est précisément dans la mesure où l’économique, le politique, le culturel, l’écologique et le sacré sont réinscrits dans le tissu des espaces-temps locaux que le principe de localité peut devenir un principe créateur d’universalité.
Source (et suite) du texte : Medias Citoyens Diois (2014)
Les Racines du ciel par Frédéric Lenoir, Leili Anvar
Rudolf Steiner et l'anthroposophie avec Mohammed Taleb 27.10.2013
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