Macaire l'Egyptien ou Macaire le Grand ou Macaire de Scété

Macaire de Scété, ou Macaire le Grand moine égyptien du IVe siècle et « Père du désert ». On l'appelle aussi « l'Égyptien » pour le distinguer de son homonyme et contemporain Macaire d’Alexandrie avec qui il est souvent confondu. De nombreux apophtegmes rapportent ses paroles ou ses actions.
Fête : 19 janvier dans l'Église orthodoxe, 15 ou 16 janvier dans l'Église catholique.

Originaire de la Haute-Égypte où il semble être né au tout début du IVe siècle, il devint vers l’âge de trente ans membre d’une colonie monastique qui peuplait le désert de Scété à l’ouest du delta du Nil à l'endroit appelé depuis Deir Abu Makar. Disciple de saint Antoine, remarqué pour sa sainteté précoce, on lui avait attribué le surnom de « jeune vieillard ».
Prêtre à 40 ans, il possédait les charismes de guérison et de prophétie. Fermement opposé à l'hérésie arienne, il fut, vers 374, exilé dans une île du Nil par l'évêque Lucius d'Alexandrie. Il put cependant revenir au désert pour y finir ses jours, âgé de plus de quatre-vingt dix ans. C'est pendant cette dernière période qu'Évagre le Pontique fut son disciple. Il mourut vers 391.
Source du texte : wikipedia


Bibliographie :
- Cent cinquante chapitres dans : Jacques Touraille, Philocalie des Pères Neptiques, Ed. Abbaye de Bellefontaine, 11 fascicules, (1979-1991), réédité en 7 volumes.
Extraits dans Jacques Touraille, La Nouvelle Petite Philocalie, Ed. Labor Fides, 1992.
- Oeuvres spirituelles, Ed. du Cerf, 1981.
- Les homélies spirituelles de Saint Macaire, le Saint-Esprit et le Chrétien, Ed. Abbaye de Bellefontaine, 1997.
Bibliographie sur la Philocalie et l'Hésychasme voir : Récits d'un Pèlerin Russe


On demandait à l'abba Macaire : Comment doit-on prier ? L'ancien répondit : Point n'est besoin de se perdre en paroles; il suffit d'étendre les mains et de dire « Seigneur, comme il Vous plaît et comme Vous savez, ayez pitié ». Si le combat vous presse, dites : « Seigneur, au secours ! ». Il sait ce qui vous convient et Il aura pitié de vous.
Apophtègmes des Pères du Désert.

Ceux qui ont été dignes de devenir enfants de Dieu et qui ont en eux le flamboiement du Christ se consacrent aux modes variés et différents de l'Esprit, et son réchauffés par la grâce dans le secret du coeur (...)
Lorsque quelqu'un est parvenu à la perfection de l'Esprit, lorsqu'il s'est tout entier par la communion ineffable uni et mêlé à l'Esprit Consolateur, alors cet homme devient tout entier lumière, tout entier esprit, tout entier joie, tout entier repos, tout entier réjouissance, tout entier amour, tout entier compassion, tout entier bonté et douceur. Il a été pour ainsi dire englouti dans les vertus de la puissance de l'Esprit bon, comme une pierre entourée d'eau de toutes parts dans l'abîme de la mer. Ainsi donc de tels hommes unis de toute manière à l'Esprit de Dieu sont devenus pareils aux Christ. 
Cent cinquante chapitres (V), ch. 89, 90.
Cité dans : Javier Melloni, Les chemins du coeur
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Si tu es devenu trône de Dieu, si lui-même siège en toi, si ton âme s'est faite tout entière oeil spirituel, tout entière lumière, si tu as mangé cette nourriture de l'Esprit, si tu as bu l'eau vive et le vin spirituel qui réjouit le coeur, si tu as couvert ton âme des vêtements de la lumière ineffable, si ton homme intérieur est parvenu à l'expérience et à la certitude de toutes ces choses, voici, tu vis de la vie vraiment éternelle et tu te reposes déjà avec le Christ hors du siècle présent. Mais si tu n'as pas encore reçu ces choses, si tu ne les as pas encore acquises, pleure à chaudes larmes et lamente-toi de n'avoir pas encore découvert une telle richesse. Porte en toi le souci de ta pauvreté, et prie continuellement pour elle. Quand à celui qui possède ces choses, qu'il soit au moins pénétré du sentiment de son indigence, et qu'il ne reste pas sans se soucier de rien comme s'il était rassasié de la richesse divine. Car il est dit que celui qui cherche trouvera, et qu'à celui qui frappe il sera ouvert.
Cent cinquante chapitre (V), ch. 73.

Autant chacun de nous par la foi et l'effort aura été jugé digne par la foi et l'effort d'avoir part au Saint-Esprit, autant son corps ce jour-là sera également glorifié. Car ce qu'il a maintenant mis en réserve au-dedans pour son âme, sera révélé alors également au dehors, sur son corps. L'exemple nous est donné par les arbres. Quand l'hiver est passé, quand le soleil a brillé plus clair et plus fort, quand les vents aussi ont soufflé, ils croissent du dedans et comme d'un vêtement se couvrent de feuilles, des fleurs et des fruits. De même à ce moment-là les fleurs des herbes sortent du sein de la terre qu'elles recouvrent et revêtent comme d'une parure de beauté. C'est à leur sujet que le Verbe de Dieu dit : "Même Salomon dans toute sa gloire n'a jamais été vêtu comme l'une d'elle". Car toutes ces choses sont les figures, les exemples et les images de ce qui est donné à ceux qui sont sauvés, dans la résurrection. Car pour toutes les âmes qui aiment Dieu, c'est-à-dire pour les vrais chrétiens, le premier mois d'avril, est celui où se révèle aussi la puissance de la résurrection. La divine écriture le dit : "Ce mois sera pour vous le premier des mois de l'année". C'est lui qui recouvrira les arbres nus en les revêtant de la gloire qu'ils avaient tout d'abord, cachée au dedans du corps. Les chrétiens seront également glorifiés par cette lumière ineffable qui est en eux dès maintenant, donc par la puissance de l'Esprit, lequel sera pour eux alors vêtement, nourriture, boisson, réjouissance, joie, paix, et pour tout dire, vie éternelle.
Cent cinquante chapitre (V), ch. 61.
Extraits cités dans : Jacques Tourailles, La Nouvelle Petite Philocalie, Ed. Labor Fides, 1992.
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