Covid. La partie n'est pas finie (L'Impertinent, 27 septembre 2020)
Arrestation arbitraire du Pr. Heiko Schöning lors de la manifestation à Londres le 26 septembre 2020 et interview par la BBC. Le Pr. Heiko Schöning est à la tête d'une "Commission d'Enquête extraparlementaire sur la gestion de la Covid-19 en Allemagne, ACU 2020, qui a inspirer des initiatives semblables dans d'autre pays. Co-fondateur du collectif "Médecins pour la Vérité" regroupant plusieurs milliers de professionnels de santé en Allemagne et ailleurs, notamment en Espagne.
Nous avons un mouvement pacifique très fort en Allemagne, parce que, comme vous le savez, nous avons déjà eu cette expérience [dérive totalitaire] dans les années 30 en Allemagne et donc beaucoup de gens sont conscient de ce qui se passe quand l'histoire officielle ne respecte plus la réalité.
Manipulation des chiffres au service d'une seconde vague
L'absence de transparence en ce qui concerne la spécificité des tests PCR (déterminant le pourcentage de faux positifs), le nombre de cycles d'amplification, Ct, et la détermination de la cause principale des décès attribués à la Covid permet toutes les manipulations (y compris de déclarer décès Covid une personne ayant eu un faux positif). Le prouve cette semaine la chute libre des nouveaux cas en Espagne, simple réajustement d'un Ct beaucoup trop élevé, ainsi que les propos d'un ministre de l'intérieur, reconnaissant, sinon une manipulation, un flou dans la comptabilité des décès. La ministre des sports quant à elle parle de mesures prises non pas en fonction de la réalité "mais pour dire qu’il faut continuer à être disciplinés comme vous l’êtes" (sic).
Olivier Véran, ministre de l'intérieur, auditionné devant le Sénat (24 septembre 2020)
Probablement un certain nombre [lequel ?] de personnes décédées porteurs du Covid ne sont pas nécessairement décédées du Covid.
Cette tribune devait initialement paraître dans le JDD ce dimanche 27 septembre 2020. Cela ne fut pas le cas et à la place, le choix éditorial du JDD fut de publier une tribune d'un collectif de 7 médecins qui mettaient en garde contre une éventuelle seconde vague et demandait des mesures sanitaires radicales dès ce weekend pour des vacances de la Toussaint sereines. Ces médecins sont parmi ceux que l'on retrouve sur les plateaux de télévision depuis le début de la pandémie Karine Lacombe, Gilbert Deray, Bruno Megarbane. Un choix éditorial aux connotations politiques et sanitaires, perpétuant ainsi le discours anxiogène du gouvernement qui depuis plusieurs semaines est à la recherche d’une hypothétique seconde vague. Rappelons que Laurent Toubiana (un des signataires de la tribune censurée) a déclaré que cette seconde vague était une épidémie de tests. En second lieu, les liens d'intérêts ne sont jamais loin et ces sept médecins ont reçu plus de 432 000 euros des laboratoires dont 222 000 pour la seule Karine Lacombe et 160 000 euros pour Gilbert Deray avec plus 25% des conventions qui ne sont pas renseignées. (...)
Tandis que le gouvernement prépare une nouvelle loi (la quatrième en 6 mois !) prolongeant le « régime d’exception » qui a remplacé « l’état d’urgence » sanitaire, le ministère de la Santé a encore annoncé mercredi 23 septembre des mesures restrictives des libertés individuelles et collectives qu'il prétend fondées scientifiquement sur l'analyse de l'épidémie de coronavirus. Cette prétention est contestable. Nous pensons au contraire que la peur et l’aveuglement gouvernent la réflexion, qu'ils conduisent à des interprétations erronées des données statistiques et à des décisions administratives disproportionnées, souvent inutiles voire contre-productives.
Que savons-nous de cette épidémie et de son évolution ?
Le SARS-CoV-2 menace essentiellement les personnes dont le système immunitaire est fragilisé par le grand âge, la sédentarité, l'obésité, des comorbidités cardio-respiratoires et des maladies sous-jacentes de ces systèmes. Il en découle que la priorité sanitaire est de protéger ces personnes fragiles : le respect des gestes barrières et le lavage des mains en sont deux des clés.
Le SARS-CoV-2 circule dans le monde depuis environ un an. Il continuera à circuler, comme l'ensemble des autres virus qui vivent en nous et autour de nous, et auxquels nos organismes se sont progressivement adaptés. L'espoir de faire disparaître ce virus en réduisant à néant la vie sociale est une illusion. D’autres pays, en Asie comme en Europe, n’ont pas eu recours à ces pratiques médiévales et ne s’en sortent pas plus mal que nous.
Quant à l’évolution, l’idée d’une « deuxième vague » reproduisant le pic de mars-avril 2020 n’est pas un constat empirique. C’est une théorie catastrophiste issue de modélisations fondées sur des hypothèses non vérifiées, annoncée dès le mois de mars et ressortie des cartons à chaque étape de l’épidémie : en avril lors du soi-disant « relâchement » des Français, en mai avant le déconfinement, en juin pour la Fête de la musique, en été pour les « clusters » de Mayenne ou les matchs de foot, et à nouveau cet automne face à une augmentation des cas certes significative, mais lente et grevée d’incertitudes diagnostiques. Au final, cette prétendue « deuxième vague » est une aberration épidémiologique et l’on ne voit rien venir qui puisse être sérieusement comparé à ce que nous avons vécu au printemps dernier.
On ne compte plus les mêmes choses
Nous voyons enfin que, pour des raisons difficiles à cerner (panique, pression politique ou médiatique… ?), les autorités sanitaires françaises ne parviennent pas à stabiliser une communication honnête sur les chiffres de l'épidémie. Elles ont surtout abandonné l'indicateur fondamental, la mortalité, pour ne retenir que celui de la positivité de tests pourtant incapables de distinguer les sujets malades des personnes guéries. Cette politique du chiffre appliquée aux tests conduit à une nouvelle aberration consistant à s'étonner du fait qu'on trouve davantage aujourd'hui ce qu'on ne cherchait pas hier. Elle conduit par ailleurs à des classements des départements ou des régions en zones plus ou moins « dangereuses » à qui l’on donne de jolies couleurs qui cachent la fragilité et l’arbitraire du comptage : untel se retrouvera en « zone rouge » alors qu’il y a moins de dix patients en réanimation, un autre verra tous ses restaurants fermés sans que l’on ait la preuve que ce sont des lieux de contamination majeurs. Tout cela n’est guère cohérent.
Les autorités sanitaires ne s'interrogent pas non plus sur la surmortalité à venir des autres grandes causes de décès (cancers, maladies cardio-vasculaires) dont la prise en charge est délaissée, ni sur le fait qu'une partie des sujets classifiés parmi les personnes « décédées de la Covid » sont en réalité mortes en raison d’une autre pathologie mais classifiées Covid parce qu’elles étaient également porteuses du virus. Or des études récentes montrent que ce groupe pourrait constituer jusqu’à 30% des décès au Royaume Uni ces dernières semaines. Cette façon de compter de plus en plus comme « morts du Covid » des personnes en réalité atteintes avant tout d’autres maladies est probablement l’explication principale du fait que, comme cela est écrit en toutes lettres sur le site de l'INSEE : « depuis le 1ᵉʳ mai, on ne constate plus en France d’excédent de mortalité par rapport à 2019 ».
Il découle de tout ceci qu'il n'y a pas de sens à paralyser tout ou partie de la vie de la société en suivant des raisonnements qui sont parfois erronés dans leurs prémisses mêmes. Il est urgent d'arrêter l’escalade, d'accepter de remettre à plat nos connaissances scientifiques et médicales, pour redéfinir démocratiquement une stratégie sanitaire actuellement en pleine dérive autoritariste. Signataire :
Dr. Edouard Broussalian, (Ema Krusi, 18 septembre 2020)
Dr. E. B. : Une amie dermatologue avec ses copains ont chopé des tests PCR tout neuf [des écouvillons], n'ayant pas servi, qu'ils ont envoyé au labo...
Ema Krusi : Ne me dit pas qu'ils ont été positifs !
Dr. B. : Si ! (...) Je ne sais pas dans quelle proportion mais si.
A ce jour, aucune recommandation n'a été émise quant à l'interprétation des valeurs de Ct et des résultats faiblement positifs. Cependant, la distinction entre les situations à fort ou faible risque infectieux est importante pour prioriser les efforts et les précautions à mettre en place. Il apparaît pertinent de s’interroger sur la possibilité de mettre à disposition des biologistes médicaux des recommandations leur permettant d'orienter leur interprétation. (...)
Si la valeur de Ct est ≤ 33, la présence d’ARN viral détecté est compatible avec une excrétion virale significative. Si la valeur de Ct est > 33, la présence d’ARN viral détecté est compatible avec une excrétion virale modérée voire très faible.
La probabilité de culture du virus diminue à 8% dans les échantillons avec Ct> 35 et à 6% 10 jours après le début; il est similaire chez les personnes asymptomatiques et symptomatiques.
« Ce n’est pas une épidémie de covid-19 que nous vivons, mais une épidémie de tests » déclare le Dr Laurent Toubiana épidémiologiste.
Ces fameux tests PCR qui étaient absents en mars deviennent critiques en septembre au point d’engendrer des queues et des files d’attentes incroyables. L’IHU de Marseille a depuis le début de l’épidémie mis en place une politique sanitaire claire de dépistage afin d’identifier, d’isoler et de traiter les malades en tout début d’infection. Dépister est donc essentiel. Encore faut-il savoir que détecter et comment détecter ?
Roxana Maracineanu, la ministre des Sports en France : « Les décisions, aujourd’hui, ne sont pas prises en fonction d’une réalité qui serait celle de la circulation du virus, puisqu’on ne sait pas comment le virus se transmet… mais pour dire qu’il faut continuer à être disciplinés comme vous l’êtes ». A partir de 2'20'' (Europe 1, 28 septembre 2020)
Pr. Jean-François Toussaint, Les décisions du gouvernement ne sont pas fondées sur la réalité ! (CNews, 28 septembre 2020)
Pr. Jean-Francois Toussaint recadre Coralie Dubost, députée LREM & compagne de Véran (CNews, 29 septembre 2020)
Inquiétant : la compagne du ministre de la santé confond (ou fait semblant de confondre) les cas positifs avec les malades.
Pr. Jean-François Toussaint, Ils assument publiquement des décisions qui ne sont plus fondées sur la réalité (Sud Radio, 28 septembre 2020)
Jean-Dominique Michel s'adresse à Olivier Véran et demande sa démission (27 septembre 2020)
Jean-Dominique Michel sur Radio Fribourg (Septembre 2020)
En outre, l’épidémie de grippe hivernale amorcée fin 2016 a entraîné un pic de décès exceptionnel en janvier 2017 : 67 000 décès en France métropolitaine ce mois-ci. [Soit deux fois plus que la Covid-19]
Colère et inquiétudes d'un présentateur TV, Pascal Praud (CNews, septembre 2020)
Espagne. Une seconde vague hautement fantaisiste provenant d'une augmentation des tests couplés à un Ct excessif. Source : worldometer
Après une flambée de nouveaux cas entre juillet et début septembre, l’Espagne vient d’observer une baisse des nouveaux cas de manière brutale depuis le 18 septembre. Ce chiffre est sujet à caution (...)
La politique des tests pourrait en fait compter pour beaucoup. En effet, le CT « seuil de cycle » qui représente le nombre de cycle pour identifier le virus pourrait avoir été abaissé à 30 à 35 cycles alors qu’en France ce chiffre est encore de 40 à 42.
Le Dr Mike Yeadon, ancien vice-président et directeur scientifique de Pfizer [une des plus grande société pharmaceutique du monde] pendant 16 ans, affirme que la moitié, voire « presque tous » les tests COVID sont des faux positifs. Le Dr Yeadon affirme également que le seuil d’immunité collective peut être beaucoup plus bas que ce que l’on pensait auparavant, et qu’il a peut-être déjà été atteint dans de nombreux pays. (...)
« Sans les données de test que vous obtenez tout le temps à la télévision, vous concluriez à juste titre que la pandémie est terminée, car il ne s’est rien passé de bien important. Bien sûr, les gens se rendent à l’hôpital, à l’approche de la saison automnale de la grippe… mais aucune donnée scientifique ne permet d’affirmer qu’une deuxième vague devrait se produire. » (...)
Les deuxièmes vagues de coronavirus ne sont pas normales
Le Dr Yeadon a contesté l’idée que toutes les pandémies se déroulent en vagues successives, citant deux autres épidémies de coronavirus, le virus du SRAS en 2003 et le MERS en 2012. Ce qui peut sembler être deux vagues peut en fait être deux vagues uniques se produisant dans des régions géographiques différentes. Ils affirment que les données recueillies lors des épidémies relativement récentes du SRAS en 2003 et du MERS confirment leur thèse.
Pr. Didier Raoult, Où en est-on à Marseille ? (IHU, 29 septembre 2020) Il y a des endroits ou il y a eu une surmortalité [considérable à Paris] qui n'est pas lié à l'épidémie, à l'âge ou à l'urbanisation mais à la prise en charge. Ce qui s'est passé à Marseille et dans les Bouches du Rhône, ce n'est pas que l'épidémie ne nous a pas touchée, elle nous a touchée d'une manière comparable [à Paris et dans l'est de la France], c'est que la prise en charge est différente [traitement à l'HCQ].
Pr. Didier Raoult, Covid-19 : Il y a trop de panique, trop d'affolement. (RTL, 28 septembre 2020) Journaliste : Est-ce que la Science (sic) peut aller jusqu'à truquer une étude pour mettre sur le marché un médicament ? D. R. : "La Science" cela ne veut rien dire. (...) Ce n'est pas quelque chose de transcendant avec un grand S, c'est d'abord une pratique. Et parmi ceux qui la pratique il y a de tout. (MAJ 2) Voir aussi : La file d'attente devant l'IHU a disparu : pourquoi ?, 1 octobre 2020, IHU Marseille
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Covid : les mesures restrictives de liberté face au test de proportionnalité Par Laurent Mucchielli, 24 septembre 2020 - Médiapart
Dans cette tribune, une cinquantaine de juristes reviennent sur des décisions récentes du Conseil d’Etat et discutent la notion de proportionnalité. Ils estiment que l’exagération permanente de la menace sanitaire (que démentent les statistiques de mortalité) risque à tout moment de conduire à des mesures restrictives des libertés individuelles et collectives, et que ceci doit être contesté.
Le 6 septembre 2020, le Conseil d’État a partiellement infirmé les ordonnances de référé des tribunaux administratifs de Lyon et Strasbourg, enjoignant aux préfets du Rhône et du Bas-Rhin de revoir au plus vite - sous peine de suspension - leurs arrêtés imposant le port du masque de protection pour les personnes de 11 ans ou plus dans les lieux publics ouverts des villes de Lyon et de Villeurbanne d’une part, et dans les communes de plus de 10 000 habitants de l’Eurométropole de Strasbourg d’autre part. Cette décision en demi-teinte n’a pas empêché la multiplication, depuis lors, d’arrêtés du même type sur le territoire français, alors qu’elle semble procéder d’une application bien timide de l’exigence de proportionnalité.
Ainsi que le rappelle le Conseil d’État, ces arrêtés interviennent sur le fondement du II de l’article 1er du décret du 10 juillet 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19, modifié le 30 juillet 2020, selon lequel : « Dans les cas où le port du masque n'est pas prescrit par le présent décret, le préfet de département est habilité à le rendre obligatoire, sauf dans les locaux d'habitation, lorsque les circonstances locales l'exigent ». Ce décret est lui-même pris dans le prolongement de la loi du 9 juillet 2020 organisant la sortie de l'état d'urgence sanitaire et prévoyant que lorsque des mesures sont prises par les préfets de département pour lutter contre la propagation de l’épidémie de covid-19, celles-ci doivent être « strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu. Il y est mis fin sans délai lorsqu'elles ne sont plus nécessaires ».
Qu’est-ce que l’exigence de proportionnalité ?
En inscrivant cette exigence de stricte proportionnalité dans la loi, le législateur rappelle à l’exécutif ce que le juge administratif lui impose de longue date : dans un Etat de droit, la liberté doit rester la règle et la restriction de police l’exception. Il en résulte que les mesures restrictives des droits et libertés ne sont légales que si elles répondent aux trois exigences inhérentes au principe de proportionnalité : la nécessité, l’adéquation et la proportionnalité. Ainsi, la mesure doit d’abord être nécessaire pour prévenir un risque pour l’ordre public, sanitaire par exemple. Faute de risque, elle est illégale. Ensuite, la mesure doit être apte à atteindre le but visé, faute de quoi elle n’est pas adéquate, ou pas appropriée. Ainsi, l’obligation de porter un masque de protection dans les lieux publics ouverts devrait être considérée illégale s’il était avéré que le masque ne présente pas d’utilité « dans les lieux extérieurs dans lesquels n’existe aucun risque particulier de contamination » (pour reprendre l’expression du juge lyonnais). De même, l’obligation du port du masque sans interruption dans les établissements scolaires à partir de l’âge de 11 ans (ce seuil ne reposant lui-même sur aucune donnée scientifique) devrait être considérée illégale s’il était avéré que, sauf exceptions, les enfants et les adolescents ne sont ni porteurs ni transmetteurs de la maladie. Enfin, les restrictions de police doivent être strictement proportionnées à la fin qui les justifie ; elles ne doivent pas attenter aux droits et libertés au-delà de ce qui est strictement nécessaire à la réalisation de l’objectif visé. C’est la raison pour laquelle les mesures générales et absolues encourent souvent la censure du juge administratif.
Comment apprécier la proportionnalité des mesures prises au regard des risques sanitaires ? La menace que l’épidémie due à un nouveau coronavirus fait peser sur l’ordre public dans sa composante sanitaire ne saurait être appréciée au moyen de critères flous et contestables, d’opinions controversées, fussent-elles scientifiques, mais au moyen de faits incontestables, sans quoi les libertés ne seraient protégées que par des remparts de sable ou par des boucliers de papier.
Des mesures aussi restrictives des libertés individuelles que celles qui restreignent la circulation ou imposent la dissimulation du visage ne sauraient non plus être fondées sur des peurs de ce qui pourrait se passer dans l’avenir ou sur des prévisions plus ou moins fiables.
Ces mesures restrictives des libertés ne sauraient pas davantage se fonder sur des données procédant d’analyses diagnostiques ou de décisions thérapeutiques qui procèdent soit du colloque singulier qui doit présider à la relation entre le médecin et son patient, soit de contraintes techniques ou matérielles de nature à fausser l’information sur la réalité du danger sanitaire (comme l’absence de tests biologiques lors du pic épidémique du mars-avril 2020, le recours ou non à des soins intensifs, la décision d’hospitaliser ou non et le choix d’attribuer au décès telle ou telle cause déterminante dans un contexte où les comorbidités ont joué un rôle important). On ne peut enfin justifier ces mesures restrictives sur le seul argument d’une augmentation du nombre de personnes testées positives au coronavirus si, primo cette augmentation procède essentiellement de l’augmentation des tests dans la population générale, secundo il est avéré que 95% des personnes testées positives sont peu ou pas symptomatiques (et ne nécessitent donc pas d’hospitalisation), tertio il est avéré que la légère remontée des hospitalisations constatée par ailleurs à la fin août/début septembre a procédé des flux touristiques saisonniers et de nouveaux diagnostics Covid parmi les malades hospitalisés pour d’autres pathologies. On ne saurait en revanche contester le fait que la question de la surmortalité est au centre de l’appréciation de la gravité de l’épidémie et doit permettre d’apprécier objectivement la nécessité et la proportionnalité des mesures de police restrictives des libertés prises en France.
Quelles sont donc les statistiques de la mortalité en France ? Les principales causes de décès en France sont 1) les tumeurs cancéreuses, 2) les maladies cardiovasculaires, 3) les maladies de l’appareil respiratoire, 4) les morts violentes (accidents, intoxications, suicides, homicides). En 2019, 612 000 personnes sont décédées en France. A ce jour, environ 31 000 décès sont attribués à l’épidémie de nouveau coronavirus en 2020, soit l’équivalent de 5% de la mortalité constatée en 2019.
Par ailleurs l’examen de la proportionnalité et de la nécessité des mesures de police administrative ne peut se faire sans un examen diachronique des données de mortalité toutes causes confondues. L’INSEE publie les données de mortalité qui font référence (voir les séries statistiques ici et là).
La comparaison des mortalités des années 2018, 2109 et 2020 indique que l’excédent de 2020 se concentre sur deux mois et demi : de mars à mi-mai. Depuis la mi-mai, la mortalité est similaire sur les trois années. Les effets de l’épidémie sur la mortalité sont donc terminés. La comparaison avec la période épidémique de décembre 2016 à mai 2017 va dans le même sens. Pendant les six mois qu’a duré cette période, la France a connu 323 687 décès contre 342 000 sur la même période en 2019/2020, soit un excédent de 18 313 correspondant à moins de 3% de la mortalité annuelle. Or, en 2017, en 2018 et en 2019, aucune mesure de police administrative n’est venue pour des raisons sanitaires ou de santé restreindre de quelque façon que ce soit les libertés individuelles.
Conclusion Les données sur la mortalité doivent inciter à davantage réfléchir sur la proportionnalité et la nécessité des mesures de police administrative qui ont suspendu et restreint, et restreignent encore, des libertés aussi fondamentales que la liberté d’aller et venir, le droit de chacun au respect de sa liberté personnelle, les libertés de réunion et de manifestation, la liberté du commerce et de l’industrie, etc. Gageons que les données ci-dessus rapportées y contribueront et que les autorités administratives françaises s’en empareront pour adapter à la réalité des risques sanitaires les mesures restrictives de libertés qu’elles ont prises ou prendront à l’avenir.
Les 51 premiers signataires Source (et suite) du texte : Médiapart
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Karim Duval. Nouvelle religion : le covidisme (29 septembre 2020)
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