Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
mardi 2 octobre 2012
Gilles Farcet
Né en 1959 à Lyon, Gilles Farcet étudie au Lycée du Parc puis à l’Université Lyon 2 où il obtient un doctorat en lettres (littérature américaine) en 1984.
De 1984 à 1986, il vit à Montréal où il travaille pour une organisation universitaire internationale et écrit régulièrement des articles de critique littéraire pour la revue Spirale.
De retour en France, il enseigne dans une université de l’Ouest avant de s’installer à Paris. Producteur à France Culture, il y réalise des émissions sur des thèmes littéraires ou spirituels, notamment dans le cadre des « Chemins de la Connaissance » sous l’égide de Claude Mettra, ou « Une Vie une Œuvre » sous la direction de Michel Cazenave. (...)
Source (et suite) du texte : wikipedia
Bibliographie :
- Henry Thoreau, l’éveillé du Nouveau Monde, rééd. Albin Michel, 1990
- Arnaud Desjardins ou l’aventure de la sagesse, 1987, Ed. La Table Ronde, rééd. Albin Michel, 1992
- Thomas Merton, un trappiste en chemin vers l’Orient, Ed. Albin Michel, 1990
- L’Homme se lève à l’Ouest, Ed. Albin Michel, 1992
- La ferveur du quotidien, Ed. L’Originel, 1993
- Lettre d’un père à sa fille, Ed. Le Fennec, 1995 (épuisé)
- Manuel de l’anti-sagesse, traité de l’échec sur la voie spirituelle, Ed. du Relié, 2002
- Allen Ginsberg, poète et boddhisatva beat, Ed. du Relié, 2004
- La transmission selon Arnaud Desjardins, 25 ans d'échanges avec un ami spirituel, Ed. du Relié, 2009
- Sur la Route Spirituelle, Editions du Relié, 2013.
Avec Arnaud Desjardins :
- Confidences impersonnelles, Criterion, 1991, rééd. Albin Michel
- Regards sages sur un monde fou, Ed. La Table Ronde, 1997
Avec Alejandro Jodorowsky :
- La tricherie sacrée et le chemin de la bonté, Ed. Dervy-Livres, 1989, 2004
- Le théâtre de la guérison, Ed. Albin Michel, 1994
Avec Stephen Jourdain :
- L’Irrévérence de l’éveil, Ed. du Relié, 1992; rééd. augmentée l’Originel, 2005
Avec Denise Desjardins :
- Le défi d’être, Ed. Dervy Livres, 1990
Avec André Rochette :
- Par l’amour de la vie, Ed. La Table Ronde, 1996
Je ne suis pas donc je pense. (...)
Toutes les recommandations dispensées dans ce chapitre se résument en une seule : Ne voyez pas, pensez. Veillez à entretenir une activité mentale incessante et sans relâche. Que jamais au grand jamais votre cerveau ne soit en repos. N'ayez crainte : le contexte contemporain s'avère extrêmement favorable à la constante production de pensées inutiles et parasites. Vous n'aurez donc aucun mal à suivre les instructions de votre ennemi spirituel. De fait, vous les suivez déjà. Tout au plus pouvez-vous pousser plus loin le mode de fonctionnement qui voue est devenu naturel.
Pensez que vous voyez, ne voyez pas que vous pensez.
Tout d'abord, demeurez dans la confusion quant au sens donné sur la voie au verbe "penser". N'oubliez pas que l'illusion prospère dans le flou, l'a-peu-près. Par conséquent m'établissez aucune distinction entre la vision, c'est-à-dire l'utilisation consciente de l'intelligence, et la pensée, soit la production automatique de représentation mentales inutiles. Ne faites aucune différence entre les pensées utiles - celles par lesquelles vous préparez une action, menez une réflexion ou tout simplement procédez aux conceptualisations indispensables à la communication et à l'existence humaine - et les pensées inutiles, lesquelles ne sont que broderies, ajouts et sur-ajouts, rêveries, fantasmes, excitations, ruminations... en un mot, gamberge !
Vous serez ainsi certain de penser que vous voyez et de ne pas voir que vous pensez.
Bien partir du mauvais pied.
Mal commencé étant à moitié raté, il importe que vous pratiquiez la non-maîtrise des pensées dès l'instant du réveil.
Lorsque, le matin, vous reprenez conscience, ne vous levez surtout pas tout de suite. Demeurez dans un entre-deux particulièrement propice aux cogitations. Vous partirez ainsi du mauvais pied avant même de l'avoir posé par terre. Enfoui sous la couette, représentez-vous vos problèmes et difficultés, film catastrophe de préférence. Ce processus à l'avantage d'être très rapidement efficace. Chaque seconde ainsi passée à secréter de la négativité vous verra de plus en plus déprimé, abattu, découragé. Surtout, faites feu de tout bois. Si vous vous réveillez avec la sensation d'une certaine fatigue physique, refusez immédiatement cette sensation. A grand renfort de pensées, évoquez tout ce que la fatigue peut avoir de pénible. Soyez fatigué d'être fatigué, sentez-vous victime de la fatigue ressentie. Plutôt que d'accueillir la sensation du moment comme une donnée participant du flux de la vie, qualifiez-là, étiquetez-là, laissez remonter toutes les associations désagréables liées à l'impression de fatigue. Comparez en gémissant intérieurement la fatigue d'aujourd'hui au bien être d'hier ou d'avant-hier. Dites-vous que cette fatigue ne finira jamais, puis embrayez sur toutes les causes réelles ou imaginaires, de cette fatigue, jusqu'à ce que s'installe une impression d'écrasement. Retardez le plus possible le moment du lever qui aura pour malencontreux effet de vous mettre dans l'action, laquelle est l'ennemie de la cogitation.
L'idéal serait que vous demeuriez terré sous la couette et sombriez dans le cercle vicieux de la dépression constitué d'un amas de pensées négatives solidifiées en émotions paralysantes. Sans doute est-ce plus facile que vous ne l'imaginiez, comme vous le vérifierez par vous-même si vous suivez à la la lettre les instructions précédentes.
Pour penser plus, ressentez moins.
Si toutefois l'appel de la vie s'avérait le plus fort et que, en dépit d'un séjour prolongé dans les limbes débilitantes, vous finissiez par vous levez, n'ayez crainte et passez à l'étape suivante. (...)
Extrait de : Manuel de l'Anti-sagesse (ch. 3, Je ne suis pas donc je pense)
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Les Racines du ciel par Frédéric Lenoir, Leili Anvar
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