lundi 7 février 2011

Bodhidharma, Dharmottara ou Daruma (1e patriarche)


Bodhidharma (« enseignement de sagesse ») (? - 536 ?), moine bouddhiste probablement originaire du sud de l'Inde, est le fondateur légendaire en Chine de l'école Chan, courant contemplatif (dhyāna) du mahāyāna, devenue au Japon l’école Zen connue en Occident. L’école Chan prétendant remonter au Bouddha, Bodhidharma est considéré comme son 28e patriarche et comme son premier patriarche chinois.
Le Nouveau recueil de biographies des moines éminents le fait arriver en Chine durant la dynastie Liu-Song, (420–479), opinion retenue par la majorité des spécialistes, mais L’Anthologie de la salle du patriarche situe sa venue sous les Liang (502–557). Toutes les sources s’accordent pour situer l’essentiel de son activité dans le royaume des Wei du Nord.
Très connu en Chine, en Corée, au Japon et au Vietnam, il y est souvent représenté sous l’aspect d’un moine barbu un peu hirsute, aux grands yeux surmontés de sourcils broussailleux et à l’air sombre. Il est surnommé "Le grand voyageur" et "Le moine aux yeux clairs".
(...)

D'après une légende Shaolin et Chan, en 475, il se rendait au monastère Shaolin, pour prêcher le Dharma selon la voie du bouddhisme mahāyāna, mais les moines lui en refusèrent l'accès. Alors il s'assit et fixa son regard sur le mur d'enceinte du monastère. Sa méditation en position Zazen dura 9 ans, le mur ayant fini par être troué par son regard. Ce qui força le respect des moines qui lui permirent d'entrer. Pour leur montrer la voie, mais aussi qu'ils puissent se protéger, il y développa l'enseignement Shaolin.
(...)


Une légende lie Bodhidharma à la culture du thé : Après avoir médité 7 ans immobile face à un mur, il se serait endormi. Pour éviter que cela ne se reproduise, il se serait coupé les paupières. (On le représente alors sans paupières ce qui lui fait des yeux immenses). En tombant à terre elles auraient donné naissance à deux plants de thé, bien utile pour maintenir éveillé les pratiquants du zazen.


Une autre légende veut que, après 9 ans de méditation, les jambes et les bras de Bodhidharma auraient pourri, ce qui serait à l’origine des statuettes sphériques de Bodhidharma et des culbutos Daruma au Japon. (Les bonhommes de neige qui n'ont pas non plus de bras sont appelé yuki-Daruma)
Source du texte : wikipedia

Sur les Daruma : chiscafe










"En Inde, c'est le grand maitre Bodhidharma. 
Au Japon, un jouet à bascule. 
Là-bas, il écrase les six écoles hors de la Voie.
Ici, il console trente mille galopins."
Hakuin (XVIIIe siècle).  






Bibliographie (en français) : 
- Le Traité de Bodhidharma. Trad. Bernard Faure. Ed. Points Sagesse. 
Etudes générales : 
Collectif, Tch'an, zen, racines et floraisons. Ed. Hermes (4), 2001.
Extraits : Google books
Yen Chan, La Voie du Bambou, Boudhisme Ch'an et Taoisme. Ed. Almora. 
Philippe Cornu, Encyclopédie du Bouddhisme. Ed. du Seuil.
Bernard Faure, Le bouddhisme ch'an en mal d'histoire, EFEO, 1989.
Nguyen Huu Khoa, Petite histoire du Tchan. Ed. du Seuil, Points sagesse, 1998.
Masumi Shibhata, Les maitres du Tch'an / Zen en Chine. Ed. Maisonneuve et Larose, 1985. 
Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme. Ed. Fayard.
D.T.Suzuki, Essais sur le bouddhisme zen, 3 vol. Ed. Albin Michel, spiritualité vivante, 1972. 
Bibliographie plus complète : Bouddhisme-université




Le zen va droit au cœur.
Vois ta véritable nature
et deviens Bouddha.



L'enseignement de tous les Bouddhas ne doit pas être recherché à travers un autre.
- Mon esprit n'est pas encore pacifié. Je vous en prie, maître, purifiez-le.
- Amène-moi ton esprit et je le purifierai.
- Pendant des années, je l'ai cherché, mais je suis encore incapable de le saisir. 
- Eh bien, le voilà pacifié une fois pour toutes. 
Extrait d'un entretien avec Huike, dans : Jacques Brosse, les maitres zen.


Il est de multiples façons d'accéder à la voie, mais toutes peuvent se ramener à deux types principaux : l'accès par le principe et l'accès par la pratique. L'accès par le principe consiste à réaliser le principe essentiel en s'appuyant sur la doctrine; c'est croire profondément en l'immanence, dans tous les êtres, d'une nature unique et véritable, que le voie irréel des souillures ne fait que masquer. Si l'on rejette l'erreur pour faire retour à la vérité, en se concentrant sur la contemplation murale, il n'y a plus de distinction entre soi-même et autrui, le profane et le saint s'avèrent égaux et un. Demeurer ferme et constant, affranchi de l'enseignement discursif, c'est s'accorder mystérieusement avec le vrai principe. Comme il n'y a plus nulle discrimination, tout est tranquille et exempt de noms. Tel est l'accès par le principe.
L'accès par la pratique renvoie aux quatre pratiques qui résument toutes les autres. Quelles sont ces quatre pratiques ? Ce sont : 1) (Savoir) répondre à la haine; 2) être en accord avec les conditions; 3) ne rien tenir pour désirable et 4) être en parfaite harmonie avec le Dharma. 
(2) Les deux accès, extrait de : Le traité de Bodhidharma.


Question :
- Où se trouve le lieu de l'éveil ?
Réponse :
- Le lieu où l'on marche est le lieu de l'éveil, le lieu où l'on est couché est le lieu de l'éveil, le lieu où l'on est assis est le lieu de l'éveil, le lieu où l'on se tient debout est le lieu de l'éveil. Lever ou abaisser le pied, tout cela constitue le lieu de l'éveil.
(37) Le lieu de l'éveil, extrait de : Le traité de Bodhidharma


Autre question :
Si toutes ces voies ne sont que le produit de fausses notions, que sont ces fausses notions dont elles résultent ?
Réponse :
Dans le Dharma, il n'est ni forme ni caractères spécifiques, ni grandeur ni petitesse, ni haut, ni bas. C'est comme si, devant un jardin de votre maison, se trouvait une grosse pierre. Il vous arrive de dormir ou de vous asseoir dessus, sans pour autant éprouver ni surprise ni frayeur. Mais voilà que vous prend l'idée d'en faire une statue, et vous demandez à quelqu'un de vous sculpter un Buddha. Dès lors, votre esprit l'interprétant comme un Buddha, vous craignez de commetre une faute et n'osez plus vous asseoir dessus. Ce n'est toujours qu'une pierre, et c'est votre esprit qui en a fait ce qu'elle est maintenant. Cet esprit, quelle sorte d'entité est-ce donc ? Tout cela, c'est le pinceau de votre mental qui l'a peint, mais vous vous effrayez vous-même. Dans la pierre, il n'y a en réalité ni faute ni mérite, ceux-ci ne sont que les créations de votre esprit. C'est ainsi que celui qui peint des yaksa et des démons, ou bien des dragons et des tigres, lorsqu'il voit ce qu'il vient lui-même de peindre, s'en effraie tout seul. il n'y a en fin de compte rien à craindre dans les couleurs, tout cela c'est le pinceau de votre mental qui l'a distingué. Comment y aurait-il là autre chose que les fragments de votre imagination ?
(63) Projections mentales, extrait de : Le traité du Bodhidharma


Les quatre principes du tch'an attribués au fondateur Bodhidharma (mais dont la formulation lui est postérieur), provenant de la lecture du Lankavatara Sutra * : 
1. Une transmission spéciale par delà des Écritures, 
2. Ne dépendre ni des mots ni des concepts, 
3. Pointer directement au coeur de l'homme, 
4. Contempler sa nature propre et ainsi, réaliser l'état de Bouddha. 
* Sur le pic de l'Assemblée des Vautour, le Bouddha se contenta de prendre une fleur du bouquet qu'on venait de lui offrir, et calmement, tourna la tige entre ses doigts. Ses disciples déconcertés se regardaient les uns les autres, sauf Kashyapa, qui répondit par un sourire à son maître. Sortant de son silence, le Bouddha proclama : 
"J'ai en ma possession l'Oeil du Trésor de la Vraie Loi (Dharma), l'innéfable et subtile vue du nirvana qui ouvre la porte de la vision du sans-forme, ne dépend ni des écris ni des mots et se transmet en dehors de toute doctrine. Ce Trésor, je le remets au grand Kashyapa."
Source de la citation : Les maitres du zen. 










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