jeudi 15 juillet 2010

Jean Klein

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Musicologue et médecin de formation, Jean Klein (1912-1998), part étudier le yoga en Inde à mi-vie, trois années durant. Il adaptera cet enseignement (Yoga Shivaisme du Cachemire) à l'occident et deviendra un professeur reconnu en Europe et aux Etats-Unis. 
Cette transmission se poursuit, actuellement, avec des personnes comme Eric Baret.


Bibliographie en français :
- Transmettre la lumière, Editions du Relié (1994) 
- A l'écoute de soi, Les deux Océans (1992)
- La conscience et le monde, Acarias - L'Originel (1992)
- Qui suis-je ? La quête sacrée, Albin Michel (1988)
- L'insondable silence, Les Deux Océans (1986)
- La joie sans objet, Mercure de France (1977)
- L'ultime réalité, Courrier du livre (1968). 


Entretien (extrait de
Transmettre la Lumière) :

Ma première et réelle prise de conscience se produisit à l’âge de neuf ou dix ans. Je pratiquais le violon et le chien gémissait, gênant ainsi mon travail. Je saisis un objet et me mis à le corriger quand soudain, le bras levé, je notai le regard du chien et compris ce que j’étais en train de faire. Ce fut la première fois que je pris conscience de façon bipolaire, et de ma réaction, et de l’impact de ma réaction. Je compris que ma réaction provenait d’un sentiment de supériorité qui n’avait pas de raison d’être. L’effet fut très fort. Plus jamais dès lors je ne tombai dans ce piège.

La première perception de l’unité ou de l’éveil à soi-même se produisit vers dix-sept ans. J’attendais un train par une chaude après-midi. Le quai était désert et le paysage assoupi. Tout était silencieux. Le train avait du retard, et j’attendais sans attendre, très détendu et vide de toute pensée. Soudain un coq chanta, et ce son insolite me rendit conscient de mon silence. Ce n’était pas le silence objectif dont j’étais conscient, comme cela arrive souvent quand on se trouve dans un endroit tranquille et qu’un bruit soudain met en relief le silence environnant. Non, je fus projeté dans mon propre silence. Je me sentis dans un état de conscience au-delà des sons ou du silence. Plus tard, j’ai éprouvé ce sentiment plusieurs fois. […]

Quel était votre état d’esprit dans cette période pré-indienne ? Etait-ce le moment où vous avez trouvé une orientation, où votre quête s’est davantage précisée ?


Oui, parce que je n’avais trouvé ni liberté ni paix dans les objets et les situations, j’en vins à cesser d’accumuler connaissances et expériences et je fus conduit à une quête très profonde : Comment puis-je rencontrer l’accomplissement s’il ne passe pas par les objets ? J’ai vécu longtemps avec cette question, dans un état de non-connaissance.

Il se produisit un abandon de tout ce qui n’était pas essentiel, de tout ce qui ne se rapportait pas à la beauté intérieure, à la liberté intérieure. Je ressentais énormément d’énergie et de lucidité dans cette période. Cela a apporté une joie de vivre, un enthousiasme pour la vie et une grande ardeur dans la recherche. Cela a éveillé en moi le désir d’être établi dans cet état de non-connaissance, et de trouver une aide dans cette quête. […]

Ainsi tandis que vous étiez un disciple de Pandiji, vous n’avez jamais été attiré vers d’autres maîtres pour plus de clarté ?


Il n’y avait aucun désir en moi pour cela. Je n’étais pas allé en Inde pour trouver un maître. C’est le maître qui m’a trouvé. Il n’existe qu’un seul maître. J’en vins rapidement à la conviction qu’il n’y a rien à enseigner et que ce que nous cherchons n’appartient à aucun enseignement, ni à aucun « maître ». Aussi pourquoi chercher quelqu’un ? C’est la présence du guru qui montre qu’il n’y a rien à enseigner parce que le maître est établi dans le « je suis ». Ainsi ai-je pris conscience que c’est seulement le « je suis », et non un esprit ou un corps, qui peut vous amener au « je suis ».


Combien de temps avez-vous passé ainsi à voir Pandiji ?


Environ trois ans.


Ensuite vous avez quitté Bangalore pour Bombay ?


Oui, je suis parti visiter le pays.


Et c’est durant ce séjour qu’eut lieu l’illumination ?


Oui. Il y eut abandon complet de l’état conditionné et établissement définitif dans l’état inconditionné, sans résidu. L’éveil se déploya pleinement et je me perçus dans la globalité.


Cela vous était-il arrivé auparavant ?


Non. Il y avait eu des éclairs, mais là, c’était plus qu’un éclair. Il n’y avait pas de retour en arrière possible. J’avais trouvé mes vrais fondements […]

En raison de la qualité de la transmutation, il ne subsistait aucun doute que je puisse jamais être repris par la dualité, et cela se confirma dans les jours et les semaines qui suivirent. Je sentis une rectification dans mon corps et dans mon cerveau, comme si toutes les parties avaient trouvé leur juste place, leur position la plus confortable. Je vis tous les événements quotidiens apparaître spontanément dans le non-état, dans ma totale absence, dans ma vraie présence.
Source du texte : 3e Millénaire

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