Milarépa fut un des Grands Maîtres spirituels du Tibet, dont le parcours fut atypique. D'abord formé aux pratiques bön pour exercer de la magie noire et venger sa famille à la demande de sa mère, il a recherché l'enseignement bouddhiste auprès d'un très grand maître tibétain, Marpa (1012-1096). Après avoir été mis à l'épreuve par son Maître, ce dernier lui transmit les enseignements, il s'est retiré pour pratiquer la méditation dans la très haute montagne où il a atteint l'Eveil. Il est aussi célèbre pour avoir composé «Les cent mille chants». À la fin de sa vie, il a transmis ses enseignements et eu plusieurs disciples.
Source du texte (et bibliographie détaillée) : wikipedia
Bibliographie :
- Milarépa, Les cent mille chants, 3 tomes, trad. Marie-José Lamothe, Ed. Fayard, 1986
Biographie (voir aussi sous bibliographie) :
Milarepa, ses méfaits, ses épreuves, son illumination, trad. Jacques Bacot, Ed. Fayard, 1971
Vie de Jetsün Milarepa, trad. Lama Kazi Dawa Samdup, Librairie d'Amérique et d'Orient, éditions Adrien-Maisonneuve, Paris, 1955.
Tsang Nyön Heruka, Milarepa, La Vie, trad. Marie-José Lamothe, éditions du Seuil, 1995
Fabrice Midal, la pratique de l'éveil de Tilopa à Trungpa, L'école Kagyu du bouddhisme tibétain, Ed. Points Sagesse, 1997.
Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, Ed. du Seuil,
En ligne :
des traductions de Janus Vriens sur son site Dans le sillage d'Advayavavra et son blog Hridayavajra :
- Chants de Milarepa, chap.1 : PDF
- Chant de Milarepa, chap. 12, Rencontre entre Milarepa et un berger : PDF
- Chap. 42, Rencontre avec le moine repenti : PDF
- Chant de Milarepa, chap. 44, Rencontre avec des moines : PDF
- Chant des sept choses que l'on oublie : PDF
- Rencontre avec Pa Dampa Sangye : PDF
- Le testament de Milarepa : PDF
Filmographie :
Neten Chokling, Milarepa : tibetan culture
Les sept choses que l'on oublie dans l'égalité foncière (samatā)[1]
En atteignant l'égalité foncière (S. samatā)
Il est tout naturel d'oublier ses proches et amis
Il n'y a pas de mal à ce que soit oublié ce qui est assorti d'attachement
En atteignant la connaissance (S. jñāna) suprarationnelle (S. parabuddhi)
Il est tout naturel d'oublier les entités (S. bhāva) dualistes
Il n'y a pas de mal à ce que soit oublié ce qui est assorti de plaisirs et de peines
En atteignant l'absence de remémoration[2] (S. asmṛti) et la non-perception (S. nirvedanā?)
Il est tout naturel d'oublier les expériences spirituelles
Il n'y a pas de mal à ce que soit oublié ce qui tantôt croît tantôt décroît
En atteignant les trois corps (S. trikāya) naturellement présents
Il est tout naturel d'oublier la phase de création divine
Il n'y a pas de mal à ce que soient oubliés des faits (S. dharmā) imaginés
En atteignant le fruit naturellement présent
Il est tout naturel d'oublier les fruits de la volonté
Il n'y a pas de mal à ce que soient oubliés des faits (dharmā) superficiels
Après avoir cultivé les instructions de la transmission orale
Il est tout naturel d'oublier les explications verbales
Il n'y a pas de mal à ce que soient oubliés des faits (dharmā) vaniteux
En atteignant le niveau où tout ce qui apparaît se présente comme un livre
Il est tout naturel d'oublier les livres imprimés
Il n'y a pas de mal à ce que soient oubliés des Dharma encombrants[3]
Après que Milarepa eut dit cela, certains remarquèrent :" Mais jusqu'à ce qu'on atteigne la pleine conscience éveillée, il est quand même déconseillé d'oublier les instructions (S. dharmā) des Entraînements (T. bslab) tant que l'on a des doutes et des égarements (T. gol sa) ? " Milarepa répondit par le chant suivant.
Quand on comprend que la méprise n'est autre que la conscience (S. citta)
Et que l'on est convaincu de l'absence de base (S. āśraya)
Il nous sera désormais impossible de faire des efforts
On est alors très heureux que l'objet ultime (S. pāramārtha) resplendit sans faiblir (T. 'gyur ba med)
Quand on atteint l'objet unique (S. ekārtha) du principe fondamental (S. tathātva)
Il nous sera désormais impossible d'adopter ou d'exclure plus aucun fait
On est alors très content, l'ignorance métaphysique (S. avidyā) étant éliminée
Quand on atteint le seul objet (S. ekārtha) libre de destruction
Il sera désormais impossible qu'espoirs et craintes surgissent dans la conscience
On est alors très à l'aise, la méprise s'étant défaite
C'est l'ignorance qui tourne dans les trois univers
Avec les instructions orales (S. āmnāya) du guide accompli
Les plaisirs sensoriels, quand ils sont libres d'attachement, s'intensifient en beauté (T. rgyan du che)
N'étudiez pas les dénominations fictives (S. prajñapti) des doctes
Toutes les théories n'étant que des dharmā rationnels
Elles ne sont pas très utiles pour renverser les affections (S. kleśa)
Délaissez (T. skyungs dang) la vanité, grands vénérables
La transmission de savoir et la méprise
Ont une essence identique au moment de l'atteindre
Ceux qui ont foi, sans abandonner le circuit temporel,
Devront rester en l'état naturel sans ne rien créer (T. bcos) à partir des apparences
Et ils finiront par atteindre le vaste espace
Ils auront alors pour titre (T. bla dwags) "Eveillé"
Toute la congrégation eut foi en ses paroles, ne commit plus l'erreur des vues erronées et développa la vision pure universelle.
Trad. Janus Vriens, source du texte et notes : Hridayavajra / PDF (bilingue)
Sur le mont Bönpo.
Gloire au Maitre !
Tandis que Jetsun Milarepa résidait au Plais du Tulkou, à Tchoubar, l'incomparable Gampopa se préparait à partir pour l'Est après s'être défait de tous ses doute à propos des instructions. C'est alors qu'un déluge se mit à tomber jour et nuit. Le coeur las, quelques disciples s'en trouvèrent affectés. Puis le ciel se dégagea, un chaud soleil réapparut. Aussi, le maître et sept de ses disciples allèrent revivifier leur organisme au sommet du mont Bonpo. Tous en éprouvèrent un grand bonheur. Apercevant les neiges de Tseringma, des Répas qui le la connaissaient pas demandèrent :
- Quelle est cette montagne blanche là-bas ?
Pour leur répondre, Milarepa chanta l'éloge de la Reine du Haut Azur.
A la gorge de la divine Reine du Haut-Azur,
Sur la cime rocheuse du mont Bönpo,
Huit hommes réunis, à leurs tâches ont renoncé.
Vous sentez-vous joyeux mes fils ?
Pour votre père, le bonheur est délicieux.
En cette communion heureuse de maître et disciples,
Le vieil homme que je suis chante une mélodie.
Ce vieux chant d'un très vieil homme
Symbolise treize vieux signes de bonne fortune.
Dewa Kyong et Shiwa Od, mes fils,
Venez ici ! Joignez-vous au refrain !
Et vous, Répas, écoutez bien ce chant !
Ou que vous demeuriez ascètes vêtus de coton,
Cette montagne enneigée, la connaissez-vous `
Si vous ne la connaissez pas,
C'est la déesse de bon augure et de longue vie,
Au delà de sa taille, sa haute cime
Semble l’offrande d'un coquillage nacré.
L'eau à sa gorge forme des collier d'argent.
Sur le diadème de ses boucles cristallines,
Les rayons du soleil très tôt apparaissent,
Et les blanches nuées suspendent leur ornements.
Au dessus de sa taille, sa base
Reste toujours ombrée de brumes et de brouillards,
Et la bruine sans cesse et doucement tombe.
De splendides arcs-en-ciel éclairent les nuages.
Là se montrent des signes auspicieux pour les bêtes,
Là vagabondent des troupeaux d'antilopes.
Sur les pâturages, fleuris de mille essences,
Naissent des plantes aux pouvoirs bienfaisants.
Voilà un éloge de la montagne divine.
C'est pour moi le meilleur endroit où pratiquer.
Vous les anachorètes qui posez des questions,
je vous prie de garder ce chant à l'oreille.
Ainsi a-t-il chanté.
Enthousiastes, les Répas demandèrent :
- Quel est le pouvoir de cette divinité du haut de la montagne ? Sa doctrine est-elle noire ou blanche ?
Pour leur répondre, Milarépa chanta :
Avec ses quatre soeurs, la déesse Tséringma
Est le premier des douze génies des montagnes,
Dakini magicienne de ce monde,
Maîtresse de la vallée, de Drin à Tchoubar,
Elle parle les langues de Népal et Tibet.
Honorée, la divinité accorde sa protection,
Elle assiste les pratiquants de la doctrine,
Elle exécute les ordres du yogi que je suis
Et agit avant tout pour vous, mes disciples.
Par l'alliance profonde du divin et de l'homme,
Le Tibet s'engage sur la voie des vertus,
Les pouvoirs créateurs naissent pour la lignée de la pratique.
(...)
Extraits de : Milarepa, Les Cent mille chants, tome 3.
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