vendredi 2 septembre 2011

Dza Patrül Rinpoche ou Ogyen Jigme Chokyi Wangpo



Maître tibétain de l'école Nyingmapa. Orgyen Tchokyi Wangpo, alias Dza Patrül Rinpoche (1808-1887), naquit dans une famille nomade du Kham. Reconnu comme l'incarnation de Santideva, il suivit les enseignements de Jigme GGyalwai Nyougou, disciple directe de Jigme Lingpa, et de Gyalsé Shenp en Thayé. Bien que très érudit, Patrul Rinpoche vécut en vagabond, sans jamais chercher la renommée. A la suite de ses rencontres marquantes avec le maître de folle sagesse Do Khyentse Yéshé Dordjé (1800-1866), il allait prendre pour signer la plupart de ses écrits un sobriquet devenu doux à son coeur : "Vieux Chien".
(...)
Reconnu comme l'incarnation de la parole de Jigme Lingpa, Patrul Rinpoche eut pour principal disciple Nyoshul Loungtok.
Extrait de l'entrée Patrul Rinpoche dans le Dictionnaire Encyclopédique du Bouddhisme de Philippe Cornu, Ed. du Seuil.
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Bibliographie  (en français) :
- Une brève explication du refuge et de la bodhicitta, Instruction sur la Vue du Mahayana qui éclaire sur les deux vérités, La Compréhension se libérant d'elle-même, Le Point essentiel en trois aphorismes dans : La Simplicité de la Grande Perfection, recueil de textes Dzogchen traduit et présenté par James Low, Ed. du Rocher, 1994.
- Le Chemin de la Grande Perfection, Ed. Padmakara, 1997.
- Le Trésor du coeur des êtres éveillés, dans : Dilgo Khyentse, Le Trésor des êtres éveillés, Ed. Points Sagesse, 1997.
- Les trois maximes cruciale dans : Kunzang Pema Namgyel, L'Escalier de Cristal, tome 2, Ed. Marpa, 1998.
- Vivre éveillé, quatre textes de Patrul Rinpoche, Ed. Méthode et Sagesse.
Biographie (voir aussi sous bibliographie) : 

Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, Ed. du Seuil, 2001. 
Tulku Thondup, les maitres de la Grande Perfection, La lignée du Longchen Nynghthig du bouddhisme tibétain. Ed. Le Courrier du Livre, 1996.


La compréhension se libérant d'elle-même :
Un enseignement du coeur d'un gentleman en guenilles.
Merveille !
Ne quittant jamais l'état du mode naturel parfait,
Ayant coupé la racine de la confusion, vous êtes le Bouddha primordial.
Samantabhadra, puissé-je rapidement réaliser.
Votre compréhension, juste telle qu'elle est.
Si vous êtes fortunés, vous souhaitez obtenir l'illumination, alors pratiquez avec diligence la vraie compréhension de ces trois mots du coeur de ce mendiant errant, le vieux chien Patrul.
(...)
Si vous, yogis et yoginis, vous souhaitez réaliser sans erreur cette vue pure, alors demeurez clairs et alertes dans l'état de vacuité non artificielle. Si l'esprit repose dans le calme, alors demeurez sans artifice sur ce repos. S'il n'y a pas de reconnaissance, alors demeurez sur cette non-reconnaissance. En bref, demeurez sans artifice sur tout ce qui peut survenir dans l'esprit. Ne réagissez pas, ni en encourageant ni en inhibant. Pour tout ce qui survient, demeurez seulement sans artifice sur ce qui survient. Ne gardez pas à l'esprit "ici", ne cherchez pas "la-bas" les objets. Demeurez sans artifice exactement sur l'esprit qui observe et qui pense. Ne gardez pas l'esprit "ici", ne cherchez pas "là-bas" l'objet de la méditation. Demeurez sans artifice exactement sur l'esprit qui fait la méditation.
   Si vous le recherchez, votre esprit est introuvable. La nature de l'esprit est vacuité depuis le tout début. Rechercher n'est pas nécessaire car celui qui recherche est la telléité elle-même. Demeurez sans vaciller sur celui qui recherche. Compréhension ou non-compréhension, vrai ou pas vrai, existant ou non existant - peu importe ce qui vient, restez seulement sans artifice sur celui qui pense. Bon ou mauvais, plaisant ou sale, joyeux ou triste, quelle que soit la reconnaissance qui survient, sans accepter ni rejeter, demeurez juste sans artifice sur celui qui effectue cette reconnaissance. Désirable ou indésirable, quel que soit ce qui émerge, demeurez simplement sans artifice sur l'émergence.
(...)
Enseignement sur les fautes cachées de l'esprit :
   Certains grands méditants, hommes et femmes, pensent qu'ils ne sont pas capables de reconnaître la nature de l'esprit, aussi deviennent-ils tristes et laissent.-il couler de nombreuses larmes. La tristesse n'est pas nécessaire. Il n'y a pas de fondement au fait de ne pas reconnaître. Demeurez simplement sur celui qui pense qu'il n'est pas capable de reconnaître la nature de l'esprit.
   Certains grands méditants disent que la nature de l'esprit est difficile à saisir. Ce n'est pas difficile du tout. L'erreur, c'est de ne pas comprendre la méditation. Il n'est pas besoin de chercher la méditation et il n'est pas besoin de l'acheter. Il n'est pas besoin de la faire et il n'est pas besoin d'aller la chercher. Il n'est pas besoin de travailler à la méditation. Il suffit de demeurer dans l'état qui autorise la libre émergence de tout ce qui peut apparaître dans l'esprit. Depuis le tout début, votre esprit est présent, aussi n'est-il pas besoin de perdre ou de trouver, d'avoir ou de ne pas avoir. L'esprit est présent depuis le tout début; aussi, que l'on pense en pensant ou que l'on ne pense pas en ne pensant pas, cet esprit est juste lui-même. Quoi qu'il survienne dans l'esprit, il suffit de demeurer sans artificialité, calmement et sans vaciller sur tout ce qui se produit. Joie et facilité viendront sans effort. Lorsque la pratique du Dharma semble difficile, c'est simplement le signe de nos propres fautes et souillures.
(...)
Extrait de La Compréhension se libérant d'elle-même dans : La Simplicité de la Grande Perfection
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"Laisse tomber" Chant de Patrul Rinpoche

[1] Sur un lotus en pleine vigueur, la corolle ouverte aux étamines écartées
Surmonté d'un disque de pleine lune rayonnant de lumière blanche
Vous êtes assis, immuable tout en déployant le jeu des symboles de la félicité vide,
Glorieux guru Vajrasattva, prêtez-moi votre attention.

Écoutes-moi petit Śrī[2] avec ton mauvais karma et ton agitation permanente
Souviens-toi comment tu t'es toujours laissé berner par la réalité superficielle
Il faut être vigilant face à elle
Ne dépense plus d'énergie à cette existence humaine qui est vaine et trompeuse, consacre-la à ton esprit !
[23] Laisse donc tomber cette agitation mentale futile !

Avec tes centaines de projets - pour lesquels tu n'auras pas le temps - tu accables ton esprit
Cette distraction, qui n'arrive pas au bout des projets, se propage comme des cercles à la surface de l'eau
Ne te racontes pas d'histoires, tiens-toi coi
Tu as écouté de centaines d'enseignements sans en avoir retenu un seul, à quoi te sert donc l'écoute ?
Et même si tu les a retenus, tu n'y pense pas au moment où tu en as vraiment besoin, à quoi te sert donc la réflexion ?
Et si elle n'affecte pas tes passions, laisse donc tomber la méditation !

Malgré tous les mantras récités et comptés, tu n'es toujours pas familier avec la phase de création [de la divinité]
Et quand bien même la divinité apparaîtrait clairement, ta notion de sujet et objet resterait inébranlée
Tu as beau dompter des simulacres de démons, tu n'as pas dompté ton propre esprit
Laisse donc tomber ton programme de pratique bien structuré !

Si ça marche bien, ce n'est pas un semblant de clarté qui te détendra
Si ça ne marche pas bien, ce n'est pas un semblant de stabilité qui te révélera la source consciente[3]
Même avec un aperçu direct, tes points de référence restent fermement enracinés
Laisse donc tomber le regard yoguique (T. lta stangs) qui te sert d'ancrage à la maîtrise du mental[4] (T. sems 'dzin).

Même si tes explications et expériences [subséquentes] ont un air plaisant, elles n'ont pas d'impact sur ton propre esprit
[24] Ta logique implacable n'en est pas moins de la bouillie faite avec la réalité superficielle
Tes instructions ont beau être super profondes, tu n'en as pas fait l'expérience
Laisse donc tomber tes métaphores qui engendrent de la distraction et du strabisme intellectuel !

Le claquement de ton petit tambourin (S. damaru) ne sert qu'à ta propre gratification auditive
T'as beau réciter "emportez ma chair, emportez mon sang" ton amour propre reste entière
Le son des petites cymbales rituelles (tingshak) ne compensera pas ton manque de visualisation
Laisse donc tomber ce spectacle (T. or[5] zob) qui n'est qu'un simulacre qui en jette plein les yeux
(...)
Source et suite du Chant sur : Hridayartha


 

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