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jeudi 28 mars 2019

Insomnie, voyage au bout de la nuit



LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE  par Nicolas Martin
Insomnie, voyage au bout de la nuit 18/03/2019
avec Joëlle Adrien, Neurobiologiste à l’INSERM et présidente de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance. Directrice de recherche à l’INSERM.
Claude Gronfier, Neurobiologiste à l'INSERM, spécialiste des rythmes biologiques.

* * *

Je me demandais combien de nuits je n'avais pas dormi. La première fois, c'était la nuit de mardi, deux semaines en arrière. Voilà donc dix-sept jours aujourd'hui. C’est très long. Je ne me rappelle même plus ce que c’est que dormir.
Je fermais les yeux pour voir. Essayai de me rappeler la sensation du sommeil. Mais il n'y avait rien d'autres que les ténèbres éveillées. Les ténèbres éveillées. Cela m'évoquait la mort.
Et si je mourrais ?
S'il m'arrivait de mourir à présent, qu'aurait été ma vie ?
Evidemment, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'était ma vie.
Et la mort alors, qu'était-ce ?
Jusque-là, je voyais le sommeil comme une sorte de préfiguration de la mort. J'imaginais la mort comme un phénomène dans la ligne de prolongation du sommeil. Autrement dit, la mort était un sommeil, encore plus profond et dénué de conscience que l'endormissement ordinaire - le repos éternel, le black out. C'est ainsi que je voyais les choses.
Mais si ce n'était pas ainsi ?
La mort était peut-être un état complètement différent du sommeil ? C'était peut-être des ténèbres éveillées et sans fin comme celle que je contemplais en ce moment derrière mes paupières closes. La mort, cela revenait peut-être à rester éternellement éveillé dans les ténèbres ?
Non, ce serait trop affreux. Si la mort n'était pas un état de repos, quel salut espérer dans cette vie imparfaite et éreintante ? Mais finalement personne ne savait ce qu'était la mort. Qui donc la vraiment vue ? Personne. Seuls les morts connaissent la mort. Les vivant ignorent tout. Ils ne font qu'imaginer. Simples supputations. Ce n'est même pas logique  de penser que la mort soit un repos. On ne sait pas tant qu'on n'est pas mort. (...)
Extrait de Harruki Murakami, Sommeil, Ed. 10/18, 2009 (pp. 83-4)

  

jeudi 9 février 2017

Comment l’homme ne dort que d’un œil

Comment l’homme ne dort que d’un œil
Par Bertrand Beauté, le 8 février 2017 - TdG

Une étude menée à l’UNIL offre un nouvel éclairage sur la complexité du sommeil.



Durant le sommeil, les phases d’alerte et de repos se succèdent 2 fois par minute. Cœur et cerveau se préparent à un éventuel éveil pendant 25 secondes, puis ils entrent dans une phase de sommeil propice à la récupération et à la mémoire.

Un bruit sourd dans la nuit et voilà que le corps se dresse sous la couette. Même lorsque nous dormons sur nos deux oreilles, notre cerveau reste en alerte. A l’affût du moindre danger. «Le sommeil, à la différence d’une anesthésie, n’est pas un état passif qui nous déconnecte complètement du monde extérieur, explique Anita Lüthi, professeure associée au Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’Université de Lausanne (UNIL). Ainsi, nous voulons nous réveiller si un cambrioleur pénètre dans notre domicile ou si le réveil sonne. Mais en même temps, nous avons besoin de nous reposer.»

Un véritable dilemme nocturne qui se joue sous la couette: «Jusqu’ici, nous ne savions pas comment ces deux besoins fondamentaux et contradictoires – le repos et la vigilance – étaient gérés par l’organisme», poursuit Anita Lüthi. Pour le savoir, les chercheurs ont mesuré les activités cardiaque et neuronale chez des souris endormies, puis chez des hommes. Leurs résultats, publiés dans la revue Science Advances ce mercredi 8 février, lèvent le voile sur un mécanisme jusqu’alors complètement inconnu.

Relique du passé

«Nous avons découvert que, durant le sommeil, le corps alterne les phases d’alerte et de repos, raconte Anita Lüthi, principale auteure de l’étude. Pendant 25 secondes environ, le cœur et le cerveau se préparent ensemble à un éventuel éveil puis, durant les 25 secondes suivantes, ils s’engagent dans une phase de sommeil bénéfique pour la récupération et la mémoire. Ce cycle de 50 secondes, répété tout au long de la nuit, permet d’équilibrer les besoins opposés de continuité et de fragilité du sommeil.»

«Si votre chat saute sur votre lit lorsque vous êtes dans une phase de repos, par exemple, vous n’allez pas vous en apercevoir»

Concrètement, durant la phase d’alerte l’activité cérébrale augmente dans les aires sensorielles du cerveau et le rythme cardiaque s’accélère légèrement. «Si votre chat saute sur votre lit lorsque vous êtes dans une phase de repos, par exemple, vous n’allez pas vous en apercevoir, détaille Anita Lüthi. Mais s’il arrive seulement quelques secondes plus tard, alors que vous êtes passés en état de sommeil fragile, vous allez vous réveiller.»

Étonnamment, ce cycle de 50 secondes se retrouve quasi à l’identique chez le rongeur et dans l’espèce humaine. Pour Anita Lüthi, cela signifie qu’il s’agit d’un «très vieux mécanisme, conservé au cours de l’évolution». Et donc probablement partagé par de nombreux mammifères. Chez l’homme, ce processus remonterait au temps où nous vivions dans un milieu hostile.

En fonction des individus, néanmoins, des différences ont été observées. «Chez certaines personnes, les différences entre les phases d’alerte et de repos sont particulièrement marquées, tant au niveau cardiaque que cérébral, détaille Anita Lüthi. Et ces personnes réussissent mieux les tests de mémoire que celles dont le rythme possède moins d’amplitude.»

Maladies cardiovasculaires

Si ces recherches demeurent, pour l’heure, purement fondamentales, elles pourraient à terme permettre de mieux comprendre certains problèmes liés au sommeil. «Plusieurs études ont déjà montré que les patients souffrant de maladies cardiovasculaires souffraient d’insomnie et, réciproquement, que les insomniaques développent des maladies cardiovasculaires, précise Anita Lüthi. Nos travaux apportent un début d’explication.» 
   

mercredi 1 février 2017

A la recherche du sommeil perdu



La Méthode scientifique par Nicolas Martin
A la recherche du sommeil perdu
Avec :
Claude Gronfier : Chercheur au sein du Département de Chronobiologie de l'Unité Inserm 846 à Bron (Lyon)
Isabelle Arnulf : Neurologue, directrice de l'unité des pathologies du sommeil de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière
Auteure de : Une fenêtre sur les rêves : neurologie et pathologies du sommeil, Ed. Odile Jacob, 2014
Commande sur Amazon : Une fenêtre sur les rêves: Neuropathologie et pathologies du sommeil

Comment marche le sommeil ? Les troubles du sommeil sont-ils un enjeu de santé publique ?
  

Manque de sommeil 
Un tiers des Français se dit en déficit de sommeil. Le nombre d’heures que nous passons à dormir, et particulièrement les adolescents, a réduit de près d’une heure en 25 ans. Un tiers des actifs dit dormir moins de 6h par nuit en semaine. Et ce n’est pas tout, 16% des adultes de plus de 15 ans souffrent d’insomnies chroniques. Pour couronner le tout, nous sommes sur le podium des plus grands consommateurs de benzodiazépines en Europe, le tout dans une société qui nous enjoint d’être performants, attentifs, de jour comme de nuit. La preuve est faite qu’avoir des problèmes de sommeil n’est pas un trouble individuel, c’est une question de santé publique.
Source (et suite) du texte : FC
* * *

Retrouver le sommeil, une affaire publique
Par Damien Léger, Jean-Pierre Giordanella, Dalibor Frioux, Thibaut de Saint Pol, Antoine Hardy, Pascale Hebel, le 25 avril 2016 - TerraNova

Nous avons tous besoin d’une quantité incompressible de sommeil de bonne qualité, en deçà de laquelle la santé et les capacités de travail ou d’apprentissage sont mises en cause. Or les conditions d’un bon sommeil sont largement conditionnées par l’environnement physique, culturel et social. Ce rapport explore le sommeil sous tous ses aspects : la santé publique et la sécurité (consommations de médicaments, sécurité routière), le travail de nuit, le sommeil des enfants et des adolescents, mais aussi les effets du bruit et de la pollution lumineuse, ou encore les inégalités sociales produites ou révélées par le sommeil. Sept axes de propositions, assorties de recommandations concrètes, répondent au diagnostic formulé dans ce rapport.

SYNTHÈSE - Télécharger le rapport (PDF)

Comme tant d’autres sujets de société, le sommeil est ordinairement tenu pour anecdotique, relevant de l’intime, des petits plaisirs ou désagréments de la sphère privée. Dans nos sociétés performantes, chacun est, explicitement ou tacitement, invité à faire de son sommeil une variable d’ajustement, quand bien même un « droit au repos » est légalement reconnu aux travailleurs. C’est que l’injonction à la performance a largement débordé la sphère professionnelle pour gagner l’ensemble des activités personnelles (formation, santé, vie familiale, loisirs, développement personnel, engagements associatifs ou politiques). Notre capacité de concentration est sollicitée comme jamais, à tout instant de la journée, par ce qu’on a appelé une « économie de l’attention » qui tire son profit de la réactivité et de l’audience mesurées et tarifées. Les loisirs numériques, la compétition internationale des mégapoles, les réseaux sociaux, la privatisation de l’espace public concourent à faire du sommeil l’ultime frontière à repousser pour parvenir, au nom de la modernité et de la liberté individuelle, à une société fonctionnant à pleine puissance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

mercredi 16 novembre 2016

Le sommeil est la moitié de la santé !



Le sommeil est la moitié de la santé !
Nos fonctions biologiques et nos comportements sont soumis à un rythme qui les régule. L'étude de ces mécanismes, ou chronobiologie, débouche sur des applications thérapeutiques et permet de mieux vivre.
Source : FC

Comprendre nos rythmes biologiques (Universcience, juin 2014)
par Claude Gronfier, neuroscientifique, département de chronobiologie, Unité Inserm 846, Lyon, Comprendre nos rythmes biologiques (Universcience, juin 2014) - à partir de 16'
Co-auteur de : Les mécanismes du sommeil, Ed. Le Pommier, 2013
Commande sur Amazon : Les mécanismes du sommeil
 

dimanche 11 octobre 2015

Sommeil et rêves



Les Savanturiers par Fabienne chauvière
Michel Jouvet neurophysiologiste, le samedi 25 mai 2013

Michel Jouvet est le grand spécialiste français du sommeil et des rêves et l’inventeur du concept du sommeil paradoxal. Il est membre de l’Académie des Sciences et lauréat de la médaille d’Or du CNRS en 1989. Aujourd’hui à 88 ans, Michel Jouvet poursuit ses recherches, pas très loin du département de médecine expérimentale de l’Université Claude Bernard, à Lyon, qu’il a dirigé pendant 40 ans,  dans une belle  maison qui domine la campagne,  entouré de ses chats et de deux ses chiens. Toute sa vie de chercheur a été consacrée à un sujet : connaitre les mécanismes et les fonctions du rêves ;
Il pense avoir trouvé une piste prometteuse et audacieuse quant à la fonction des rêves… Nos songes serviraient à maintenir notre individualité. Pour lui, l’hérédité psychologique se transmet par le rêve. Il espère que les jeunes générations réussiront à prouver cette séduisante  théorie.
Ainsi, pour le professeur Jouvet, l’homme, en rêvant, se préserverait et préserverait aussi l’espèce.
Neurophysiologiste de renommée internationale, le professeur Michel Jouvet vient de signer, aux éditions Odile Jacob, « de la Science et des Rêves, mémoire d’un onirologue
Source : FI

Courbet, Hamac


lundi 8 septembre 2014

Cerveau & Co

Le Sens des choses par Jacques Attali, Stéphanie Bonvicini
Source : FC


Le cerveau, la conscience et la subconscience 12.07.2014 avec : 
- Yves Agid, membre de l'Académie des Sciences, professeur émérite à l'université Pierre et Marie Curie, 
- Lionel Naccache, neurologue et neurophysiologiste, chercheur en sciences cognitives à l'Institut du Cerveau et de la moelle épinière  


Le cerveau, la mémoire et la décision 19.07.2014 avec : 
- Bruno Dubois est professeur de Neurologie à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière, directeur de l’équipe Inserm « Cognition, Neuro-imagerie et Maladies du cerveau » du Centre de recherche de l'Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière .  
- Françis Eustache dirige l’équipe U1077 de l’Inserm de Caen, unique unité de recherche en France totalement dédiée à l’étude de la mémoire humaine. S 


Le cerveau et le langage 26.07.2014 avec : 
- Laurent Cohen : Docteur en médecine, neurologue, 
- Christophe Pallier : Polytechnicien et Docteur en sciences cognitives de l'Ecole des hautes études en sciences sociales, 


Le cerveau, le sommeil et les rêves 02.08.2014 avec : 
- Yves Dauvilliers est neurologue et directeur du laboratoire de sommeil au CHU de Montpellier. Spécialiste des troubles du sommeil, il est l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de la narcolepsie.
- Isabelle Arnulf est Professeur de neurologie à l'université Pierre et Marie Curie et chef du service des pathologies du sommeil à l'hôpital Pitié-Salpêtrière. 


Le cerveau, la créativité artistique et la musique 09.08.2014 avec :
- Hervé Platel est spécialiste de la perception musicale. Internationalement reconnu pour ses travaux sur la neuropsychologie de la perception musicale, il a identifié les réseaux cérébraux impliqués dans la perception et la mémorisation de la musique. Il est professeur de Neuropsychologie à l’Université de Caen. 
- Yaron Herman est pianiste, né le 12 juillet 1981 à Tel-Aviv, il réside à Paris depuis ses 21 ans. Véritable prodige, influencé par des pianistes comme Keith Jarrett, Paul Bley ou Lennie Tristano, il puise aussi son inspiration dans le monde de la pop et de la musique classique.  


Le cerveau, les émotions et la dépression 16.08.2014 avec : 
- Christophe André  est médecin psychiatre dans le Service Hospitalo-Universitaire de l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, au sein d’une unité spécialisée dans le traitement et la prévention des troubles émotionnels (anxieux et dépressifs). 
- Philippe Fossati est Docteur en médecine, psychiatre, professeur des Universités et praticien hospitalier en psychiatrie adulte à la Pitié-Salpétrière, enseignant de l'université Pierre & Marie Curie, Paris VI, chercheur à l'Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière, co-responsable de l’équipe ‘Neurosciences Sociales et Affectives’ CNRS UMR 1227 Inserm U 7225.  


Le cerveau et l'intelligence artificielle 23.08.2014 avec : 
- Laurent Alexandre, chirurgien-urologue, président de la société de séquençage de génome DNA Vision, en Belgique. Diplômé de Sciences Po, HEC et l'ENA 


Le cerveau et l'éducation 30.08.2014 avec : 
- Aldo Naouri a exercé la pédiatrie en cabinet à Paris pendant près de 40 ans.
Il a complété sa formation initiale par une psychanalyse personnelle lacanienne de 1973 à 1980, et par la fréquentation assidue d’un certain nombre d’équipes de recherches en Sciences Humaines (Processus Cognitifs à l’Ecole des Hautes Etudes, Anthropologie au Collège de France, Linguistique, Sociologie, etc…).  

mardi 16 avril 2013

Sommeil paradoxal et identité psychologique



Science publique par Michel Alberganti,
Comment Michel Jouvet a-t-il découvert le sommeil paradoxal ?

"Ma théorie actuelle, que je suis prêt à me faire défendre jusqu'au bout, c'est que la programmation qui survient pendant le rêve, ce programme génétique qui nous est envoyé de façon itérative, pendant 20% de nos nuits, ce qui fait pas moins de 100 minutes, sert à nous reprogrammer pour que nous gardions la même identité psychologique." (21'50'')

Entretien, Radio Canada :







Articles : université de Lyon
Conférence vidéo : canal u
Voir aussi la page : Insomnie


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