Le directeur du FBI rouvre l’affaire Hillary
Par Paul Craig Roberts, le 01 novembre 2016 - IPE / Réseau international (trad.)
Le directeur du FBI James Comey se retrouve critiqué de toutes parts
Il m’a été dit depuis Washington, que le FBI a rouvert le dossier de Hillary, sur ses violations du protocole de sécurité nationale US, non pas à cause du contenu des derniers courriels diffusés, mais parce que le soutien des électeurs en faveur de Trump semble être écrasant, alors que Hillary annule ses apparitions publiques du fait de son incapacité à attirer la foule. À cause de la complicité du FBI avec Hillary, le vote populaire laisse ce dernier en position fort délicate. L’agence doit maintenant se racheter.
Quant à moi, je ne sais précisément que penser. Après avoir été au sommet de la hiérarchie de Washington pendant un quart de siècle, j’ai vu passer beaucoup d’opinions erronées. Il fut un temps où j’avais le pouvoir d’assigner à comparaître la CIA et d’être en position d’informer le Président Reagan qu’il était induit en erreur par elle. Il prenait note et poursuivait sa politique visant à mettre fin à la guerre froide avec les Soviétiques. Sur d’autres questions, je me trompais, car je m’imaginais que le gouvernement était plus intègre qu’il ne l’était en réalité.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas simplement parce que certains nouveaux courriels incriminants sont apparus, que Comey, le directeur du FBI, rouvre le dossier de Hillary. Les autres éléments à charge étant étouffés, ces courriels auraient pu passer inaperçus.
Le problème du FBI, jadis institution de confiance, mais qui ne l’est plus, c’est que plus rien n’interdit de douter de la victoire de Donald Trump. Ses apparitions en public attirent une si vaste audience, que des milliers de gens sont refoulés à cause de la réglementation sur les incendies et la capacité d’occupation des lieux. En revanche, n’attirant pas plus de 30 ou 40 personnes, Hillary a restreint ses apparitions publiques.
Les Étasuniens en ont plus que raz le bol des Clinton et de la presse corrompus. Les Clinton sont si bien soudoyés et payés par l’Oligarchie, qu’ils ont pu dépenser plus que Hollywood lors du mariage de leur fille. Ils ont dépensé trois millions de dollars pour la fête.
Malgré tout, je ne sous-estime pas le pouvoir de l’Oligarchie. À mon poste de Secrétaire adjoint du Trésor US, j’ai fait l’expérience de son pouvoir. Si je n’avais pas été soutenu par le Président des USA, j’aurais été détruit.
À vrai dire, l’Oligarchie tente toujours de me détruire.
Comme le prétendent ses ennemis, il est possible que Trump soit précisément une autre supercherie, façon Obama pour tromper l’électorat. Mais Trump attaque si vigoureusement l’Oligarchie qu’il est difficile de croire qu’il joue la comédie. Trump mérite une balle, comme John F. Kennedy, comme Robert Kennedy, comme Martin Luther King, comme George Wallace.
En Amerika, la tradition veut qu’on liquide les dissidents.
Trump est contre les machines à voter, sur lesquelles il n’y a aucun contrôle. Sans sondages de sortie INDÉPENDANTS, l’élection peut être aisément volée à Trump, comme l’indique le scandale des votes matinaux au Texas, avec les machines électroniques attribuant à Hillary les votes pour Trump. Les « défaillances subites » ne doivent attribuer aucun vote pour Trump à Hillary.
À moins que le vote populaire en faveur de Trump soit tellement écrasant, ce à quoi je m’attends, c’est que le vote sera volé lors du décompte des voix. En l’absence de toute information fondée de la pressetitutée, je ne sais pas quel sera l’impact sur l’électorat de la mise en scène de l’élection de Hillary. Il est possible que les Étasuniens sortent de la Matrice et descendent dans la rue.
J’imagine qu’une Hillary dans le bureau ovale persuaderait les Russes et les Chinois que la survie de leur pays requiert une frappe nucléaire préventive sur le régime dingue, atteint de démence, des USA, l’État archi-narcissique qui, selon Obama et Hillary, est « l’indispensable pays exceptionnel », investi par l’Histoire pour imposer sa volonté au monde. Cet ordre du jour insensé sera indigeste pour la Russie et la Chine.
Voici Donald Trump parlant aux Étasuniens avec les paroles qu’ils ont tant attendues :
Notez que Trump n’a nul besoin de prompteurs.
Je suis en désaccord avec Trump sur pas mal de sujets, mais le peuple doit l’adopter. Pour moi et pour le monde, Trump est capital dans l’optique de la paix avec la Russie. Tout autre problème est mineur devant la guerre nucléaire.
Si Hillary est installée par l’Oligarchie – c’est le mot employé par l’ancien président démocrate Jimmy Carter, qui a dit que les USA ne sont plus une démocratie fonctionnelle, mais sont gouvernés par une Oligarchie –, la guerre avec la Russie et la Chine nous tombera dessus.
Quinze ans plus tard, malgré les efforts des USA, la « superpuissance », Talibans et ISIS courent toujours en liberté au Moyen-Orient. Incapables de vaincre en 15 ans quelques Talibans piètrement armés, quelles sont les chances des USA amoindris, de sortir vainqueurs d’une guerre contre la Russie et la Chine ?
Absolument aucune.
Les USA sont une génération entière née dans des guerres dont les objectifs sont inexplicables. Pourquoi ces guerres ? Pourquoi ce massacre incessant de femmes et d’enfants, et ces colonnes sans fin de réfugiés submergeant toute l’Europe, cherchant désespérément à fuir les guerres menées par Washington pour l’hégémonie mondiale. Pourquoi les parfaits crétins de Washington n’entendent pas le Président Poutine dire « la Russie ne peut plus tolérer la situation que Washington a créée dans le monde. »
Avec l’arrogance injustifiée de Washington, un État échoué dans le Tiers Monde, ce pays est à même de détruire la vie sur terre. Il n’existe aucun plus grand danger pour la vie que Washington. Il nous reste l’espoir que Trump pourra nettoyer les écuries d’Augias.
* * *
[Du même auteur un article antérieur]
L’échec de la démocratie: comment les oligarques planifient de voler l’élection
Par Paul Craig Roberts, le 28 octobre 2016 – IPE / Le Saker francophone (trad.)
Je suis maintenant convaincu que l’oligarchie qui gouverne l’Amérique a l’intention de voler l’élection présidentielle. Dans le passé, les oligarques n’ont pas pris en charge un quelconque candidat pour le faire gagner car les oligarques possédaient les deux. Mais ils ne sont pas propriétaires de Trump.
Très probablement, vous n’êtes pas au courant de ce que Trump dit aux gens et que les médias ne diffusent pas. Une personne qui parle comme ceci n’est pas cajolée par les oligarques.
Qui sont les oligarques ?
- Wall Street et les méga-banques trop grandes pour faire faillite et leur agent de la Réserve fédérale, un organisme fédéral qui a préféré sauver cinq banques plutôt que des millions de propriétaires américains en difficulté. C’est la Réserve fédérale qui a permis qu’ils soient jetés dans les toilettes. Afin de sauver les bilans des méga-banques de leur comportement irresponsable, la Fed a nié aux retraités le droit de gagner tout intérêt sur leur épargne pendant huit ans, ce qui oblige les personnes âgées à puiser dans leurs économies, laissant leurs héritiers, qui ont été mis au chômage par des entreprises délocalisant leurs emplois, sans le sou.
- Le complexe militaro-industriel qui a dépensé des milliards de l’argent des contribuables pendant quinze ans de guerres gratuites entièrement fondées sur des mensonges pour les enrichir eux-mêmes et garder leur pouvoir.
- Les néo-conservateurs dont l’idéologie folle d’une hégémonie mondiale américaine enfonce le peuple américain dans un conflit militaire avec la Russie et la Chine.
- Les corporations américaines mondiales qui ont envoyé des emplois américains en Chine et en Inde et ailleurs, afin d’enrichir le 1% avec des bénéfices plus élevés en jouant sur les coûts de main-d’œuvre.
- L’agro-business (Monsanto & Cie), les sociétés qui empoisonnent le sol, l’eau, les océans et notre nourriture avec leurs OGM, herbicides, pesticides et engrais chimiques, tout en tuant les abeilles qui pollinisent les cultures.
- Les industries extractives autour des énergies fossiles, utilisant les mines, la fracturation hydraulique et la déforestation, qui maximisent leurs profits en détruisant l’environnement et l’approvisionnement en eau.
- Le lobby israélien qui contrôle la politique américaine au Moyen-Orient et a commis un génocide contre les Palestiniens tout comme les États-Unis ont commis un génocide contre les Américains indigènes. Israël utilise les États-Unis pour éliminer les pays souverains qui se dressent sur son chemin.
Ce qui me convainc que l’oligarchie entend voler l’élection, c’est la grande différence entre les rapports des presstitués et les faits sur le terrain.
Selon les presstitués, Hillary est si loin devant que les partisans de Trump n’ont pas besoin de prendre la peine d’aller voter. Hillary a gagné l’élection avant le vote. Hillary a été déclaré gagnante avec 93% de chance.
J’attends encore de voir un signe de Hillary sur le terrain, alors que les signes de Trump sont partout. Les rapports que je reçois sont que les apparitions publiques de Hillary sont ignorées, mais que celles de Trump sont si fortement fréquentées que les gens doivent être refoulés. Voici un rapport d’une femme en Floride :
Trump a attiré un très grand nombre de personne de partout en Floride en faisant sa campagne ici cette semaine. Je ne vois que des signes de Trump et ses autocollants lors de mes nombreux déplacements. Je dînais dans un restaurant mexicain hier soir. Deux femmes de mon âge assises derrière moi parlaient de comment elles avaient essayé de voir Trump quand il est venu à Tallahassee. Elles ont quitté leur travail tôt, en arrivant sur les lieux à 16h00 pour un rassemblement à 18h00. L’endroit était déjà en surcapacité de sorte qu’elles ont été refoulées. Il s’est avéré qu’il y avait tellement de gens là-bas qu’à 14H00, les portes ont dû être ouvertes pour eux. Les femmes ont dit que les foules présentes étaient un mélange de races et d’âges.
Je connais la personne qui m’a fait ce rapport et je ne doute pas que ce soit la vérité.
Je reçois aussi des rapports de lecteurs de partout dans le pays.
Voici comment le vol de l’élection est censé fonctionner : Les médias sont concentrés dans quelques mains via les corporations et ils ont tout fait pour convaincre non seulement les Américains, mais aussi le monde, que Donald Trump est un candidat tellement inacceptable qu’il a perdu l’élection avant le vote.
Pour affiner l’explication, quand l’élection sera volée, ceux qui contesteront l’élection volée seront sans relais dans les médias. Tous les rapports des médias vont dire que ce fut une victoire par défaut de Hillary pour fuir la haine anti-immigrants et la misogynie de Trump.
Et l’opinion progressiste et libérale sera soulagée et pas sur ses gardes alors que Hillary nous emmènera vers une guerre nucléaire.
Le fait que l’oligarchie entende voler l’élection du peuple américain est vérifiée par le comportement officiellement signalé des machines à voter dans un vote anticipé au Texas. Les presstitués ont déclaré que Hillary est tellement favorite que même les républicains du Texas sont d’accord pour laisser l’élection être truquée.
Si tel est le cas, pourquoi était-il nécessaire de programmer les machines de vote pour changer les votes Trump en votes Hillary ? Les électeurs qui ont noté qu’ils ont voté Trump, mais dont le vote a été enregistré Hillary se sont plaints. Les responsables des élections, clamant à l’incident technique (qui se produit toujours dans le même sens), a changé de système pour des bulletins de vote en papier. Mais qui va les compter ? Aucun «pépin» n’a transformé un vote Hillary en vote Trump, seuls les votes Trump se changent en votes Hillary.
Le film le plus brillant de notre époque était The Matrix. Ce film a montré la vie des Américains manipulés par une fausse réalité. Comme dans la vraie Amérique, il y a une prise de conscience insuffisante et pas de Neo, sauf peut-être Donald Trump, pour contester le système. Toute ma vie, j’ai essayé d’amener les Américains de tous bords, universitaires, chercheurs, journalistes, républicains, démocrates, droite, gauche, représentants des États-Unis, sénateurs américains, présidents, moghols des corporations, Américains aux cerveaux délavés et les étrangers, a sortir de la fausse réalité dans laquelle ils vivent.
Aux États-Unis, aujourd’hui, une élection présidentielle critique est en cours dans laquelle pas une seule question importante n’est évoquée par Hillary et les presstitués. C’est un échec total. La démocratie, qui était l’espoir du monde, a totalement échoué aux États-Unis d’Amérique. Trump a raison. Le peuple américain doit rétablir la responsabilité du gouvernement envers le peuple.
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Le 26 octobre 2016 - Entrefilets
Si aucune «surprise» de type guerre totale ou remake du 11 Septembre ne vient empêcher sa tenue, l’élection présidentielle étasunienne devrait tenir toutes ses promesses sismiques. Quelle que soit l’issue de la farce, on voit mal en effet comment elle ne déboucherait pas sur une crise majeure et potentiellement fatale pour l’Empire. Que le trublion Trump l’emporte, qu’il concède la victoire à la furie du Parti de la guerre Hillary, ou qu’il la conteste en cas de tricheries malhabiles: tous les scénarios possibles disposent chacun d’une charge explosive dévastatrice qui pourrait faire du 9 novembre le jour où l’Empire s'est effondré, ou à tout le moins où les premiers pans de l'édifice ont commencé à dégringoler. Et disons d’entrée de jeu notre conviction que les Etats-Unis étant désormais une puissance éminemment dissolvante et responsable des pires guerres et atrocités qui ont ensanglanté le monde ces dernières décennies, un tel effondrement représenterait une forme d’apaisement et pour tout dire une véritable chance de salut pour The Rest of the World.
Trois raisons principales nous font considérer que l’effondrement de l’Empire est devenu une nécessité.
1. En finir avec un Empire criminel
Grâce à un budget militaire dépassant la moitié des dépenses mondiales de ce domaine, les Etats-Unis étendent aujourd’hui leurs tentacules dans près de 80 pays où ils ont imposé plus de 800 bases abritant des équipements lourds et des centaines de milliers de soldats. Ce maillage militaire à l’échelle planétaire correspond à 95% des bases militaires étrangères dans le monde (2), et caractérise dès lors clairement les USA comme un Empire.
En Europe, où des centaines de bases parfois équipées de lance-missiles à capacité nucléaire quadrillent le Vieux-Continent, dont près de 180 regroupant plus de 50'000 soldats pour la seule Allemagne (1), il ne s’agit plus d’une «présence» mais d'autre chose, qui ressemble de plus en plus à une véritable force d’occupation.
Ce dispositif sert à rappeler à ses administrés qu’en cas de résistance à sa domination, les canons de l'Empire restent toujours prêts à entamer leur rouge labeur, ce qu’ils font d’ailleurs quasiment en permanence.
De fait, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, l’Empire a ainsi bombardé plus de 20 pays sous des prétextes plus ou moins fallacieux, et toujours dans son seul et unique intérêt.
Rien qu’en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, l’Empire US a ainsi massacré directement de plus de 2 millions de civils selon une récente étude, alors que le nombre total des victimes des guerres occidentales décidées et commandées par les Etats-Unis depuis 25 ans dépasse les 4 millions de morts (3). Des chiffres évidemment cachés par le service de presse de l’Empire qui regroupe la quasi-totalité des médias occidentaux.
En termes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de déni de démocratie, de tortures, de massacres de masse ou d’assassinats ciblés, l’Empire US devance donc de très loin tous les Etats-voyous et dictatures de la planète réunis.
Dire cela ne relève pas d’une posture anti-impérialiste ou anti-américaine, c’est énoncer un fait comptable.
Sauf qu’à l’inverse des (autres) Etats-voyous et dictatures de la planète, les Etats-Unis contrôlent un système de désinformation à l’échelle mondiale, et peuvent s’appuyer sur Hollywood et ses magiciens pour passer la serpillère et laver les cerveaux derrière leurs exactions.
Une machine de propagande globale dont ils ont une sublime maîtrise et qui leur permet d’abord d’imposer leur violente culture au monde entier en faisant croire à chacun que c’est ce qu’il désire le plus ardemment, et ensuite d’apparaître d’une guerre à l’autre toujours aussi angéliques et vertueux alors même que des morceaux de cervelles d’enfants maculent leur drapeau et dégoulinent de leurs bottes (4).
Mais sous le vernis de la propagande de masse, l’Empire répand sa violence et sa cruauté sur le monde pour assurer sa domination, ruine des pays entiers, assassine en toute impunité, torture dans ses caves, renverse des régimes, disloque des nations, crée et soutien des groupes terroristes, déclenche puis alimente des guerres civiles comme en Syrie. Dernier exemple en date: les Etats-Unis cherchent désormais à mettre à profit la prise de Mossoul en Irak pour organiser la fuite de Daesh dans l’Est de la Syrie où le groupe terroriste pourra survivre et continuer ainsi à servir la stratégie du chaos de l’Empire (5).
La première raison qui plaide pour l'effondrement de l’Empire US est donc qu’il représente la principale force dissolvante du monde, qu’il est le principal responsable des guerres et des plus grands massacres perpétrés sur la planète ces dernières décennies.
2. Libérer l’Europe
La deuxième raison qui rend nécessaire l’effondrement de l’Empire découle de la première puisqu’il s’agit de permettre à l’Europe de s’émanciper d’une tutelle US qui nous conduit tous aujourd’hui aux portes d’une guerre avec la Russie et la Chine, éventuellement nucléaire (6).
Les peuples européens sont en effet prisonniers d’une pègre dirigeante totalement soumise à l’Empire US, une véritable assemblée de proconsuls qui lui obéit, soutient ses guerres, tente d’imposer ici son modèle, ses lois, ses Traités, son «mode de vie» et nous encage ainsi dans cette terrible dépendance qui nous rend absolument co-responsables de tous les crimes de l’Empire.
La chute de l’Empire serait dès lors incontestablement une libération pour l’Europe.
Concrètement, elle entraînerait immédiatement la fin de cette organisation criminelle qu’est l’OTAN, organisation mobilisée systématiquement pour faire le coup de feu contre tous les ennemis de l’Empire ou qui contrarient ses intérêts.
L’effondrement US entraînerait aussi immanquablement celle du projet américain que constitue l’UE «soviétique» que nous connaissons aujourd’hui. Exit donc toute cette caste de serviles petits fonctionnaires non-élus et surpayés, de technocrates atlantistes en guerre contre les peuples, acquis au libre-échange, vendus à Goldmann Sachs, à Wall Street et au néo-libéralisme le plus outrancier.
A la guerre économique de tous contre tous qu’impose aujourd’hui l’UE à ses membres pourrait ainsi succéder le retour aux souverainetés nationales, aux barrières douanières protégeant les citoyens et les économies, et à une coopération fructueuse entre chacun des Etats souverains dans l’intérêt bien compris de tous.
Enfin, le spectre d’une guerre avec la Russie et la Chine, quasi garantie avec une Hillary-Strangelove aux commandes, s’éloignerait d’autant pour laisser place à une Europe qui pourrait enfin devenir forte de l’«Atlantique à l’Oural».
3. Renverser le désordre établi
Enfin, la chute de l’Empire est nécessaire parce qu'elle entraînera la fin rapide des instruments de domination économique que sont l’OMC, la Banque Mondiale ou le FMI, qui travaillent exclusivement au profit des Etats-Unis et de leurs protectorats. Mais surtout la chute de l’Empire entraînera un séisme d’une ampleur telle qu’il provoquera immédiatement un effondrement économique mondial qui, bien que douloureux dans un premier temps, pourrait aussi offrir une opportunité historique d’en finir avec ce Système néolibérale et sa mécanique fondée sur la prédation, la spéculation, le pillage, l’esclavage, l’injustice, la destruction du tissu social et du vivant, l'abolition de l'Homme.
Contrairement à la narrative assénée par le Système américaniste qui martèle qu’il n’y a pas d’alternative à l’outrance scientiste et capitaliste, un tel effondrement pourrait à l’inverse donner l’opportunité aux peuples de reprendre leur destin en main et de développer d'autres modèles. Sur le plan politique d’abord, en imposant par la révolution au besoin, certainement, une démocratie réelle pour sortir de la farce d’une démocratie représentative perpétuant l’alternance entre les deux têtes d’un parti néolibéral unique. Sur le plan socio-économique ensuite, en développement là également de nouveaux modèles fondés sur l’entraide, la coopération, l'association, l’échange, la décroissance raisonnée et la sobriété heureuse par exemple.
Bref, l'effondrement de l'Empire devrait agir comme un détonateur entraînant la chute du Système néolibéral tout entier, offrant ainsi l’opportunité d’inventer une nouvelle forme de vie pour passer de la contre-civilisation juridico-marchande qui est la nôtre aujourd'hui, à une société restaurée dans son humanité et véritablement libre, égalitaire et décente.
C’est évidemment une option haute qui imposerait une révolution copernicienne, un renversement total du désordre établi par une pensée néolibérale nihiliste dont le triomphe a conduit le monde à la ruine (7).
Cette vision paraîtra certainement utopique à beaucoup, mais c’est oublier que la véritable utopie réside surtout dans le fait d’imaginer que l’humanité puisse survivre encore longtemps aux destructions engendrées par le capitalisme militarisé et belliqueux sous commandement US que nous connaissons aujourd’hui.
Trois scénarios d’implosion et un scénario catastrophe
Aujourd’hui, avec deux candidats chacun haïs par la moitié du pays; deux candidat dont une furie aux limites de la démence et un milliardaire dont la seule vertu, mais de taille tout de même, est d’être en quelque sorte antisystème sans même le vouloir, la Présidentielle US 2016 pourrait donc être ce moment où il va se passer quelque chose d’important, quelque chose qui pourrait signifier véritablement le début de la fin pour l’Empire.
Trois scénarios d’implosion se dessinent donc.
Premier scénario: si Trump gagne, c’est tout l’Etat profond US construit autour de Wall Street et du complexe militaro-industriel qui vacille. A travers son slogan «America first», Trump a en effet déclaré vouloir pacifier les relations avec la Russie et la Chine et réduire de ce fait d'autant la voilure militaire de l’Empire à l’extérieur.
Ce serait la version soft d’un Empire acceptant en quelque sorte de mourir dans son lit, pour en revenir au réalisme d’un monde multipolaire.
Mais il y a une inconnue de taille. Comme le veut la tradition étasunienne, le Président nouvellement élu n’entrera en fonction que le 20 janvier 2017. D’ici là, le pitre Obama restera aux manettes et si Trump est élu et qu'il se montre inflexible aux pressions qu'il subira immédiatement pour rentrer dans le rang, le risque est grand de voir l’Etat profond profiter de cet intervalle pour déclencher une guerre de haute intensité avec la Russie et renverser ainsi la table. C’est la première possibilité de notre scénario catastrophe.
Deuxième scénario: si l’Etat profond rate son coup et n’obtient qu’une victoire à l’arraché avec tricheries avérées de son poulain Killary, c’est la contestation attendue de Trump qui pourrait mettre alors le feu aux poudres, avec des troubles sociaux voire une guerre civile à la clé.
Les Etats-Unis sont aujourd’hui traversés par des fractures absolument radicales. Le rejet de Washington et de sa corruption est tel que certains Etats comme le Texas ou la Californie parlent ouvertement de sécession. Horizontalement, la population elle-même n’a jamais été aussi divisée dans une société minée par toute une série de crises économique, sociale et même à nouveau raciale.
Une élection volée par personne aussi haïe que Clinton déclencherait à n’en pas douter des troubles importants qui ont des chances de déraper là encore vers la guerre civile et l'implosion du pays.
Troisième scénario: même si le bourrage d’urnes réussit et que Clinton triomphe sans appel, elle explosera probablement en vol dès les premiers mois de son mandat du fait du poids de ses casseroles et/ou de ses pathologies. Le scandale d’un emailgate qui a lui seul aurait déjà dû la conduire en prison; celui de sa Fondation Clinton empêtrée dans des révélations de corruption à grande échelle; sa ou ses maladies cachées: toutes ces bombes à retardement exploseront rapidement une fois la bulle protectrice de la campagne présidentielle dégonflée, avec elle au milieu, entraînant à nouveau l’Empire dans la spirale d'une crise centrifuge sans fin.
Mais là encore, la même inconnue de taille ressurgit, qui conduit à la deuxième possibilité de scénario catastrophe. Car face à la perspective d'une explosion en vol quasi assurée, Hillary-Strangelove choisira très probablement d'engager sans délai l'Empire dans des gesticulations militaires soit en Iran, comme elle l’a déjà annoncé, soit beaucoup plus lourdement cette fois en Syrie, deux pays où elle est sûre de rencontrer la Russie sur son chemin, avec alors la garantie d’une escalade pouvant conduire à une guerre totale.
Conclusion
L'Etat de décomposition du système washingtonien a atteint un seuil inédit, aussi avancé qu'irréversible, qui coïncide avec une crise intérieure due à la faillite du modèle économique darwiniste des Etats-Unis. La précarité et l'injustice y sont en effet devenus la règle et la grogne social a dès lors atteint un niveau critique en passe de menacer la cohésion nationale.
Au plan géopolitique, la résistance des pays BRICs face aux menées des Etats-Unis, avec comme fer de lance une Russie devenue véritable nation antisystème, montre aussi le reflux de puissance d'un Empire qui semble à bout de souffle.
Plus généralement partout dans le monde, la perception des Etats-Unis a aussi radicalement changée. Hors Hollywood et les colonnes de la presse alignée bien sûr (qui se confondent), les peuples voient de plus en plus cet agglomérat d'intérêts privés abusivement appelé nation pour ce qu'ils est vraiment: un Empire malfaisant qui représente à la fois la principale menace pour la paix mondiale, et aussi le principal vecteur de ce Système néolibéral globalisé dont les peuples épuisés ne veulent plus et dont partout ils commencent à rejeter les représentants et la folie. En fait, tout bien considéré, jamais le Système et sa direction américaniste n'ont été à ce point mis à nu, jamais ils n'ont rencontré une opposition aussi formidable, aussi structurée, une aussi massive résistance.
C'est dans ce contexte global explosif que s'inscrit donc une Présidentielle US mettant aux prises deux personnages effarants: un trublion milliardaire dont la seule vertu connue est d'être antisystème, et le cadavre politique d'une Hillary-Strangelove dévorée d'ambition malsaine et puant la corruption et le mensonge à plein nez, bref, fabriquée sur mesure par le Système pour le faire perdurer.
Le moment arrive donc, où les temps et les circonstances semblent appeler d'immenses bouleversements.
Est-ce à dire que ce 9 novembre, lendemain d'élection, deviendra le jour où l’Empire a véritablement commencé à s'effondrer? Il serait audacieux de l'affirmer tant le mal peut se montrer résiliant et qu'il existe un risque élevé de dévissage vers l'incendie globalisé. Mais, pour la première fois depuis l'après-guerre, on peut sans doute dire que oui, la chose est bel et bien possible.
Quoi qu'il advienne ce qui est certain en revanche est que l'Empire, le Système néolibéral et notre contre-civilisation suivent une même trajectoire, qui pointe l'abîme.
Notes :
1 Présence militaire américaine dans le monde
2 Bases militaires dans le monde: les USA grands vainqueurs
3 Des victimes sans valeur : les quatre millions de musulmans tués dans les guerres occidentales depuis 1990
4 Au-delà des mots, au-delà des images, au-delà des faits, une manière de regarder la bête dans les yeux, de contempler l’âme damnée de l'Empire est de réécouter l’interprétation magistrale de l’hymne nationale étasunienne qu’a faite en 1969 Jimi Hendrix. Dans la fulgurance de cette improvisation évidemment inspirée par le martyre du Vietnam, surgit un déchaînement de plaintes et de haine métalliques d'une modernité absolue, où l’on entend autant les hurlements des suppliciés de l’Empire que ses propres cris d'effroi de ne pouvoir échapper à son propre instinct de mort, à sa propre folie destructrice.
5 Un aberrant désir de guerre
6 «Le plan est de refouler ISIS d’Irak, afin de s’assurer qu’il survit dans l’est de la Syrie»
7 Retour sur le fiasco libéral
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