mercredi 19 octobre 2011

Philon d'Alexandrie


Philon d’Alexandrie (vers 12 a.C. - vers 54 d.C.) est un philosophe juif hellénisé né à Alexandrie. (...) 

Il symbolise le judaïsme d’Alexandrie, étape vers le christianisme, dans la mesure où celui-ci est à la fois issu du judaïsme et de l'hellénisme. Pour les chrétiens, Philon est juif. Mais pour les juifs orthodoxes, lui et sa communauté d'Alexandrie sont les prototypes des « juifs assimilés ». Comme pour d'autres transfuges ultérieurs, Flavius Josèphe, Spinoza ou Freud, sa culture biblique, son attachement au peuple juif alimentent sa pensée universaliste. Il est convaincu que le monothéisme de Moïse est universel et veut en convaincre ses lecteurs grecs.
Connaissant parfaitement les systèmes philosophiques grecs, Philon est à ce point influencé par Platon qu'il en épouse même le style, avec toutefois les hellénismes des Juifs d'Alexandrie. On cite souvent ce jeu de mots d'un contemporain : « Philon platonise, Platon philonise ». Ses textes sont intéressants pour l'étude de la philosophie néo-platonicienne, mais surtout pour sa lecture de la Bible, qu'il lisait dans la traduction des Septante. Il fait notamment des personnages bibliques des allégories. Il est bien possible qu'il ignorât l'hébreu, mais la question est controversée. (...)
Source (et suite) du texte : wikipedia


Bibliographie :
Voir : wikipedia / Editions du Cerf
Quelques textes en ligne : remacle


"Je suis celui qui est" (Ex. 3,14) ce qui équivaut à : ma nature est d'être, non d'être dite.
De Muta. 11
Source du texte : Henosis



Moise entra dans la ténèbre où Dieu était, c'est-à-dire dans les pensées secrètes et invisibles sur l'Etre. Lorsque l'âme, amie de Dieu, cherche ce qu'est l'Etre par essence, elle entre dans une quête informe et invisible, et c'est de quête que lui parvient le plus grand bien, qui est de comprendre que Dieu est totalement incompréhensible, et de voir cela justement : qu'Il est invisible. 
De posteritate Cain, ch. 5, Ed. du Cerf

Donc quand tu entends dire que Dieu est apparu aux yeux d'un homme, pense que cela se produit en dehors de la lumière sensible, car c'est par la pensée intelligible que l'intelligible peut seulement - et c'est normal - être perçu : la source d'irradiation la plus pure est Dieu; aussi quand il se manifeste à l'âme, il suscite des rayons de lumière qui ne laissent rien dans l'ombre et éclairent parfaitement tout à l'entour. Cependant, ne va pas imaginer que l'Etre, Celui qui est en vérité, puisse être perçu par un homme. Nous n'avons en nous aucun moyen de nous le représenter jamais, ni sensation - il n'est pas sensible -, ni intelligence.
Extrait de De Mutatione Nominum 6-7
Source du texte : Henosis 

Troisièmement, c'est Dieu lui-même qui est appelé lieu, du fait qu'Il contient toutes choses et n'est contenu absolument par rien, qu'Il est le refuge de toutes choses et parce qu'Il est son propre lieu, étant contenu en lui-même et enveloppé par lui seul. Moi, assurément, je ne suis pas lieu, mais en un lieu, et il en est ainsi de tous les êtres créés, car le contenu diffère du contenant, et comme le divin n'est contenu par rien, il est nécessairement lui-même son propre lieu. (...)
Mais quand il est dans cette Parole, il n'arrive pas à atteindre Dieu dans son essence, il le voit de loin; il voit seulement que Dieu est loin de toute la Création et que la possibilité de le comprendre a été reculée à une très grande distance de toute pensée humaine. Mais peut-être n'a-t-il même pas pris lieu comme symbole de la Cause Première, et veut-il dire quelque chose comme ceci : " Il vint à ce lieu et ayant levé les yeux il vit" que le lieu lui-même où il était arrivé était loin du Dieu qu'on ne peut nommer, ineffable et qu'aucun concept ne peut saisir.
Extrait de De Somniis, 63, 66, 67

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