Affichage des articles dont le libellé est jean bollack. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est jean bollack. Afficher tous les articles

mercredi 24 octobre 2018

Empédocle d'Agrigente

MAJ de la page : Jean Bollack



"Une vie, une Œuvre", sous-titrée "L'atelier d'Agrigente", diffusée le 3 mars 1998 sur France Culture, produite par Francesca Piolot et réalisée par Isabelle Yhuel. Invités : Jean Bollack.

Auteur de :  Empedocle, (Tome 1. Introduction à l'ancienne physique) / (Tome 2. Les Origines)     / (Tome 3. Les Origines), Ed. Tel Gallimard, 1992 / Les Purifications : Un projet de paix universelle (bilingue grec-français), Ed. bilingue poche, Points, 2003




Cultures d’Islam, par Abdelwahab Meddeb, diffusée le 08 juillet 2007 sur France Culture. Empédocle d'Agrigente, un présocratique en terre arabe.
Invité : Daniel de Smet.
Auteur de : Empedocles arabus, une lecture néoplatonicienne tardive, Ed. Koninklijke Vlaamse Academie, 1998.




Les nouveaux chemins de la connaissance par Raphael Enthoven : Préhistoires de la pensée 3/5 : Empédocle (10-11-2010)
Invités : Jean-François Balaudé, professeur à l’Université Paris-Ouest La défense
Auteur de : Le savoir-vivre philosophique, Empédocle, Socrate, Platon, Ed. Grasset, 2010




Les chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth
La pensée avant Socrate (4/4) : Empédocle 24/11/2016
Invités : Anne-Laure Therme, philosophe
Co-auteur avec Luc Brisson et Arnaud Macé de : Lire les présocratiques, Ed. PUF, 2016 2e éd.


Etna (2016)

Etna (2016)

lundi 9 juillet 2018

De l'Etant au Monde

MAJ de : Jean Bollack / Parménide



Jean Bollack, de l'Etant au Monde
"Du jour au Lendemain" diffusée sur France Culture le 10 janvier 2007.
Auteur de, Parménide : De l'Etant au Monde, Ed. Verdier Poche, 2006


Penser avec le langage

L'Etant se contruit avec les mots, et d'abord avec le mot "est". Il n'y a pas de langue sacrée propre à ce "est"; il y a seulement ce qui, dans la langue, permet d'isoler et de dire un élément central et distinctif. Il y a cet idiome de Parménide qui confond l'existence et la copule, et crée avec un verbe à la troisième personne du présent de l'indicatif une forme nominale (substantif ou adjectif) (...)
C'est à cette étape de la "recherche" que Parménide a pu réduire le langage à un contenu minimal aussi éloigné que possible de tout contenu particulier. La distance prise à l'égard de toute nomination particulière se trouve dans le choix de ce point de départ. "Est", dans sa simplicité, pose le problème de l'énonciation en soi, en dehors de tout objet, évacuant toute signification autre que celle que ce référent implique, et qu'il permet de construire, dans ce domaine restreint et distinct. Quel que soit l'objet que l'on désigne, avant de désigner, on affirme qu'il est. C'est l'élément toujours implicite qui évite de dire le faux. Le référent n'a pas de concurrent. La différence ontologique a pu être reconnue dans cette distinction sémantique absolue. (pp.20-1)


Fragment 2 : 

Bon ! Je vais te dire - toi, ne lâche pas le récit que tu auras entendu - 
quels sont les voies de recherche qui seuls se laissent penser. 
L'un que "est" et qu'il n'y a pas moyen qu'il ne soit pas. 
C'est la route de Persuasion, car Vérité suit : 
l'autre que "est" n'est pas, et qu'il y a utilité qu'il ne soit pas. 
De ce chemin-là qui détourne, je t'explique qu'on n'en sait rien du tout. 
Car tu ne peux pas connaitre ceci, s'il n'est pas - car on n'y arrive pas -,
ni non plus tu ne peux l'expliquer. 
(p. 107)
Jean Bollack, Parménide : De l'Etant au Monde, Ed. Verdier Poche, 2006


Parménide

Remarque : 
L'anomalie grammaticale (voulue) "est" peut aussi s'interpréter comme une manière pour le poète philosophe de montrer le caractère indicible de ce qui, en se déployant, deviendra objet de discours.
Lire aussi : "est"

jeudi 6 décembre 2012

Jean Bollack


Né à Strasbourg en 1923 (- 4 décembre 2012), dans une famille alsacienne, Jean Bollack a été élevé à Bâle, où son père, commerçant, s’était établi. Il reçoit une double culture dans un milieu familial juif et francophone et au lycée classique protestant et germanophone. À Paris, il rencontre à la libération le système universitaire français qu’il tentera plus tard de repenser (travaillant un temps en collaboration avec Pierre Bourdieu). Il débute dans l’Université à Berlin (1955-1958), et fait ensuite toute sa carrière à l’université de Lille, tout en habitant à Paris. Il a fondé à Lille un centre de recherche qui s’est voulu ouvert sur le monde et où l’alliance de la philologie et de la philosophie permette une investigation méthodique de tous les aspects de la création littéraire.
Source du texte : Ed. Verdier
Autre biographie : Jean Bollack


In memoriam Jean Bollack (Université de Lille) / Le monde


Bibliographie :
- Empédocle, Les Origines, introduction, édition, traduction, commentaire (4 vol.), Minuit, 1965 ; rééd. en 3 vol., Gallimard, « Tel », 1992.
- La Lettre d’Épicure [Lettre à Hérodote], en collaboration avec Mayotte Bollack et Heinz Wismann, édition, traduction, commentaire, Minuit, 1971.
- Héraclite ou la séparation, édition, traduction, commentaire, en collaboration avec Heinz Wismann, Minuit, 1 972 ; rééd. avec une nouvelle préface, 1995.
- Épicure : la pensée du plaisir. Textes moraux, commentaires, Minuit, 1975.
- Épicure : Lettre à Pythoclès sur la cosmologie et les phénomènes météorologiques, avec André Laks, édition, traduction, commentaire, Presses Universitaires du Septentrion, 1978.
- L’Agamemnon d’Eschyle. Le texte et ses interprétations, 1 et 2, édition, traduction et commentaires ; introduction avec Pierre Judet de La Combe, Presses Universitaires du Septentrion, 1981.
- Sophocle, Œdipe roi, traduction en collaboration avec Mayotte Bollack, Minuit, 1985.
- Euripide, Iphigénie à Aulis, en collaboration avec Mayotte Bollack, traduction et notes critiques, Minuit, 1990.
- L’Œdipe roi de Sophocle. Le texte et ses interprétations, introduction, texte, traduction, commentaire (4 vol.), Presses Universitaires du Septentrion, 1990.
- Pierre de cœur. Un poème inédit de Paul Celan, Fanlac, 1991.
- Euripide, Andromaque, en collaboration avec Mayotte Bollack, traduction et notes critiques, Minuit, 1994.
- La Naissance d’Œdipe, édition, traduction, commentaires, études d’Œdipe roi, Gallimard, « Tel », 1995.
- Euripide, Hélène, en collaboration avec Mayotte Bollack, traduction et notes critiques, Minuit, 1997.
- La Grèce de personne. Les mots sous le mythe, Seuil, 1997.
- Jacob Bernays. Un homme entre deux mondes, Presses Universitaires du Septentrion, 1998.
- Sophocle, Antigone, traduction en collaboration avec Mayotte Bollack, Minuit, 1999.
- La Mort d’Antigone. La tragédie de Créon, « Collège international de philosophie », Presses Universitaires de France, 1999.
- Sens contre sens. Comment lit-on ?, Entretiens avec Patrick Llored, La Passe du vent, 2000.
- Poésie contre poésie. Celan et la littérature, Presses Universitaires de France, 2001.
- L’Écrit. Une poétique dans l’œuvre de Paul Celan, Presses Universitaires de France, 2003.
- Empédocle, Les Purifications. Un projet de paix universelle, édition, traduction et commentaire, Seuil, « Points. Essais », 2003.
- Dionysos et la tragédie. Le dieu homme dans les Bacchantes d’Euripide, Bayard, 2005.
- Euripide, Les Bacchantes, en collaboration avec Mayotte Bollack, traduction et notes critiques, Minuit 2005.

- Parménide, Ed. Verdier, 2006
Bibliographie détaillée : Jean Bollack


Note x 2647 (10 09 09)
   Si l’on admet que les textes des différents Livres sacrés représentent des “interprétations”, il faut se dire que ces interprétations ont a leur tour pu être interprétées, comme l’Ancien Testament est lu par les chrétiens. S’il y a deux couches sémantiques, rien n’empêche de considérer la toute première dans son antériorité comme un “texte” ou un écrit susceptible d’être repris et interprété. L’interprétation serait ainsi toujours, sinon essentiellement, seconde. On peut logiquement considérer dans certains cas que le contenu a été dicté par une voix divine, venue d’ailleurs, mais on ne resterait pas moins dans l’obligation de reconnaître que le message sacré a été transmis sous la forme d’un écrit existant, qui aurait été réinterprété, à savoir corrigé ou redressé. Il n’y a pas d’interprétation brute, dépourvu de tout support.

Note x 2648 (11 09 09)
   La distinction des textes sacrés, considérés comme des interprétations, empêche d’accorder à ces ensembles inspirés et composés de main divine un sens univoque ; il est unique, tout en étant insondable. Un autre texte composé et donc, en l’occurrence, interprété aussi, mais différemment, selon le principe du textus intepres sui, pourrait n’avoir d’autre sens que celui que l’auteur y a mis. Cependant, comme rien ne semble moins sûr dans les représentations communes, on préfère doter cette production laïque d’une autre polysémie, incertaine. Elle se distinguerait radicalement de l’interprétation, mais en fait ne serait pas moins insondable. D’origine divine, la polysémie se déploie dans une enceinte close, contenue et cernée par un cercle de vérité ; elle figure, unifiée, comme un sens univoque, qui se démarquerait de l’ouverture, d’ordinaire prêtée à l’écrit humain. L’insaisissable sanctifié se concentre et pointe vers une clarté inatteignable. Le sens prime dans cet éclairage, et l’emporte sur toute autre forme d’écrit, n’étant ni le produit d’une recherche ni une combinaison d’éléments sémantiques ; il s’agit plutôt d’une simple “parole”, en soi plus propre à s’accorder aux conditions d’une révélation.

   Le produit de l’art résulte d’un acte créateur, qui est malgré tout limité, et plus ou moins connu. Dans la confrontation avec le niveau sacralisé du langage, sa polysémie sera le signe babélique d’une infériorité. Une pluralité sémantique comparable s’est constituée ailleurs pour témoigner de la force d’une plénitude, inépuisable dans sa profondeur. On est encore renvoyé à son contraire humain ; il cherche sa voie dans la restriction, se protégeant de l’illimité en se délimitant.
Source du texte : Jean Bollack




Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...