Pierre Dujols (1862-1926) est le patronyme d'un homme devenu mythique pour certains. Ami de Paul Decoeur, Vulcain Solaire de son nomen mysticum, il est un alchimiste opératif. Il voit leur maître chouan réaliser la Pierre Philosophale, ainsi que Paul Decoeur, plus tard. Il anime la Librairie du Merveilleux, rue de Rennes à Paris, avec son associé A. Thomas, puis seul. Il édite ou réédite plusieurs ouvrages.
D'autres personnes ne retiennent que l'homme ayant fini sa vie infirme et dans l'indigence financière.
Source (et suite) du texte : La rue de l'alchimie
Suivant l'usage de l'époque, les Dujols tenaient salon; leur salon fut fréquenté par nombre d'ésotéristes, tels Oswald Wirth, Paul Vulliaud et René Guénon, ainsi que la cantatrice Emma Calvé, car comme Champagne, notre homme adorait la musique. Dujols était également en correspondance attentionnée avec Papus.
Fulcanelli dans les Demeures Philosophales qualifie Pierre Dujols d'"érudit et savant philosophe", c'est-à-dire alchimiste, (...)
Source (et suite) du texte : Archer Julien Champagne
Bibliographie :
- Hypotypose au Mutus Liber (1914), paru dans : Limonjon de Saint Didier, Le triomphe hermétique, Ed. Denoel, 1971.
- La chevalerie amoureuse, troubadours, félibres et rose-croix, Ed. La Table d'Emeraude, 1991.
- Les Nobles Ecrits de Pierre Dujols et de son frère Antoine Dujols de Valois, Ed. Le Mercure dauphinois,
Etudes :
Geneviève Dubois, Fulcanelli dévoilé, Ed. Mercure Dauphinois, 1992
Geneviève Dubois, Ces hommes qui ont fait l’alchimie du XXe siècle, Ed. Mercure dauphinois, 1999
Geneviève Dubois, Les nobles écrits de Pierre Dujols et de son frère Antoie Dujols de Valois, Ed. Mercure dauphinois, 2000
En ligne :
- Hypotypose : bnam (Bibliothèque Numérique Alchimique du Merveilleux)
Sites à consulter : La rue de l'alchimie / Archer Julien Champagne
Hypotypose.
Ce titre, bien qu’il y paraisse, n’a pas la moindre prétention. Il est tout à fait technique, le seul convenable et génuine au sujet, car il trace, dans sa concision, le plan de notre étude. Une hypotypose (de υπο, sous, Τυποζ, empreinte, emblème) est une explication placée sous des figures abstraites. Or le Mutus Liber est un recueil d’images énigmatiques.
Il s’est formé autour du Mutus Liber une légende absurde. Une Ecole - qui n’a d’hermétique que le nom - a fait à cet ouvrage une réputation d’obscurité impénétrable et, de ce chef, le vénère comme un sacrement, sans le comprendre. C’est une erreur; de même que traduire Mutus Liber par le Livre muet, sans paroles, est un contresens philosophique. Tous les signes adoptés par l’industrie humaine pour manifester la pensée sont des verbes. Les Latins - ce mot entendu congrûment appellent le dessin, la peinture, la sculpture et l’architecture, au moyen desquels les Hiérogrammates réservent aux élus les arcanes de la Science, mutae artes, c’est-à-dire les arts symboliques.
Qu’est-ce qu’un symbole? Συμβολη est une convention, un signe de reconnaissance. Un symbole est donc ce que nous nommons aujourd’hui un « Code », un système tacite d’écriture adopté pour la correspondance diplomatique, voire commerciale, les communications télégraphiques, sémaphoriques, etc. Pour un homme illettré, tout livre est mutus. Un volume en hébreu, sanscrit, chinois, est un mutus liber, un libre muet, pour le plus grand nombre, encore qu’ils soient instruits dans leur propre langue. Il faut donc se faire à cette idée, toute simple, que le Mutus Liber est un livre comme les autres et qu’il peut se lire en clair, si l’on en possède la grille.
D’ailleurs, les ouvrages d’alchimie, en vers, en prose, en latin, en français ou tout autre idiome, ne sont eux-mêmes que des cryptogrammes. Bien qu’écrits avec les lettres banales de l’alphabet et le vocabulaire commun, ils n’en demeurent pas moins indéchiffrables pour quiconque en ignore la clef.
A dire vrai, entre les deux procédés sténographiques, celui du Mutus Liber est encore le plus transparent, car l’image objective est certainement plus parlante que les tropes littéraires et les figures de rhétorique, surtout en une matière aussi expérimentale que celle de la chimie. (...)
Extrait de : Hypotypose au Mutus Liber (suite du texte en bas dans l'encadré)
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A mon vieil et bon ami au Philosophe-Adepte.
Ouverte aux ingénieux,
Et scellée pour les sots,
Je t'offre cette lecture,
Pour nous élucidée.
Julien Champagne dédicace l'image de son laboratoire à Pierre Dujols : "hommage d'un jeune disciple".
Sources : La Rue de l'Alchimie
Bonsoir,
RépondreSupprimerSauf que ce laboratoire n'est absolument pas celui de Champagne; il est aisé à identifier pour qui connaît l'histoire de ce milieu. Le plus surprenant, c'est que Eugène Canseliet a laissé croire qu'il s'agissait celui des de Lesseps... ce qui est tout aussi faux!
Amitiés
Richard K.
Bonsoir,
RépondreSupprimerLa dédicace est donc trompeuse ?
Serait-ce alors celui du fameux Dr. Alphonse J. ? La photo est mauvaise mais on pourrait y voir une certaine ressemblance avec celle (de 1905) parue dans "Je sais tout" ?
Amitiés.