Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
vendredi 9 septembre 2011
Gompa ou Gomtshul ou Gomchung Sherab Changchub
sGom pa tshul khrim snying po, alias Gomtshul (1116-1169) était le fils ainé du frère de Gampopa. A onze ans il rencontra Gampopa et avait aussitôt l’expérience de l'absorption "semblable à une illusion" (S. māyā-upama-samādhi). A 18 ans (1134), il eut l’expérience de la Mahāmudrā "qui ne peut être cultivée" (T. phyag rgya chen po sgom du med pa’i rtogs pa ‘khrungs). Il devint moine, reçut le nom tshul khrim snying po. A lâge de 35 ans, donc en 1151 (mais les annales bleues disent 1126, me pho rta), on lui confie (T. gdan sar dbang bskur) la charge de Gampo (T. dwags lha sgam po) , le siège de Gampopa que ce dernier fonda en 1121.
Source (et suite) du texte : Hridayartha
Bibliographie :
Sur le net une traduction de Janus Vriens sur son site Dans le sillage d'Advayavavra et son blog Hridayavajra :
- Introduction à la Mahamudra de Gomchung : PDF
"Voici comment on cultive l'introduction à la Mahāmudrā.
Le principe conscient (S. cittatva) est le corps qualitatif (S. dharmakāya) connaturel (S. sahaja). L'apparaître (S. abhāsa) est la lumière du corps qualitatif connaturel. L'accès à cette essence des actes de conscience et des expériences est la pleine conscience (S. buddha). Ne pas y accéder, c'est l'errance (S. saṃsāra).
En parlant globalement, [la Mahāmudrā] est le fond de tous les faits mentaux (S. dharmā). Comment fait-on pour la cultiver ? Ne pas évaluer (T. bcad) les traces du passé. Ne pas anticiper le futur. Laisser la perception du présent évoluer entièrement (T. tsen gyis) à son gré (T. rang ga) de façon authentique (T. rnal mar).
Que faut-il comprendre par "ne pas évaluer les traces du passé" ? Ne pas entretenir les constructions intellectuelles et mentales relatives au passé.
Que faut-il comprendre par "ne pas anticiper le futur" ? Ne pas anticiper les constructions intellectuelles et mentales relatives au futur.
Que faut-il comprendre par "laisser la perception du présent évoluer entièrement et authentiquement à son gré" ? Cela veut dire qu'il ne faut s'appuyer sur rien dans le moment présent.
Si la conscience n'intervient pas, [les constructions intellectuelles et mentales] sont sa [simple] luminosité (S. prakāśa). Si l'eau n'est pas remuée, on la dit "limpide" [La conscience] est laissée entièrement à son gré, sans intervenir. Si elle est laissée ainsi, sa luminosité est sans construction mentale et très limpide l'instant d'un claquement de doigts. [Cette conscience pure] arrive comme quand on trait une vache etc. Quand elle dure, on ne voit pas cela comme une qualité et quand elle ne se manifeste que brièvement, on ne voit pas cela comme un défaut. C'est ainsi qu'on la cultive.
Ensuite, lorsqu'une construction mentale se produit,on la laisse se défaire. Le principe conscient qui est pris dans ce nœud [est libéré].
"Si les liens se relâchent , vous serez libre à coup sûr"[1].
C'est à cause de cela qu'on parle de "laisser se défaire"
Si on médite ainsi en laissant [les noeuds] se défaire, les moments de luminosité sans construction mentale seront de plus en plus longs. Pourquoi ? Parce-qu'on s'approche complètement (T. phril gyis=hril gyis) de sa propre essence. C'est aussi ce que l'on appelle "l'absorption (S. samādhi) semblable au cours d'un fleuve".
Quand on accède à la Mahāmudrā, les définitions peuvent être différentes, mais le sens se rejoint. [La Mahāmudrā] n'est pas autre : cultivez-la par le dénouement/relâchement."
Extrait des Introductions au Coeur, la collection des trésors de la réalité ultime (T. snying po'i ngo sprod don dam gter mdzod)
Source (et présentation) du texte : Hridayartha
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