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lundi 30 mai 2011

Somananda

Le Sivadrsti de Somanande, postérieur à la Spandakarika puisque Somanda vivait probablement vers la fin du XI ou le début du Xe siècle, est le seul texte de cet auteur qui nous soit parvenu. (...)
A partir de la Sivadrsti se dessine un nouveau courant mystique et c'est précisément en s'inspirant de cette oeuvre qu'Utpaladeva composa l'Isvarapratyabhijnakarika, Stances sur la Reconnaissance du Seigneur (...)
Le Sivadrsti, en accord pour l'essentiel avec la doctrine du Spanda, annonce la voie de la Reconnaissance par le coeur. L'omnipénétration de Siva, le frémissement éternel du premier instant, évoqués avec vigueur et simplicité dans le premier chapitre, trouvent leur prolongement naturel dans la reconnaissance du coeur qui n'est ni la découverte d'une réalité jusque là inconnue, ni le développement d'un processus mais le surgissement d'une évidence toujours perçue et non reconnue jusque là. Cette voie met l'accent sur la pure intimité de la vie mystique, l'essentiel étant le retour au Coeur, siège même du spanda mais aussi lieu du repos et de la suprême béatitude.
Extrait de l'Introduction au Sivadrsti de Somananda de Liliane Silburn.

Bibliographie :
- Sivadrsti dans : Spandakarika, Stance sur la vibration de Vasugupta et leurs Glose, Institut de Civilisation Indienne (fascicule 58), Ed. De Boccard, 1990-2004.
Commande : Editions De Boccard




1
Siva ayant pleinement pénétré notre propre nature, Lui qui se fait obstacle à soi-même par soi-même, qu'au moyen de sa propre énergie, Il rende hommage à Lui-même en sa forme universellement déployée.

2.
Le Soi qui vibre en toutes les modalités est Conscience omnipénétrante reposant dans une bienheureuse quiétude. C'est Lui, Siva, flux universel de volonté et dont l'activité et la connaissance fluent spontanément.

3-4
Quand il est (au coeur) de l'expérience de la seule jouissance de la Conscience, c'est là la fusion : volonté, connaissance et activité n'existent que dans cette mesure; en raison de la saveur unique de cette triple énergie extrêmement subtile, Il est alors suprême, indivis, pure jouissance sous forme de Conscience.


5-6a

(Siva) se trouve non seulement en cet état (de fusion des énergies) à l'étape suprême mais aussi jusque dans les états de contact avec le sujet connaissant, à l'extrême pointe de toutes les connaissances, ainsi qu'à la fin, quand elles s'apaisent, dans leur fruit. 

6b-7a
Ainsi, Celui qui est Conscience et bienheureuse quiétude ne peut absolument pas être séparé de la triade de ses énergies, qu'elles soient ou non distinctes.

7b-8
Mais quand, grâce au vibrant épanouissement de l'exultation (amoda) propre à la gloire de sa nature consciente, la Cnnscience commence à s'orienter vers l'émanation d'effets variés formant la multiplicité, c'est là le premier mouvement du désir. 

9-11a
On le décèle dans la région du coeur à l'instant où l'on se rappelle soudain une tâche urgente à accomplir, quand on apprend une nouvelle excitante, à l'instant précis d'une vision effroyable, à la vue de quelque chose d'inattendu, au début de l'émission séminale ou quand on en parle, et encore quand on lit rapidement ou quand on s'enfuit en toute hâte. A ces occasions se produit un frémissement de toutes les énergies. 

11b-13a
Si l'on demande comment ce qui est parfait s'orientera vers ce qui est imparfait, une telle objection n'est pas fondée puisque cette (orientation) provient du nectar qui flue spontanément de l'essence divine et que la nature de Siva consiste en une quintuple activité. Pourquoi donc chercher d'autre motif à un acte qui Lui est inné ? 

13b-15
Quand des ondes agitent très vivement une eau sans ondes, si le regard s'y attache au tout début, on décèle l'origine du mouvement, c'est là l'orientation; ou encore quand on serre le poing, on peut noter un tremblement initial. 
(...)
Extrait de Sivadrti dans Spandakarika, trad. Liliane Silburn. 
Commande : Editions De Boccard




lundi 27 septembre 2010

H.L.Poonja

VIDEO EN BAS DE PAGE


Hariwansh Lal Poonja, surnommé Papaji, est né en 1913 dans un petit village du Punjab qui se trouvait en Inde avant de faire partie du mouvel état du Pakistant crée en 1947. 
     A 9 ans il passe trois jours dans un état d'absorption mystique, sans arriver à boire, parler ou se mouvoir. Ce sera le début d'une longue quête pour retrouver cet état - ainsi que des visions de Krishna qu'il aura eu en partageant la dévotion de sa mère. 
     Marié à l'âge de 16 ans, il entame une carrière de vendeur qui le mena à vivre à Bombay, afin de nourrir sa femme et ses jeune enfants. Parallèlement il s'engage pour l'indépendance de son pays, faisant partie d'une association dont le but était d'expulser les Anglais par la force.  
     En 1944 un moine mendiant se présente à la porte de sa maison dans son village natal, et demande l'aumone. Hariwansh lui demande en retour : 
"Pourriez-vous me montrer Dieu, et si ce n'est pas le cas, connaissez-vous quelqu'un qui peut le faire ? ". Le sadhou lui répondit ainsi : " Oui, je connais un homme qui peut te montrer Dieu. Son nom est Ramana Maharshi. "
Il se rendit alors Tiruvannamalai pour le rencontrer mais voulu s'en retourner en constatant que Shri Ramana n'était autre que le mendiant, ce qu'il ne fit pas en apprenant que Shri Ramana n'avait pas quitté l'ashram depuis au moins cinq ans. 
     La première fois qu'il s'adressa à Shri Ramana, il lui demanda : " Êtes-vous l'homme qui s'est présenté chez moi au Punjab ? " Mais Shri Ramana resta silencieux. Il lui posa ensuite sa question standard : " Avez-vous vu Dieu, et si oui, pourriez-vous me permettre de Le voir ? "
Shri Ramana répondit : " Je ne peux pas vous montrer Dieu parce que Dieu n'est pas un objet que l'on peut voir. Dieu est le sujet. Il est celui qui voit. Ne vous attardez sur aucun objet qui peut être vu. Découvrez qui est celui qui voit. " Il ajouta également : " Vous seul êtes Dieu. "

"Ses paroles ne me firent aucune impression. Elles me semblaient n'être qu'une excuse de plus que je pouvais ajouter à la longue liste de celles que j'avais reçues de swamis dans tout le pays (...). 

Une fois qu'il eut fini de parler, il me regarda, et alors qu'il plongeait son regard dans mes yeux, mon corps tout entier fut pris de secousses et commença à trembler. Une forte sensation d'énergie nerveuse me traversa le corps. Mes terminaisons nerveuses me donnaient l'impression de danser et mes cheveux se dressèrent sur ma tête. À l'intérieur, je pris conscience du Cœur spirituel. Il ne s'agit pas du cœur physique. C'est plutôt la source et le support de tout ce qui existe. Au sein du Cœur j'aperçus ce qui ressemblait à un bouton de fleur refermé. Il était très scintillant et bleuté. Alors que le Maharshi me regardait et que j'étais moi-même dans un état de silence intérieur, je sentis ce bouton s'ouvrir et s'épanouir (...). Ce fut une expérience extraordinaire que jamais je n'avais vécue auparavant. Je n'étais pas venu en quête d'une expérience particulière, et j'ai été totalement surpris par ce qui s'est passé".

Mais toujours en quête de visions Hariwansh repartit, pour revenir ensuite auprès de Shri Ramana lui raconter qu'il en avait obtenu. 

Shri Ramana commenta : " Quelle est l'utilité d'un Dieu qui apparaît puis disparaît ? S'il était un Dieu véritable, il devrait demeurer avec vous en permanence. 
Le train vous a amené à votre destination. Vous en êtes descendu car il ne vous était plus utile. Il vous a amené là où vous vouliez vous rendre. C'est ce qui s'est produit avec votre chant. Votre japa, vos lectures, votre méditation, vous ont amenés à votre destination spirituelle. Ils ne vous sont plus d'aucune utilité maintenant. Vous n'avez pas abandonné vos pratiques de vous-même ; ce sont elles qui vous ont quitté d'elles-mêmes, puisqu'elles ont rempli leur mission. Vous êtes à destination. "

"Ensuite, il me regarda intensément. Je sentais mon corps et mon esprit être lavés dans leur totalité par des vagues de pureté. Ils étaient purifiés par son regard silencieux. Je pouvais ressentir son regard en train de voir dans les profondeurs de mon Cœur. Sous ce regard fixe et envoûtant, je pouvais sentir chaque atome de mon corps être purifié. C'était comme si un nouveau corps avait été créé à mon intention. Un processus de transformation se déroulait - le vieux corps se mourait, atome par atome, et un nouveau corps se créait à sa place. Et d'un seul coup, je compris. Je vis que cet homme qui s'était adressé à moi, était en réalité, ce que j'étais déjà, ce que j'ai toujours été. Un impact soudain de reconnaissance me frappa alors que je pris conscience du Soi. J'utilise le terme " reconnaissance " délibérément, car dès que l'expérience me fut révélée, je savais, sans l'ombre d'un doute, qu'il s'agissait du même état de paix et de bonheur dans lequel j'avais été plongé à l'âge de six ans à Lahore quand j'avais refusé la boisson à la mangue. Le regard silencieux du Maharshi m'avait à nouveau établi dans cet état premier. Le désir de trouver un Dieu au dehors périt dans la connaissance et l'expérience directes du Soi qui m'étaient révélées par le Maharshi... Je sus alors que ma quête spirituelle avait pris fin..."

Source du texte (et texte entier) : Innerquest
Site officiel : avadhuta


Bibliographie (en français) : 

- Réveillez-vous et rugissez. Ed. Le Relié Poche.
- Journal. Ni noms ni formes. Ed. Accarias l'Originel. 
- Il ne s'est jamais rien passé. Ed. Accarias l'Originel. 
- A la source de l'être. Ed. Innerquest. 
- Cela. Ainsi parlait Poonja, Prose et poème du vide dansant. Ed. Inerquest. 


Entretien : 


Question :
 Je ne pense pas que l'ego soit absent. N'est-ce pas ? J'ai le sentiment qu'il est toujours présent.
Papaji : Dans cet état, il se transforme en une corde calcinée. Vous la regardez, sa forme vous paraît être celle d'une corde, mais elle n'est d'aucune utilité. Si vous essayez de la prendre pour attacher quelque chose avec, elle se désintègre dans vos doigts. Elle semble être là, mais ne peut plus servir à rien.

Question :
 Je vois. Je vais essayer d'attacher quelque chose avec pour voir si elle fonctionne toujours.

Papaji :
 Ne pensez pas du tout. Soyez seulement telle que vous êtes. La méditation se déroule. Elle fera son œuvre. La méditation se déroule continûment. Voyez-vous ? Le constatez-vous ?

Question :
 Oui, je constate que...

Papaji :
 C'est ça la méditation.

Question :
 C'est intéressant. J'ai l'impression... d'une sorte de perception... c'est intéressant... Je ressens une perception d'un genre particulier.

Papaji :
 Oui, c'est ce dont je parle. C'est la méditation, mais elle est devenue sans effort. Il y a bien de la concentration, mais elle ne se porte sur aucun objet ; ni un objet au dedans, ni un objet au dehors. Vous ne vous accrochez à aucun objet. Avez-vous remarqué ?

Question :
 Non. Ça ressemble simplement à de la méditation. Je n'ai pas vraiment conscience de ce qui se passe autour de moi.

Papaji :
 [en riant] Oui, la vraie méditation est ainsi. Habituellement, il y a un certain attachement aux objets des sens, une adhérence, mais dans cette méditation-ci, il n'y a rien à quoi se raccrocher. Aucune intention. C'est le point important. L'absence d'intention signifie méditation constante. Vous ressentez probablement une certaine différence. Le mental est silencieux. Dans cet état, il le restera même si vous ne méditez pas. Vous êtes quelque peu différente. Ne l'avez-vous pas remarqué ?

Question :
 Oui.... Je sens... Je suis connaissance.

Papaji :
 C'est ce que je suis en train de dire. C'est quelque chose qui vous était connu. Vous aviez cette connaissance au préalable. Comment méditer, quelle posture adopter. Le savoir est là. Il est en train de vous revenir.
Question : Je n'ai rien fait. Je n'ai adopté aucune posture et je n'ai pas médité.

Papaji :
 C'est la méditation naturelle. Ce n'est pas vous qui la " faites ". C'est quelque chose qui est là de tout temps. Cela s'appelle " sahaja ", qui signifie " naturel ". Il s'agit de la méditation sahaja.

Question :
 Sahaja ?

Papaji :
 La méditation sahaja. C'est l'état naturel. Elle deviendra votre sœur.
Question : Cela m'embrouille, Papaji. Vous en parlez et vous accordez beaucoup d'importance à ce changement. Me concernant, je ne le ressens pas comme spécial.

Papaji :
 C'est bien. Vous ne le ressentez peut-être pas comme quelque chose de spécial, mais le dire est spécial. [rires] Vous ne le disiez pas auparavant, avant de venir ici. Pour le moment, ça n'est pas " spécial " pour vous, mais si vous le saviez avant ; si cette " connaissance ", comme vous l'appelez, était présente auparavant, alors pourquoi être venue ici ?
Question : Je ne sais pas.

Papaji :
 Maintenant, vous dites : " Je ne sais pas ". Auparavant, vous saviez beaucoup de choses. Il ne vous reste plus rien à accumuler. Plus rien ni à obtenir, ni à accomplir. C'est un retour à votre état naturel, un état tout à fait naturel. La plupart des gens ne peuvent pas le faire. Ils ne veulent pas rester tels qu'ils sont. Ils veulent devenir quelque chose d'autre, quelque chose qu'ils ne sont pas, et c'est ce qui les perturbe. Vous dites des choses justes. " Pas de changement. " C'est très bon.

Source de l'entretien (et entretien en entier) : Innerquest









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