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vendredi 6 janvier 2017

La lecture comme une caresse

MAJ de la page : Marc-Alain Ouaknin



Les Discussions du soir par Leili Anvar
La lecture comme une caresse avec Marc-Alain Ouaknin, rabbin (4 janvier 2016)

« Un jour, vous découvrirez une lumière si intense qui, même si celle-ci est immédiatement rappelée par l’ombre, construit l’événement fondateur, indicible, que toute vie tentera de dire. Il ne s’agira pas de comprendre ni d’expliquer cette lumière car dans les profondeurs de votre aventure tout est hautement inexplicable. Il s’agira seulement de continuer à vivre en s’éclairant de cette lumière surgie de la mémoire, lumière venue d’ailleurs par laquelle on sent que la vie recèle un abondant et inépuisable trésor. » 

Auteur de Bibliothérapie : lire, c'est guérir, Ed. Points, 2016
Travail de libération et d'ouverture, la bibliothérapie consiste à rouvrir les mots à leur sens multiples et éclatés, permettant ainsi à chacun de sortir de tout enfermement, de toute lassitude, pour s'inventer, vivre et renaître à chaque instant. Que se passe-t-il quand un livre a rendez-vous avec son lecteur ? Comment "lire" a-t-il une répercussion sur nos états d'âme ? sur notre santé ? Comment le bibliothérapeute, par le livre, son interprétation et le dialogue qu'il provoque, dénoue-t-il les noeuds du langage puis les noeuds de l'âme, obstacles puissants à la vie et à la force créatrice ? En introduisant la notion de mouvement dans le langage, Marc-Alain Ouaknin explore les nombreuses harmoniques de la bibliothérapie et fait découvrir ce qu'il appelle la "force" du livre.
Quatrième de couverture
Commande sur Amazon : Bibliothérapie : Lire, c'est guérir

jeudi 29 décembre 2016

Des récits fondateurs de la Bible



Les Discussions du soir par Leili Anvar
Des récits fondateurs de la Bible (28 décembre 2016)
avec Frédéric Boyer : traducteur et écrivain
Co-auteur de : Bible : les récits fondateurs (avec illustrations), Ed. Bayard , 2016
Commande sur Amazon : Bible - les récits fondateurs



Babel, le récit d'une folie totalitaire (EP. 5) - Bible, les récits fondateurs



Frédéric Boyer, Pourquoi Dieu demande t-il à Abraham de sacrifier son fils Isaac ? - La Bible en 60 sec.

Autres vidéos : Youtube (Bible, les récits fondateurs)
 

dimanche 27 novembre 2016

Une lecture étonnée de la Bible



Les Discussions du soir par Leili Anvar
Lire la Bible autrement (le 23 novembre 2016)
avec Marie Balmary, musicienne, psychanalyste
"Bach est un catéchisme merveilleux (...), après cela on est un peu vacciné contre les rapetissements et les embrigadements."
A propos de son dernier livre :
Ouvrir le livre : une lecture étonnée de la Bible, Ed. Albin Michel, 2016

Comme beaucoup de Français qui ont « tout lâché » après avoir été élevés dans la tradition catholique, Sophie Legastelois ne croyait plus au Dieu de ses parents, et n'avait jamais ouvert la Bible. Elle n'avait gardé le souvenir que d'Eve sortie de la côte d'Adam, du péché originel, d'Abraham qui voulait tuer son propre fils au nom de sa foi, du précepte de tendre la joue gauche quand on vous frappe sur la joue droite… toutes choses qu'elle avait en horreur. Et puis un jour, une conversation s'engage avec sa tante, qui lui montre en quelques mots les contre-sens monstrueux induits par des traductions fautives, et par des interprétations machistes, culpabilisatrices, mortifères. Dès lors toutes deux décident de revisiter ensemble ces passages litigieux, et Sophie apprend littéralement de Marie ce que lire veut dire. Lecture transformante qui tue en soi le Dieu-Ogre pour libérer le sujet dans toute sa dignité.
Quatrième de couverture
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Bach, Messe en si mineur BWV 232
  

vendredi 19 août 2016

De quoi la religion est-elle le nom ?



La Religion (BPI, le 22 février 2016), exposé et débat avec Philippe Cornu (à partir de 1h 04'), anthropologue, bouddhiste, Sophie Nordmann, philosophe, juive, et Lucien Scubla, philosophe et anthropologue.

"La religion c'est avant tout une attitude, et c'est une attitude envers l’inconditionné, la part qui n'est pas conditionnée en nous" Paul Tilitch, théologien allemand, cité par Philippe Cornu.
Selon cette définition (large) le bouddhisme est une religion. 

dimanche 15 novembre 2015

Saisir le merveilleux dans l'instant



Les Racines du ciel par Frédéric Lenoir, Leili Anvar
Du merveilleux dans le quotidien 15.11.2015
Avec le rabbin Pauline Bebe, auteure de « Saisir le merveilleux dans l'instant » (Ed. Le passeur, 2015)
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jeudi 29 janvier 2015

Lire la Thora : contre le fondamentalisme.



Talmudiques par Marc-Alain Ouaknin
Lire : contre le fondamentalisme. 25.01.2015
avec Catherine Chalier philosophe, l'une des plus grandes spécialistes contemporaines de la pensée juive et de la pensée d'Emmanuel Lévinas. Elle vient de publier Lire la Tora aux éditions du Seuil, 2014 et Le Maggid de Mezeritch : Aux sources du hassidisme, Arfuyen, 2014.
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Talmudiques par Marc-Alain Ouaknin
La Bible: quelle Histoire ? 04.01.2015
avec Catherine Chalier
Voir aussi le page : Marc-Alain Ouaknin / L'Islam et ses "ismes"

Catherine Chalier est une philosophe et traductrice française, auteur de plusieurs ouvrages sur les liens entre la pensée hébraïque et la philosophie. Elle est spécialiste de l'œuvre d'Emmanuel Levinas, dont elle a édité avec Rodolphe Calin deux volumes de l'édition critique à l'IMEC1.
Source (et suite) du texte : wikipedia
Bibliographie : wikipedia


mardi 10 juin 2014

Comment le peuple juif fut inventé ?



Le Tête-à-tête par Frédéric Taddeï
Shlomo Sand 07.04.2013



Hors-champs par Laure Adler
Shlomo Sand 07.05.2013



Répliques par Alain Finkielkraut
Faut-il déconstruire Israël ? 29.09.2012



Comment le peuple juif fut inventé ? ENS



Comment le peuple juif fut inventé ? France Inter, 2008



Comment la terre d'Israel fut inventée ? Les Midis de l'iReMMO, 2012



Comment j'ai cessé d'être juif, Les Midis de l'iReMMO, 2013

Shlomo Sand (né en 1946 à Linz en Autriche) est un historien israélien spécialisé dans l'histoire contemporaine.
Il fait partie des nouveaux historiens israéliens. Il est professeur à l'Université de Tel Aviv depuis 1985.
Source (et suite) du texte : wikipedia
Site officiel : Shlomo Sand

Bibliographie :
- L'Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900, Ed. La Découverte, 1984.
- Georges Sorel en son temps (actes de colloque), Ed. Seuil, 1985.
- Le XXe siècle à l'écran, Ed. Seuil, 2004
- Les Mots et la terre. Les intellectuels en Israël, Ed. Fayard, 2006
- Comment le peuple juif fut inventé, Ed. Fayard, 2008
- Israël face à son passé, avec Avi Shlaïm, Derek Penslar, Ed. Arkhê, 2010
- De la nation et du peuple juif chez Renan, Paris, Ed. les Liens qui libèrent,‎ 2009
- Comment la terre d'Israël fut inventée : De la Terre sainte à la mère patrie, Ed. Flammarion, 2012
- Comment j'ai cessé d'être juif , Flammarion, 2013
En ligne :
Le mythe de la "terre d'Israel" démonté, article de Pascal Fleury dans La Liberté (2012)

* * *



Présentation du livre par Luc Ferry, LCI, 2009

dimanche 26 mai 2013

En tenue d'Eve



Les Racines du ciel par Frédéric Lenoir, Leili Anvar
Le Féminin et de la pudeur dans le judaïsme avec Delphine Horvilleur
Delphine Horvilleur, l'une des deux seules femmes rabbins en France, elle officie au Mouvement Juif libéral de France dans le 15e arrondissement de Paris. Elle siégeait en tant que représentante des voix juives au Conseil National du Sida et vient de publier "En Tenue d'Eve : Féminin, Pudeur et Judaïsme" aux éditions Grasset.
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samedi 20 avril 2013

Marc-Alain Ouaknin





Marc-Alain Ouaknin, né le 5 mars 1957 à Paris, est un philosophe, écrivain et rabbin français de formation (il n'occupe pas cette fonction). Fils du Grand-Rabbin Jacques Ouaknin, docteur en philosophie, Professeur des Universités (Associate Professor de l'université de Bar-Ilan), il travaille à commenter et à approfondir la pensée d'Emmanuel Lévinas en la mettant en dialogue avec les textes de la pensée juive et en particulier avec les textes de la Kabbale et du Hassidisme, ainsi qu'avec la psychanalyse et la phénoménologie.
Source (et suite) du texte : wikipedia


Bibliographie :

- Le livre brûlé, Lire le Talmud, éd. Lieu Commun, 1986, éd. Seuil, 1992
- Lire aux éclats, éd. Seuil, 1993
- Bibliothérapie, éd. Seuil, 1994
- Méditations érotiques : essai sur Emmanuel Lévinas, éd. Balland (1992), éd. Payot, 1994
-  Concerto pour quatre consonnes sans voyelles, éd. Balland, 1992, éd. Payot, 1998
- Le colloque des anges, éd. Fata Morgana, 1995
- Symboles du judaïsme, éd. Assouline, 1995
- Les mystères de l'alphabet, éd. Assouline, 
1997
- Sept roses plus tard, éd. Fata Morgana, 1999
- Le coq et le messie, éd. bilingue Fata Morgana, 2000
- Je suis le marin de tes yeux, éd. Alternatives, 2000
- Tsimtsoum, introduction à la méditation hébraïque, éd. Albin Michel, 1992, 2000
- Le livre des prénoms bibliques et hébraïques, avec D. Rotnemer, 
éd. Albin Michel, 1997
- Mystères de la Kabbale, éd. Assouline, 2000
- Dieu et l'art de la pêche à la ligne, éd. Bayard, 2001
- C'est pour cela qu'on aime les libellules, éd. Seuil, 2001
- La Haggada de Pâque, éd. Assouline, 2001
- La bible de l'humour juif, avec D. Rotnemer, 1995, éd. J'ai lu , 2002
- Les dix commandements, avec J.-L. Schlegel, éd. Seuil, 2003
- Mystères des chiffres, éd. Assouline, 2004
- Jean Daviot : Le ciel au bout des doigts, éd. Paris musées, 2004
- Bar-Mitsva : Un livre pour grandir, avec F.-A. Ménager, éd. Assouline, 2005
- Zeugma, mémoire biblique et déluges contemporains, éd. Seuil, 2008
- Mystères de la Bible, éd. Assouline, 2008
- La Tora expliquée aux enfants, éd. Seuil, 2009
- L'alphabet expliqué aux enfants, éd. Seuil, 2012
- La Bible de l'humour juif, éd. Michel Lafon, 2012
- Zeugma, Mémoires bibliques et déluges contemporains, éd. Points-Seuil, 2013.
En ligne :
Premiers pas vers le Pardès (vidéo) : akadem




Connaissez-vous le yoga juif ?
Entretien avec Marc-Alain Ouaknin, par Patrice van Eersel
Le plus fameux rabbin lettré de France nous fait découvrir les exercices respiratoires de la Kabbale, qui remontent à Moïse. Pour lui, seule une spiritualité érotisée pourrait nous sauver de la menace que les techniques virtuelles font actuellement peser sur l'humanité : la transformation du sujet en Golem.


Nouvelles Clés : Les religions bibliques sont fondées sur l'idée que l'infini est ineffable et que le Tétragramme (YHWH) ne se prononce pas. Mais pour les juifs, comme pour les chrétiens ou les musulmans, Dieu est en colère, Dieu est content, Dieu est clément, Dieu est vengeur, Dieu pense que ceci est bon ou cela mauvais... et Dieu porte une barbe ! Ne pourrait-on pas dire que, dans le dialogue interreligieux actuel - que nous avons tendance à banaliser, alors qu'il est tout-à-fait inédit dans l'histoire -, les Extrême-Orientaux nous interpellent sur l'indicibilité de l'essentiel, avec leur “vide ultime” qui a paru si effrayant à nos ancêtres ? Le mélange juif + bouddhisme par exemple (que les Américains appellent “jewbou”) est étonnamment novateur !

Marc-Alain Ouaknin : Ce que vous dites me touche beaucoup. De son côté, l'Extrême-Orient n'est pas tellement intéressé par l'histoire du monothéisme, qui est foncièrement attaché à un lieu, le Moyen-Orient. Par contre, de notre côté, s'il a été nécessaire à un certain moment de faire appel à l'Extrême-Orient, pour désamorcer le piège de la personnification du Tétragramme ineffable, c'est qu'il y a dans la pensée juive quelque chose qui est de l'ordre de l'oubli.

De la même façon que Heidegger parle de l'histoire de la métaphysique occidentale comme d'un “oubli de l'être”, je dirais que l'histoire du judaïsme occidental est celle d'un “oubli du non-être” (on ne peut définir le divin que par ce qu'il n'est pas). Mais cet oubli est lié à la nature même de ce non-être, c'est-à-dire à la dimension du caché. L'histoire de la pensée juive est double : c'est celle d'une pensée dévoilée, visible, mais aussi celle d'une pensée cachée, transmise de génération en génération et apparaissant de nos jours sous le nom de Kabbale. Tout l'ésotérisme juif est précisément une réflexion sur les noms de Dieu, sur le Tétragramme, et se trouve en permanence à la recherche de cette expérience de l'Ineffable. Quand on regarde les mystiques juifs, dès le xiie siècle, en particulier Abraham Aboulafia, qui fut à la fois élève et maître de Maimonide l'Andalou, on s'aperçoit qu'il y a des expériences, non seulement intellectuelles ou mystiques, mais des expériences physiques, psychologiques, de méditation, de prononciation, de respiration... Il existe véritablement un yoga juif, et ceci depuis Moïse.

N. C. : Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?

M.-A. O. : Ce sont des exercices pratiques de méditation, liés à la respiration et à des postures. Aboulafia met ça au point vers 1140, d'abord en Espagne, puis en Italie où il émigre, puis en Sicile où il créé des groupes de méditation, dont on a gardé toutes les descriptions, parce qu'il a beaucoup écrit. C'est Moshé Hiddel, qui révèle Aboulafia dans toute son ampleur, puisque, contrairement à Sholem, l'historien de la Kabbale qui refusait de voir dans la mystique juive une pratique méditative, il la met fortement en exergue. Ce qui est très important, c'est que le mot kabbaliste en hébreu se dit mekubal, qui veut dire grammaticalement “celui qui est accepté”. Alors que l'interprétation habituelle traduit ça en “celui qui reçoit la lumière de l'infini” - kabbala = recevoir. Mais si être kabbaliste, c'est recevoir la lumière de l'infini, on aurait dû dire m'kabel, “celui qui reçoit”, alors qu'en fait, il est dit mekubal : “il est reçu”. Où est-il reçu ? À quoi ? Eh bien très simplement : à l'examen d'entrée dans le cercle de méditation ! Il y avait des cercles mystiques, dans lesquels on entrait en passant un examen. Kabbaliste veut dire “reçu à l'examen” - d'ailleurs, en Israël, quand vous êtes reçu au bac, on use du même mot ; et même un reçu, par exemple quand vous payez le taxi, se dit kabbala !
Source (et suite) du texte : Clé

Ce soir ou jamais par Frédéric Taddéi (23.10.2008).
Dieu est une hypothèse :


Le Journal de la philosophie par François Noudelmann
L'alphabet expliquée aux enfants (09.02.2012.) :



Pas la peine de crier par Marie Richeux,
Dieu l'indicible (06.11.2012.) :

  

jeudi 20 octobre 2011

Salomon Ibn Gabirol ou Avicébron


Salomon ibn Gabirol (Shelomo ben Yehouda ibn Gabirol, Abou Ayyoūb Souleiman ibn Yahya ibn Jabirūl, ou Avicebron, une corruption d'Ibn Gabirol1) (1020, Málaga - vers 1058, Valence) était un rabbin andalou, poète, théologien et philosophe.
Destinée curieuse de ce « poète parmi les philosophes, philosophe parmi les poètes » comme le qualifiait Heinrich Heine, dont l'œuvre philosophique influença bien plus la scolastique chrétienne que la philosophie juive, alors que ses poèmes (dont le plus célèbre, Keter Malkhout est encore chanté de nos jours à Yom Kippour) ont tant fait pour sa renommée que la grande artère du district nord de Tel-Aviv, porte aujourd'hui son nom, ainsi que d'autres rues en Israël.
Source (et suite) du texte : wikipedia


Ni l'actualité littéraire ni le programme des examens n'invitent à l'étude d'Avicébron. Mais ce serait une erreur de croire qu'il s'agit d'une préoccupation d'érudition d'un intérêt limité. Le mystère d'une personnalité réunissant en elle un philosophe vigoureux bientôt oublié de ses coreligionnaires et un poète sensible toujours vénéré par eux, l'autorité de sa doctrine au moyen âge latin - parfois égale à l'autorité de Platon - l'importance enfin du sujet du Fons vitae, le seul des ouvrages philosophiques d'Ibn Gabirol qui nous soit parvenu, voilà qui suffirait largement à restituer à notre auteur le rang et la notoriété auxquel il a droit. (...)

Extrait de Fernand Brunner, La Doctrine de la matière chez Avicébron. 
Commande sur Amazon : Metaphysique D'Ibn Gabirol et de la Tradition Platonicienne


Bibliographie (en français) :
- La source de vie, livre III. De la démonstration de l’existence des substances simples. Traduction, introduction et notes de Fernand Brunner, Paris, Vrin, 1950.
- La Couronne Royale, introduit, traduit et annoté par Paul Vulliaud, éd. Dervy 1953.
- Livre de la source de vie (Fons Vitae). Traduction, introduction et notes par Jacques Schlanger, Paris, Aubier Montaigne, 1970.
- La couronne du Royaume, trad. André Chouraqui, Ed. Fata Morgana, 1997.
Etudes :
Fernand Brunner dans : Métaphysique d'Ibn Gabirol et de la tradition platonicienne (recueil d'articles), Ed. Ashgate, 1997 :
- Sur le Fons Vitae d'Avicembron
- Sur l'hylémorphisme d'Ibn Gabirol
- La transformation des notions de matière et de forme d'Aristote à Ibn Gabirol
- La doctrine de la matière chez Avicembron
- Etudes sur le sens et la structure des systèmes réalistes : Ibn Gabirol, l'école de Chartres
- Réflexions sur le réalisme de l'idée à propos d'Ibn Gabirol
- Maître Eckhart et Avicembron
Jacques Schlanger, La philosophie de Salomon Ibn Gabirol, étude d'un néoplatonisme. Leiden, E.-J. Brill, 1968.


Toi l'Unique, entête de tout nombre,
Fondement de tout composé.
Toi, l'unique, et dans le mystère de ton unité les sages de coeur s'effrayent
Car ils ne connaissent quelle est son essence.
Toi, l'unique, ton unité ne décroît ni ne grandit,
Ne se retranche ni ne s'ajoute.
Toi l'unique, ni comme l'un créé ni comme l'un numérique,
Car ne t'atteignent multiplicité ni changement,
Forme ni qualité, Toi l'unique, pour t'assigner limite ou frontière, s'épuise ma logique,
Ainsi j'ai dit : je garderai ma voie et ne fauterai par ma langue.
Toi l'unique, tu te hausses et t'exaltes au delà de la chute et de l'effondrement,
Non l'unique qui succombe...

Tu existes,
Ne t'atteignent pas ce que l'oreille entend ni l'oeil ne voit
Ne te dominent "Comment", "Pourquoi" ni "Rien".
Tu existes, mais en Toi-même,
Et non pour un autre avec Toi,
Tu existes, avant que ne soit tout temps, tu fus,
Sans lieu tu étais.
Tu existes, ton mystère est caché, qui l'atteindrait ?
Profond, profond, qui le trouverait ?
Extrait de La Couronne du Royaume, trad. André Chouraqui
Commande sur Amazon : La Couronne du Royaume
 

mercredi 19 octobre 2011

Philon d'Alexandrie


Philon d’Alexandrie (vers 12 a.C. - vers 54 d.C.) est un philosophe juif hellénisé né à Alexandrie. (...) 

Il symbolise le judaïsme d’Alexandrie, étape vers le christianisme, dans la mesure où celui-ci est à la fois issu du judaïsme et de l'hellénisme. Pour les chrétiens, Philon est juif. Mais pour les juifs orthodoxes, lui et sa communauté d'Alexandrie sont les prototypes des « juifs assimilés ». Comme pour d'autres transfuges ultérieurs, Flavius Josèphe, Spinoza ou Freud, sa culture biblique, son attachement au peuple juif alimentent sa pensée universaliste. Il est convaincu que le monothéisme de Moïse est universel et veut en convaincre ses lecteurs grecs.
Connaissant parfaitement les systèmes philosophiques grecs, Philon est à ce point influencé par Platon qu'il en épouse même le style, avec toutefois les hellénismes des Juifs d'Alexandrie. On cite souvent ce jeu de mots d'un contemporain : « Philon platonise, Platon philonise ». Ses textes sont intéressants pour l'étude de la philosophie néo-platonicienne, mais surtout pour sa lecture de la Bible, qu'il lisait dans la traduction des Septante. Il fait notamment des personnages bibliques des allégories. Il est bien possible qu'il ignorât l'hébreu, mais la question est controversée. (...)
Source (et suite) du texte : wikipedia


Bibliographie :
Voir : wikipedia / Editions du Cerf
Quelques textes en ligne : remacle


"Je suis celui qui est" (Ex. 3,14) ce qui équivaut à : ma nature est d'être, non d'être dite.
De Muta. 11
Source du texte : Henosis



Moise entra dans la ténèbre où Dieu était, c'est-à-dire dans les pensées secrètes et invisibles sur l'Etre. Lorsque l'âme, amie de Dieu, cherche ce qu'est l'Etre par essence, elle entre dans une quête informe et invisible, et c'est de quête que lui parvient le plus grand bien, qui est de comprendre que Dieu est totalement incompréhensible, et de voir cela justement : qu'Il est invisible. 
De posteritate Cain, ch. 5, Ed. du Cerf

Donc quand tu entends dire que Dieu est apparu aux yeux d'un homme, pense que cela se produit en dehors de la lumière sensible, car c'est par la pensée intelligible que l'intelligible peut seulement - et c'est normal - être perçu : la source d'irradiation la plus pure est Dieu; aussi quand il se manifeste à l'âme, il suscite des rayons de lumière qui ne laissent rien dans l'ombre et éclairent parfaitement tout à l'entour. Cependant, ne va pas imaginer que l'Etre, Celui qui est en vérité, puisse être perçu par un homme. Nous n'avons en nous aucun moyen de nous le représenter jamais, ni sensation - il n'est pas sensible -, ni intelligence.
Extrait de De Mutatione Nominum 6-7
Source du texte : Henosis 

Troisièmement, c'est Dieu lui-même qui est appelé lieu, du fait qu'Il contient toutes choses et n'est contenu absolument par rien, qu'Il est le refuge de toutes choses et parce qu'Il est son propre lieu, étant contenu en lui-même et enveloppé par lui seul. Moi, assurément, je ne suis pas lieu, mais en un lieu, et il en est ainsi de tous les êtres créés, car le contenu diffère du contenant, et comme le divin n'est contenu par rien, il est nécessairement lui-même son propre lieu. (...)
Mais quand il est dans cette Parole, il n'arrive pas à atteindre Dieu dans son essence, il le voit de loin; il voit seulement que Dieu est loin de toute la Création et que la possibilité de le comprendre a été reculée à une très grande distance de toute pensée humaine. Mais peut-être n'a-t-il même pas pris lieu comme symbole de la Cause Première, et veut-il dire quelque chose comme ceci : " Il vint à ce lieu et ayant levé les yeux il vit" que le lieu lui-même où il était arrivé était loin du Dieu qu'on ne peut nommer, ineffable et qu'aucun concept ne peut saisir.
Extrait de De Somniis, 63, 66, 67

mardi 18 octobre 2011

Qohéleth, Qohelet ou l'Ecclésiaste


L’Ecclésiaste (trad. grecque de l'hébreu קהלת Qohelet, « celui qui s'adresse à la foule »), est un livre de la Bible hébraïque, faisant partie des Ketouvim, présent dans tous les canons.
L'auteur se présente en tant que "Qohelet", fils de David, et roi d'Israël à Jérusalem (1:1, 12, 16; 2:7, 9), sans se citer nommément. La fin du livre lui attribue également la rédaction de proverbes. Il est traditionnellement identifié à Salomon, ce qui est contesté par Voltaire, et les exégètes modernes après lui, qui datent l'œuvre du iiie siècle av. J.‑C., pendant la période hellénistique où les Hébreux furent influencés par les divers systèmes philosophiques grecs comme l'épicurisme et le stoïcisme.
Le livre se compose de réflexions personnelles ou autobiographiques, largement exprimées en maximes et aphorismes, en paragraphes laconiques évoquant le sens de la vie et la façon de la mener. Il proclame avec emphase la "futilité" et l'inanité de toute action humaine, sage et fou connaissant le lot commun de la mort.
Bien que le prêcheur place clairement la sagesse au-dessus de la folie, il ne lui reconnaît pas de valeur éternelle; juste un agrément de l'existence. Percevant cette absence de sens, l'auteur recommande de jouir des plaisirs simples de la vie quotidienne, comme le manger et le boire, la joie au travail, la compagnie de la personne qu'on aime, qui sont des dons de Dieu. Il recommande aussi de s'abstenir de maudire le roi (et le Roi), malgré la perception de l'injustice dans le monde.
Enfin, il conclut que sa recherche du sens de la vie l'a amené au fait que le devoir primordial de l'humanité, et la seule chose durable, est de "Craindre Dieu et garder Ses commandements, car c'est là tout l'Homme (12:13)."
Du point de vue chrétien, l'auteur écrit une grande partie du livre du point de vue de ceux qui n'ont pas reçu l'Évangile. Il écrit selon les sentiments des habitants du monde, c'est-à-dire de ceux qui sont « sous le soleil » (Ec 1:9). Une grande partie du livre paraît négative et pessimiste (Ec 9:5, 10), en l'absence de toute perspective d'une vie future. (...)

Le mot traduit par vanité, הבל (hevel), signifie littéralement vapeur, buée, haleine, souffle léger. Il est à noter que c'est le même mot qui désigne l'un des tout premiers personnages de la Genèse et que la tradition a traduit par Abel. Qoheleth l'utilise métaphoriquement et son sens précis est intensivement débattu. Notons qu'en français, dans son utilisation courante, le mot vanité a plutôt tendance aujourd'hui à se rapprocher de la notion d'orgueil et désigne plus souvent le caractère d'une personne faisant preuve d'auto-satisfaction et qui se plaît à manifester ouvertement son goût du paraître. Ceci n'est pas le sens qu'il convient de retenir dans l'Ecclésiaste où le mot vanité est utilisé dans son acception plus ancienne et plus littéraire de "ce qui est vain", c'est-à-dire futile, illusoire, vide, de peu d'impact, voire sans aucune réalité. (...)
Source du texte : wikipedia

"Buée des buées, tout n'est que buée"

Bibliographie :
- Ecclesiaste, dans Bible, Ancien Testament, Tome 2, Ed. Gallimard, La Pleiade, 1959 / ou autres trad.
En ligne sur wikisource :
traductions de : Darby / Segond / Crampon /

La bible (Ancien Testament) en entier : sefarim


Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.
Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité.
Quel avantage revient-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne sous le soleil ?

Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours.
Le soleil se lève, le soleil se couche; il soupire après le lieu d'où il se lève de nouveau. Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord; puis il tourne encore, et reprend les mêmes circuits. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent. Toutes choses sont en travail au delà de ce qu'on peut dire; l'oeil ne se rassasie pas de voir, et l'oreille ne se lasse pas d'entendre.
Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. S'il est une chose dont on dise : Vois ceci, c'est nouveau ! cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés. On ne se souvient pas de ce qui est ancien; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard.
Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi d'Israël à Jérusalem. J'ai appliqué mon coeur à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux : c'est là une occupation pénible, à laquelle Dieu soumet les fils de l'homme. J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil; et voici, tout est vanité et poursuite du vent.
Ce qui est courbé ne peut se redresser, et ce qui manque ne peut être compté. J'ai dit en mon coeur : Voici, j'ai grandi et surpassé en sagesse tous ceux qui ont dominé avant moi sur Jérusalem, et mon coeur a vu beaucoup de sagesse et de science. J'ai appliqué mon coeur à connaître la sagesse, et à connaître la sottise et la folie; j'ai compris que cela aussi c'est la poursuite du vent. Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur.

Ecclesiaste, chapitre 1, trad. Crampon.
Source du texte : wikisource





Trad. Jacques Kohn
Source du PDF : sefarim





lundi 17 octobre 2011

Moise de Léon ou Moise Ben Shem Tob


Auteur d’un grand nombre de traités et de commentaires cabalistiques, rabbi Moïse ben Chem Tov de Léon (Castille, 1240-1305) est surtout connu du grand public parce qu’il est considéré comme le rédacteur de la majeure partie du Zohar.
Le Sicle du sanctuaire, œuvre qu’il signa de son propre nom, est d’une importance capitale au moins à deux titres : il nous propose un exposé systématique et quasiment exhaustif de la cabale théosophique de son temps, et confronté au Zohar, il nous en offre une meilleure intelligence. Écrit en 1292 dans la ville de Guadalajara, cet ouvrage élabore une présentation globale du système des sefirot (les émanations) et recèle l’une des synthèses les plus denses de la pensée cabalistique.
La présente traduction est accompagnée de multiples notes qui renvoient aux textes parallèles du Zohar, aux autres écrits de Moïse de Léon et à ceux des cabalistes contemporains. Établie d’après l’édition imprimée et les manuscrits, c’est la première version en langue européenne d’un écrit de ce grand maître du judaïsme médiéval qui nous livre quelques-unes des clés indispensables à l’étude de la mystique juive.
Source du texte : verdier
Autre bio : eliette abecassis


Bibliographie : 
- Le sicle du sanctuaire, Ed. Verdier, 1998. 
- Le Zohar, 7 tomes, Ed. Verdier. 
- Le Zohar, extraits, trad.   Ed. Seuil, Points Sagesse, 1980
En ligne : 
extraits sur le blog kabale.eu : zohar / les dix noms divins selon le sicle du sanctuaire


Elie prit la parole et dit : 

   Seigneur de tous les mondes, Tu es un mais non par le nombre. Tu es élevé au-dessus de tout ce qui est élevé, mystérieux plus que tout ce qui est mystérieux, la pensée ne Te saisit d’aucune manière.

   Tu es Celui qui fit surgir dix structures que nous appelons dix sefirot, c’est par elles que les mondes cachés et invisibles ainsi que les mondes visibles sont dirigés, en elles Tu te dérobes aux yeux des hommes. Tu es Celui qui les lie et les unit, et parce que Tu es à l’intérieur, quiconque sépare ces dix l’une de l’autre, c’est comme s’il Te divisait. Ces dix sefirot se meuvent selon leur ordre, l’une est patience, l’une impatience, l’autre juste mesure. Tu es Celui qui les guide et nul ne Te conduit, ni d’en haut ni d’en bas ni d’aucun côté. Tu les as orné de vêtements d’où les âmes prennent leur envol à destination de l’humanité, et Tu les as paré de nombreux corps - corps qui portent un tel nom au regard des vêtements qui les couvrent. 

   Elles ont dénommées respectivement :
Hessed (4, Bonté), bras droit; Guevourah (5, Puissance), bras gauche; Tiferet (6, Beauté), Tronc; Netsah (7, Victoire) et Hod (8, Majesté), deux cuisses; Yessod (9, Fondement), terminaison du corps, signe de l’Alliance sainte; Malkhout (10, Royauté), bouche, Torah orale — ainsi les nomme-t-on. La Hokhmah (2, Sagesse) — le cerveau —, est la pensée intérieure. La Binah (3, Intelligence) est le coeur, et par elle le coeur comprend. Au sujet de ces deux-là, il est écrit : “ Les mystères appartiennent à YHVH notre Dieu ” (Deutéronome 29:28). La Couronne suprême (1, Keter) est la Couronne de la Royauté, à son propos il est dit : “ Il indique dès l’origine ce qui sera à la fin ” (Isaïe 46:10) [...]. 
   Seigneur des mondes, Tu es Cela, l’Origine des origines, la Cause des causes, qui arrose l’Arbre [= les sefirot] par cette Source [= la Couronne], et cette Source est comme une âme pour un corps car elle vivifie le corps.

   Mais de Toi il n’est ni image ni représentation parmi toutes choses intérieures ou extérieures. Tu as créé le ciel et la terre, Tu en as fait émergé le soleil, la lune, les étoiles et les constellations. Et sur la terre, les arbres, les végétaux, le jardin d’Éden, l’herbe, les animaux, les oiseaux, les poissons et les hommes, afin que les entités supérieures se laissent connaître à travers eux, ainsi que leur façon de conduire les êtres d’en haut et d’en bas.
   Mais de Toi nul ne sait rien, et hors de Toi les êtres supérieurs et inférieurs n’ont pas d’unité, Tu te fais connaître comme leur Seigneur. Chaque sefira possède un nom en propre, les anges les invoquent grâce à lui, mais Toi Tu ne possèdes aucun nom propre car Tu remplis tous les noms et Tu es leur plénitude. Lorsque Tu les abandonnes, tous ces noms restent comme un corps sans âme. Tu es sage, non d’une sagesse connue, Tu es intelligent, non d’une intelligence connue, Tu n’as pas de lieu connu si ce n’est pour faire connaître Ta force et Ta puissance aux hommes, et pour leur montrer comment Tu conduis le monde par le jugement et la miséricorde, qui sont Justice et Droit, en fonction des oeuvres humaines.
   Le jugement c’est la Puissance, le Droit c’est la Colonne médiane [= 6, Tiferet], la Justice c’est la sainte Royauté, les “ balances de justice ” ce sont les deux Piliers de vérité [7, Netsah et 8, Hod], le “ juste poids ” c’est le signe d’Alliance [= 9, Yessod]. Tout ceci afin de montrer comment le monde est dirigé, ce qui n’implique pas que Tu possèdes une justice connue, qui est le jugement, ni un Droit connu, qui est la miséricorde, ni aucun de ces attributs.

Extrait de Tiqquney ha-Zohar, "Déclaration d'Elie", fol. 17a
Source du texte : Journal des Etudes de la Kabbale





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