Marc Endeweld, La face cachée du système Macron (Le Média, 13 mai 2019)
Auteur de : Le grand manipulateur, Ed. Stock, 2019
Tout s’est joué au cours de la campagne présidentielle.
Pour gravir la plus haute marche du pouvoir sans carrière politique, ni même un parti derrière lui, Emmanuel Macron a utilisé les réseaux plus ou moins avouables de la République… Lobbys divers et variés, agents d’influence, communicants rois, “intermédiaires”, barbouzes, barons locaux et loges franc-maçonnes. Tous se sont empressés.
Le candidat puis le président les a accueillis avec un large sourire, utilisés, parfois manipulés et ensuite souvent oubliés.
Quatrième de couverture
Jeremy Lecomte, Macronpette elle est crô chouet... (12 mai 2019)
Lire aussi : « Main basse sur nos forêts », le nouveau livre de la collection Reporterre, par Gaspard d’Allens, 16 mai 2019 / Sites classés : le gouvernement veut ouvrir la voie au béton, par Marie Astier, Reporterre, 11 mai 2019
Une loi contre la haine anti-macron ?
9 mai 2019 - La Quadrature du net
Il y a 6 semaines, la députée En Marche Laetitia Avia déposait une proposition de loi « contre la haine sur Internet ». Sa mesure phare est d’exiger des grandes plateformes qu’elles suppriment en 24 heures les propos de nature « haineuse » et « manifestement » illicites que leur signaleront le public ou la police, sous peine d’une amende de 4% de leur chiffre d’affaire.
Le but est purement et simplement de remplacer la justice publique par Facebook, Google et Twitter, en les laissant seuls maîtres de ce qui peut ou non être dit sur le Web. C’était déjà exactement la démarche prise dans le règlement antiterroriste récemment adopté en première lecture au Parlement européen (lire notre bilan sur ce texte).
Avant de quitter le secrétariat d’État au numérique, Mounir Mahjoubi actait déjà aux côtés de Marlène Schiappa cette alliance de l’État dans les bras de Facebook, présenté comme héros de l’Internet à la sagesse duquel nous devrions évidemment tous nous soumettre ! (lire notre analyse) Son successeur, Cédric O, n’a manifestement rien à redire à la trahison opérée par cette loi « anti-haine ». L’ensemble des députés brillent aussi par un silence coupable.
De son côté, le ministère de la justice, entièrement humilié et mis de côté dans ce grand chantier, vient de lancer son chant du cygne. Dans une circulaire publiée en avril dernier, il appelle à recourir davantage au juge pour lutter contre la haine en ligne, dénonçant l’ « usage abusif » pouvant être fait des « dispositions permettant d’engager la responsabilité des acteurs d’Internet ». En effet, alors que le gouvernement propose de contourner le juge pour gagner en « efficacité », cette circulaire constate que le ministère public ne saisit que bien trop peu la justice dans ces affaires.
Alors pourquoi confier la mission de justice à Facebook et Google, leur donnant autant de légitimité et de pouvoirs alors même qu’ils n’ont de cesse de violer la loi, de mentir et de détruire notre écosystème numérique ? L’analyse du règlement antiterroriste, qui repose sur la même volonté politique, donne une première piste : la notion européenne de « terrorisme » est tellement vague que ce règlement pousserait notamment Facebook et Google à censurer largement les revendications des mouvements sociaux (voir notre analyse appliquée aux gilets jaunes, dont les propos en ligne pourraient tomber sous la censure « anti-terroriste »).
Quand la police demande aux géants de défendre Macron
Un autre événement, cette fois-ci en matière de « haine », est encore plus éclairant : en début d’année, nos amis de NextInpact révélaient que la police française avait signalé à Google une caricature présentant Emmanuel Macron et son gouvernement sous les traits du dictateur Pinochet et de ses proches. Nous avons fait une demande CADA à la police pour comprendre les raisons de ce signalement et venons d’en recevoir la réponse.
Source (et suite) du texte : La Quadrature du net
Lire aussi : Macron et Zuckerberg : les dessous de leur croisade contre les “fake news”, par Arnaud Benedetti, Valeurs actuelles, le 13 mai 2019 / La France accueille «l’Appel de Christchurch» pour intensifier la censure de l’Internet, par Will Morrow, WSWS, 17 mai 2019 /
17 ONG dénoncent les menaces de poursuites contre des journalistes enquêtant sur les armes françaises au Yémen, Ligue des Droits de l'Homme, 14 mai 2019
Lire aussi : Le cofondateur de Facebook appelle au démantèlement de l'entreprise. Une tribune qui fait mal, par Michel Beck, Les Numériques, le 10 mai 2019 /
Il est admis que 1984 et La Ferme des animaux d'Orwell permettent de penser les dictatures du XXe siècle. Je pose l'hypothèse qu'ils permettent également de concevoir les dictatures de toujours.
Comment instaurer aujourd'hui une dictature d'un type nouveau ?
J'ai pour ce faire dégagé sept pistes : détruire la liberté ; appauvrir la langue ; abolir la vérité ; supprimer l'histoire ; nier la nature ; propager la haine ; aspirer à l'Empire. Chacun de ces temps est composé de moments particuliers.
- Pour détruire la liberté, il faut : assurer une surveillance perpétuelle ; ruiner la vie personnelle ; supprimer la solitude ; se réjouir des fêtes obligatoires ; uniformiser l'opinion ; dénoncer le crime par la pensée.
- Pour appauvrir la langue, il faut : pratiquer une langue nouvelle ; utiliser le double langage ; détruire des mots ; oraliser la langue ; parler une langue unique ; supprimer les classiques.
- Pour abolir la vérité, il faut : enseigner l'idéologie ; instrumentaliser la presse ; propager de fausses nouvelles ; produire le réel.
- Pour supprimer l'histoire, il faut : effacer le passé ; réécrire l'histoire ; inventer la mémoire ; détruire les livres ; industrialiser la littérature.
- Pour nier la nature, il faut : détruire la pulsion de vie ; organiser la frustration sexuelle ; hygiéniser la vie ; procréer médicalement.
- Pour propager la haine, il faut : se créer un ennemi ; fomenter des guerres ; psychiatriser la pensée critique ; achever le dernier homme.
- Pour aspirer à l'Empire, il faut : formater les enfants ; administrer l'opposition ; gouverner avec les élites ; asservir grâce au progrès ; dissimuler le pouvoir.
Qui dira que nous n'y sommes pas ?
Quatrième de couverture
Michel Onfray, Théorie de la dictature, Ed. Robert Laffont, mai 2019
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Raphaël Glucksmann, ancien candidat déclaré d'Alternative Libérale (Les Crises, mai 2019)
Lire aussi : Raphaël Glucksmann, ancien candidat déclaré d’Alternative Libérale (et il n’assume pas du tout…), Les Crises, 17 mai 2019 / Un autre Macron est possible, par Pierre Rimbert, Le Monde diplomatique, décembre 2018
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