Antoine le Grand, Antoine d'Égypte, Antoine l'Ermite ou saint Antoine est considéré comme le fondateur de l'érémitisme chrétien. Sa vie nous est connue par le récit qu'en a fait Athanase d'Alexandrie vers 360. Il serait né vers 251 et mort vers 356 à l'âge de 105 ans, entre les bras de ses deux disciples bien-aimés, Macaire l'Ancien ou Macaire d'Égypte et Amathas.
Né en Égypte à Côme (aujourd'hui Qeman, Fayyoum) dans une famille assez riche d'agriculteurs égyptiens fervents chrétiens, il devient orphelin à dix-huit ans avec une sœur cadette à élever. Ayant des terres à cultiver, il prend l'Évangile à la lettre, à l'âge de vingt ans, et distribue tous ses biens aux pauvres, après avoir installé sa sœur selon ses vœux dans une communauté féminine, puis il part en 285 vivre en ermite à Pispir, en plein désert, dans un fortin romain abandonné sur la route de la mer Rouge, imitant les nombreux anachorètes qui vivaient dans la pauvreté et la chasteté aux alentours des bourgs. Là, à la manière du Christ, il subit les tentations du Diable ; mais, si pour le Christ cela ne dure que quarante jours, pour Antoine c'est beaucoup plus long et plus difficile, les démons s'attaquant à sa vie. Antoine résiste à tout et ne se laisse pas détourner par les visions enchanteresses qui se multiplient.
Source (et suite) du texte : wikipedia
Bibliographie :
Exhortations sur le comportement des hommes et de la conduite vertueuse dans : Jacques Tourailles, Philocalies des Pères Neptiques, Ed. Abbaye Bellefontaine, 2004.
Apophtegmes dans :
Apophtegmes des Pères, 4 tomes, Ed. du Cerf, 2005
Le livre des anciens, recueil d'apophtegmes des Pères du désert, Ed. du Cerf, 1995.
Paroles des anciens, Apophtegmes des Pères du désert, Ed. Seuil, Points Sagesse, 1976
La Sagesse du désert, Aphorismes des Pères du désert, Ed. Albin Michel, 2006.
Etudes :
Michel Laroche, La voie du silence dans la tradition des Pères du désert, Ed. Albin Michel, 2010
Emilie Pecheul, Sacré thérapeuthes les Pères du désert, Ed. Guibert, 2009
En ligne :
Athanase d'Alexandrie, Vie d'Antoine : coptica (PDF) / abbaye saint benoit
Gustave Flaubert, La Tentation de Saint Antoine : wikisource
Apophtegmes des Pères du Désert : scribd
Jérôme Basch, Tentation de Saint Antoine : cine club caen
L'homme est bon s'il connait Dieu. Mais s'il n'est pas bon, il ne sait rien et n'aura jamais la connaissance. Car le bien est le mode de connaissance de Dieu.
Exhortations sur le comportement des hommes et de la conduite vertueuse, 29 dans : Jacques Tourailles, Philocalie des Pères Neptiques
L'âme douée de piété connait le Dieu de l'univers. Car la piété n'est rien d'autre que d'accomplir la volonté de Dieu, c'est-à-dire de la connaitre en étant généreux, sage, doux, bienfaisant autant qu'il est possible, affable, paisible, et de faire tout ce qui plait à sa volonté.
Ibid, 151.
Un jour, des anciens viennent voir Abba Antoine. Abba Joseph est avec eux. Abba Antoine veut les mettre à l'épreuve. Alors il leur donne une parole de la Bible. Abba Antoine interroge d'abord les plus jeunes. Il leur demande : "Que veut dire cette parole ? " Chacun explique le mieux possible. Mais Abba Antoine dit à chacun : "Non, tu n'as pas trouvé". Abba Joseph est le dernier qui doit répondre ; l'ancien lui dit : "Et toi, Abba Joseph, comment expliques-tu cette parole de la Bible ? " Il répond : "Je ne sais pas". Alors Abba Antoine dit : "Vraiment, Abba Joseph a trouvé le vrai chemin. En effet, il a dit : "Je ne sais pas".
Apophtegmes des Pères du désert 28
Abba Antoine dit : Je vis tous les filets de l'ennemi déployés sur la terre, et je dis en gémissant : Qui donc passe outre ces pièges ? Et j'entendis une voix me répondre : l'humilité.
Apophtegmes des Pères du désert 16,6
Abba Antoine dit : "Autant qu'il est possible, le moine doit confier aux anciens le nombre de pas qu'il fait et le nombre de gouttes d'eau qu'il boit dans sa cellule, pour savoir s'il est bien dans la vérité".
Abba Antoine dit encore : " Quand les poissons restent trop longtemps hors de l'eau, ils meurent. Pour les moines, c'est pareil ! Quand ils restent longtemps hors de leur cellule ou bien quand ils passent leur temps avec les gens du monde, ils perdent la paix profonde de leur coeur. Faisons vite comme les poissons. Eux, ils rentrent vite dans la mer. Nous aussi, rentrons vite dans notre cellule pour ne pas oublier notre vigilance intérieure".
Apophtegmes des Pères du désert
Source du texte : missa
(...) Il est certain que toutes les vertus que vous venez de marquer, sont très utiles et nécessaires à tous ceux qui ont une heureuse soif de Dieu, et qui soupirent dans le désir d'approcher de lui. Mais la triste expérience que nous avons de la chute de tant de personnes, ne nous permet pas d'établir en toutes ces choses, le moyen principal et le plus infaillible pour posséder Dieu. Car nous avons souvent beaucoup de solitaires rigoureux et exacts à pratiquer le jeûne et les veilles, ardents pour la solitude, si détachés de tout, qu'ils ne se réservaient pas un seul denier, ni de quoi se nourrir un jour, enfin qui embrassaient de tout leur coeur tous les exercices de la charité fraternelle, qui néanmoins sont tombés tout d'un coup dans des illusions si funestes, que loin d'achever leur course comme ils l'avaient commencée, ils ont terminé cette vie qui avait paru si digne de louange, et cette ferveur si extraordinaire par une fin malheureuse et détestable. C'est pourquoi pour connaître clairement quelle est la vertu principale qui peut nous conduire à Dieu, il ne faut que considérer ce qui a donné lieu à la chute de ces personnes. Ayant possédé avec éminence toutes sortes de vertus, le défaut de la seule discrétion a fait que leur piété n'a pas été de durée, et qu'elle n'a pu persévérer jusqu'à la fin.
Apophtegme (Coll., II, 2. P. L., 49, 525.)
Source du texte : abbaye saint benoit
Antoine était allé, selon sa coutume, visiter les solitaires dans la montagne la plus avancée. Il savait quel était le moment de sa mort car Dieu lui en avait donné la connaissance. Il leur dit : Voici ma dernière visite et je serais étonné de vous revoir en cette vie. Il est temps que cette âme se sépare de ce corps, puisque je suis proche de ma cent cinquième année. A ces mots, ils se mirent à pleurer et à baiser le saint vieillard en l’embrassant. Mais lui, plein de joie, comme celui qui est prêt à sortir d’une terre étrangère pour retourner
dans sa véritable patrie, continua ainsi : Ne vous relâchez point dans vos travaux, mes chers enfants. Ne vous découragez pas dans vos saints exercices. Vivez toujours comme si vous alliez mourir le jour même. Travaillez avec beaucoup de soin à conserver vos âmes pures de toutes mauvaises pensées. Efforcez-vous d’imiter les saints. (...)
Extrait de : Athanase, Vie d'Antoine
Source du texte : coptica
La Mort :
- S'il n'y a rien au delà de moi, en me possédant n'atteindras-tu pas le dernier terme ? S'il est au contraire quelque chose, un soleil qui luise par delà les sépulcres, et que je ne sois, comme on dit, que le seuil de l'éternité, alors il faut me prendre pour en jouir, il faut me franchir pour y entrer. Soit donc qu'il n'y ait rien ou quelque chose, si tu veux le néant, viens ! Si tu veux la béatitude, viens ! Ténèbres ou lumière, annihilation ou extase, inconnu quel qu'il soit, ce n'est plus la vie, donc ça vaut mieux. Allons, partons, donne-moi la main, fuyons au galop vers mon royaume sombre.
Antoine, se levant, tend ses deux mains à la Mort, quand derrière celle-ci tout à coup paraît la Luxure, qui lui passant la tête sur l'épaule montre son visage et cligne des yeux.
La Luxure :
- Pourquoi mourir, Antoine ? (...)
Extrait de : Gustave Flaubert, La Tentation de Saint Antoine
Source du texte : wikisource
Gustave Flaubert, La Tentation de Saint Antoine : wikisource
Apophtegmes des Pères du Désert : scribd
Jérôme Basch, Tentation de Saint Antoine : cine club caen
Jérôme Bosch, Tentation de Saint Antoine, Tryptique gauche |
Exhortations sur le comportement des hommes et de la conduite vertueuse, 29 dans : Jacques Tourailles, Philocalie des Pères Neptiques
L'âme douée de piété connait le Dieu de l'univers. Car la piété n'est rien d'autre que d'accomplir la volonté de Dieu, c'est-à-dire de la connaitre en étant généreux, sage, doux, bienfaisant autant qu'il est possible, affable, paisible, et de faire tout ce qui plait à sa volonté.
Ibid, 151.
Un jour, des anciens viennent voir Abba Antoine. Abba Joseph est avec eux. Abba Antoine veut les mettre à l'épreuve. Alors il leur donne une parole de la Bible. Abba Antoine interroge d'abord les plus jeunes. Il leur demande : "Que veut dire cette parole ? " Chacun explique le mieux possible. Mais Abba Antoine dit à chacun : "Non, tu n'as pas trouvé". Abba Joseph est le dernier qui doit répondre ; l'ancien lui dit : "Et toi, Abba Joseph, comment expliques-tu cette parole de la Bible ? " Il répond : "Je ne sais pas". Alors Abba Antoine dit : "Vraiment, Abba Joseph a trouvé le vrai chemin. En effet, il a dit : "Je ne sais pas".
Apophtegmes des Pères du désert 28
Abba Antoine dit : Je vis tous les filets de l'ennemi déployés sur la terre, et je dis en gémissant : Qui donc passe outre ces pièges ? Et j'entendis une voix me répondre : l'humilité.
Apophtegmes des Pères du désert 16,6
Abba Antoine dit : "Autant qu'il est possible, le moine doit confier aux anciens le nombre de pas qu'il fait et le nombre de gouttes d'eau qu'il boit dans sa cellule, pour savoir s'il est bien dans la vérité".
Apophtegmes des Pères du désert 8
Abba Antoine dit encore : " Quand les poissons restent trop longtemps hors de l'eau, ils meurent. Pour les moines, c'est pareil ! Quand ils restent longtemps hors de leur cellule ou bien quand ils passent leur temps avec les gens du monde, ils perdent la paix profonde de leur coeur. Faisons vite comme les poissons. Eux, ils rentrent vite dans la mer. Nous aussi, rentrons vite dans notre cellule pour ne pas oublier notre vigilance intérieure".
Apophtegmes des Pères du désert
Source du texte : missa
Jérôme Bosch, Tentation de Saint Antoine, Tryptique centre |
Apophtegme (Coll., II, 2. P. L., 49, 525.)
Source du texte : abbaye saint benoit
Antoine était allé, selon sa coutume, visiter les solitaires dans la montagne la plus avancée. Il savait quel était le moment de sa mort car Dieu lui en avait donné la connaissance. Il leur dit : Voici ma dernière visite et je serais étonné de vous revoir en cette vie. Il est temps que cette âme se sépare de ce corps, puisque je suis proche de ma cent cinquième année. A ces mots, ils se mirent à pleurer et à baiser le saint vieillard en l’embrassant. Mais lui, plein de joie, comme celui qui est prêt à sortir d’une terre étrangère pour retourner
dans sa véritable patrie, continua ainsi : Ne vous relâchez point dans vos travaux, mes chers enfants. Ne vous découragez pas dans vos saints exercices. Vivez toujours comme si vous alliez mourir le jour même. Travaillez avec beaucoup de soin à conserver vos âmes pures de toutes mauvaises pensées. Efforcez-vous d’imiter les saints. (...)
Extrait de : Athanase, Vie d'Antoine
Source du texte : coptica
Jérôme Bosch, Tentation de Saint Antoine, Tryptique droit |
- S'il n'y a rien au delà de moi, en me possédant n'atteindras-tu pas le dernier terme ? S'il est au contraire quelque chose, un soleil qui luise par delà les sépulcres, et que je ne sois, comme on dit, que le seuil de l'éternité, alors il faut me prendre pour en jouir, il faut me franchir pour y entrer. Soit donc qu'il n'y ait rien ou quelque chose, si tu veux le néant, viens ! Si tu veux la béatitude, viens ! Ténèbres ou lumière, annihilation ou extase, inconnu quel qu'il soit, ce n'est plus la vie, donc ça vaut mieux. Allons, partons, donne-moi la main, fuyons au galop vers mon royaume sombre.
Antoine, se levant, tend ses deux mains à la Mort, quand derrière celle-ci tout à coup paraît la Luxure, qui lui passant la tête sur l'épaule montre son visage et cligne des yeux.
La Luxure :
- Pourquoi mourir, Antoine ? (...)
Extrait de : Gustave Flaubert, La Tentation de Saint Antoine
Source du texte : wikisource
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