Rulman Merswin, né à Strasbourg en 1307, sept ans après Jean Tauler (vers 1300), était un riche banquier, respecté pour son intégrité.
En 1347, il décide de mener, avec sa femme, une vie « semblable à celle des tertiaires ». Cette conversion dure quatre années, de fin 1347 à 1352, et Jean Tauler devient son confesseur en 1348. Cette période est particulièrement sombre pour Strasbourg et sa région : deux tremblements de terre (1346 et 1348) et surtout une épidémie de peste asiatique, de 1347 à 1349, provoquant des pogroms et des processions de flagellants. Dans le même temps se développe l’hérésie des Frères du Libre-Esprit.
Rulman Merswin fait la connaissance de l’Ami de Dieu de l’Oberland qui devient son conseiller spirituel, son confident, à qui il se fiera entièrement durant toute son existence, et dont les lettres et de nombreux traités inspireront, jusqu’à la mort de l’Ami de Dieu, la communauté de l’Île-Verte.
Pendant douze ans, Rulman Merswin mène une existence retirée, jusqu’à ce qu’en 1364, le 9 octobre, il reçoive, en même temps que l’Ami de Dieu de l’Oberland, une première injonction de fonder une maison religieuse. Cependant, refusant de s’exécuter, il tombe malade et sa maladie dure deux ans.
Il n’en guérit qu’en 1366, en faisant l’acquisition d’un monastère abandonné, aux faubourgs de Strasbourg : l’Île-Verte (Grüne-Wörth). Dans les premiers temps, il le fait réparer et y installe quatre prêtres, ainsi qu’un jeune ami, qui deviendra prêtre à son tour et son secrétaire : Nicolas de Laufen.
L’intention de Rulman Merswin est de créer un refuge, un « nid », selon le mot de Jean Tauler, pour des laïques, éventuellement pour des prêtres, où ceux-ci se tiendraient en retrait du monde pour se vouer à la prière. (...)
Source (et suite) du texte : Ed. Arfuyen
Autres bibliographies : Montcelon (700e anniversaire) / Montcelon (Ile verte)
Bibliographie :
- Le Livre des neuf rochers, Ed. Arfuyen, 2011.
- Appendice au Colloque des neufs rochers (attribué à Henri Suso) : PDF
Etudes :
Auguste Jundt, Rulman Merswin et l'Ami de Dieu de l'Oberland, Un problème de psychologie religieuse, Ed. Fischbacher, 1890.
Charles Schmidt :
- "Rulmann Merswin, le fondateur de la maison Saint-Jean" : PDF
- "A propos du Livre des neuf rochers" : PDF
Jean Moncelon :
- "Vie de Rulman Merswin" : PDF
- "Rulman Merswin, Le Livre des neuf rochers" : PDF
August Jundt, présentation des oeuvres de Rulman Merswin et étude :
- "Histoire de ma conversion", "Le Livre des bannières" : PDF,
- "Le Livre des neuf roches" : PDF
- "La conversion de Rulman Merswin" : PDF
Autres bibliographies : Montcelon (700e anniversaire) / Montcelon (Ile verte)
Bibliographie :
- Le Livre des neuf rochers, Ed. Arfuyen, 2011.
- Appendice au Colloque des neufs rochers (attribué à Henri Suso) : PDF
Etudes :
Auguste Jundt, Rulman Merswin et l'Ami de Dieu de l'Oberland, Un problème de psychologie religieuse, Ed. Fischbacher, 1890.
Charles Schmidt :
- "Rulmann Merswin, le fondateur de la maison Saint-Jean" : PDF
- "A propos du Livre des neuf rochers" : PDF
Jean Moncelon :
- "Vie de Rulman Merswin" : PDF
- "Rulman Merswin, Le Livre des neuf rochers" : PDF
August Jundt, présentation des oeuvres de Rulman Merswin et étude :
- "Histoire de ma conversion", "Le Livre des bannières" : PDF,
- "Le Livre des neuf roches" : PDF
- "La conversion de Rulman Merswin" : PDF
Autres textes : Ile Verte (Montcelon)
La Présence dit : "Ouvre tes yeux et regarde avec joie au-dessus de toi."
L'homme obéit, regarda au-dessus de lui et il aperçut le neuvième rocher. Il vit que ce rocher était si élever qu'il ne pouvait en distinguer le sommet, si haut que son sommet lui semblait rejoindre le ciel. Il remarqua également qu'un tout petit nombre d'hommes empruntait le chemin qui montait du huitième au neuvième rocher. Il en conçut un grand étonnement, car ces hommes, bien que peu nombreux, dès qu'ils parvenaient au somment du neuvième rocher, retombaient tous comme frappés à mort. (...)
Par ces mots, l'homme soumit sa volonté à celle de Dieu et, au même instant, la porte de l'Origine s'ouvrit pour lui. Il lui fut donné alors de regarder dans l'Origine. Cependant la vision ne lui sembla durer qu'un instant. Quand elle prit fin, l'homme se sentit dans une telle plénitude de joie et de lumière qu'il perdit connaissance, et ne sut plus rien de cet instant.
Lorsqu'il revint à lui, il ressentit une telle lumière et une telle joie intérieur, et cette joie était si démesurée que sa nature en débordait. Il en fut terrifié, et cette joie surabondante le rendit malade. L'homme s'assit et pensa : "Où étais-tu donc ? Quel était ce prodige auquel tu as assisté et qui a comblé ton âme et ton corps de cette joie débordante ?".
Il resta assis longtemps à méditer, et plus il réfléchissait et moins il comprenait ce qui était advenu. Il se décida à relater ces évènements comme on lui avait commandé, mais, malgré toute sa raison, il était impuissant à traduire la moindre des choses qu'il avait vues. (...)
L'homme demanda : "Dis-moi, mon doux Ami : comment appelle-t-on les hommes qui ont regardé dans leur origine ?"
La Présence répondit : "Sache que ces hommes ont perdu leur nom. Ils sont sans nom et ils sont devenus Dieu".
L'homme dit : "O mon doux Ami, je ne comprends pas ce que Tu veux dire lorsque Tu dis d'un homme qu'il est devenu Dieu."
La Présence continua : "Ne soit pas étonné. Si un homme obtient de Dieu qu'il lui soit permis de regarder dans l'Origine, il devient par grâce ce que Dieu est par nature. (...)
(...) Lorsqu'il fut donné à saint Pierre d'y porter un regard (lors de la Transfiguration), il s'oublia complètement. Il ne comprit pas de quoi il s'agissait ni ce qu'il disait quand il prononça ses mots : "Ici il fait bon rester" (Lc 9,33). Je vais t'en dire plus encore : quand il fut donné à saint Paul d'y jeter à son tour un regard, lui non plus ne savait pas ce qui lui arrivait. Il ne savait pas si son âme se trouvait dans le corps ou si elle l'avait quitté (2 Co 12,2-3). (...)
Extrait de : Le livre des neufs rochers.
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La Présence dit : "Ouvre tes yeux et regarde avec joie au-dessus de toi."
L'homme obéit, regarda au-dessus de lui et il aperçut le neuvième rocher. Il vit que ce rocher était si élever qu'il ne pouvait en distinguer le sommet, si haut que son sommet lui semblait rejoindre le ciel. Il remarqua également qu'un tout petit nombre d'hommes empruntait le chemin qui montait du huitième au neuvième rocher. Il en conçut un grand étonnement, car ces hommes, bien que peu nombreux, dès qu'ils parvenaient au somment du neuvième rocher, retombaient tous comme frappés à mort. (...)
Par ces mots, l'homme soumit sa volonté à celle de Dieu et, au même instant, la porte de l'Origine s'ouvrit pour lui. Il lui fut donné alors de regarder dans l'Origine. Cependant la vision ne lui sembla durer qu'un instant. Quand elle prit fin, l'homme se sentit dans une telle plénitude de joie et de lumière qu'il perdit connaissance, et ne sut plus rien de cet instant.
Lorsqu'il revint à lui, il ressentit une telle lumière et une telle joie intérieur, et cette joie était si démesurée que sa nature en débordait. Il en fut terrifié, et cette joie surabondante le rendit malade. L'homme s'assit et pensa : "Où étais-tu donc ? Quel était ce prodige auquel tu as assisté et qui a comblé ton âme et ton corps de cette joie débordante ?".
Il resta assis longtemps à méditer, et plus il réfléchissait et moins il comprenait ce qui était advenu. Il se décida à relater ces évènements comme on lui avait commandé, mais, malgré toute sa raison, il était impuissant à traduire la moindre des choses qu'il avait vues. (...)
L'homme demanda : "Dis-moi, mon doux Ami : comment appelle-t-on les hommes qui ont regardé dans leur origine ?"
La Présence répondit : "Sache que ces hommes ont perdu leur nom. Ils sont sans nom et ils sont devenus Dieu".
L'homme dit : "O mon doux Ami, je ne comprends pas ce que Tu veux dire lorsque Tu dis d'un homme qu'il est devenu Dieu."
La Présence continua : "Ne soit pas étonné. Si un homme obtient de Dieu qu'il lui soit permis de regarder dans l'Origine, il devient par grâce ce que Dieu est par nature. (...)
(...) Lorsqu'il fut donné à saint Pierre d'y porter un regard (lors de la Transfiguration), il s'oublia complètement. Il ne comprit pas de quoi il s'agissait ni ce qu'il disait quand il prononça ses mots : "Ici il fait bon rester" (Lc 9,33). Je vais t'en dire plus encore : quand il fut donné à saint Paul d'y jeter à son tour un regard, lui non plus ne savait pas ce qui lui arrivait. Il ne savait pas si son âme se trouvait dans le corps ou si elle l'avait quitté (2 Co 12,2-3). (...)
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