mercredi 9 février 2011

Tao-sin ou Daoxin (4e patriarche)


Tao-Sin (580-651), le quatrième patriarche, (...)
Originaire du Ho-nan, il s'installe sur le moyen Fleuve bleu dans la région de Kieou-kang et, rompant avec la tradition érémitique de Bodhidharma et de ses succésseurs, "il y fonde une communauté de quelques cinq cents adeptes, non itinérants, qui s'y organise en autarcie économique, les membres étant astreints à s'acuitter de corvées comme le pilage du grain, le ramassage du bois, le puisage de l'eau (...) : pas d'études livresques, "la réalité rugueuse" à étreindre pendant le jour, les exerccies spiritueles réservés à la nuit; les invites de la Cour impériale écartées, l'indépendance jalousement gardée" (P. Demiéville).
C'est près de là que se fixera son disciple et successeur, Hong-jen, dont Houei-neng recevra à son tour la transimission tandis que plusieurs autres de ses disciples fonceront de longues lignées.
Il est juste de conclure que le grand développement et la popularité de l'école commencent avec Tao-sin.
Source du texte : Tao-Sin de Marinette Bruno, dans Tch'an, zen, racines et floraisons. Ed. Hermes. 


D'après le Dento-roku, il demanda à Sengcan de lui montrer la voie de la libération. Ce dernier répliqua : 

"Qui t'a jamais enchainé ? 
- Personne, répondit Daoxin. 
- S'il en est ainsi, pourquoi cherches-tu la libération ?"
A ces mots Daoxin comprit l'essence et s'éveilla. 
Source du texte : Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, de Philippe Cornu. Ed. du Seuil.


Bibliographie :
- Le repos de l'esprit qui accède à l'absolu dans Tch'an, zen, racines et floraisons, trad. Patrick Carré. Ed. Hermès.

Etudes générales : 
voir sous Bibliographie Bodhidharma.


Cet enseignement est secret et essentiel. Il ne faut pas le divulger, car il risquerait de troubler ceux qui ne sont pas prêts et pourrait les conduire à blasphémer le Dharma. Choisissez donc ceux à qui vous parlez, et ne vous exprimez pas à la hâte et sans discrétion. Soyez attentif à cela.
(...)
L'esprit qui considère le Bouddha est Bouddha, ce sont les pensées égarées qui font les êtres ordinaires. 
La conscience n'a pas de forme, le Bouddha n'a pas d'apparence. Quand vous comprenez cette vérité, votre esprit repose dans la constante invocation de Bouddha, plus rien ne vous distrait et tout se dissout dans le sans aspect, l'égalité non duelle. En entrant dans cet état, votre esprit qui évoquait le Bouddha disparait et il n'est plus besoin de rien prouver.
C'est cet état de conscience qu'on appelle le Dharmakaya du Tathagata, nature de Bouddha, réalité de toute chose, absorption adamantine, Eveil primordiale, nirvana, suprême sagesse, ... Cet évènement essentiel et unique porte toutes sortes de noms qui ne s'appliquent pas la contemplation et à son objet distinct. 
Il faut développer cet état de conscience jusqu'à ce qu'il ne cesse d'être présent et qu'il n'existe plus une seule situation qui puisse le troubler. Et pourquoi cela ? Parce que tous les phénomènes ne sont autres que le Dharmakaya du Tathagata. Quand on demeure dans cet état de conscience, tous les noeuds nait des passions se défont d'eux-mêmes. Dans un grain de poussière se trouvent les univers sans nombre et tous ces univers sont concentrés à la pointe d'un poil. Du simple fait qu'il se trouvent à l'Ainsité, jamais ils n'interfèrent.
Extrait de : Procédés et moyens habiles pour l'entrée dans la Voie et la pacification de l'esprit, dans Les maitres zen de Jacques Brosse. Ed. Bayard.


Le bodhisattva atteste donc, d'abord, la vacuité de toutes choses. Par la suite, il en vient à attester aussi que rien n'est vide, atteignant ainsi le niveau de la sagesse immuable non discriminante (nirvikalpa-jnana). Le Hridaya Sutra dit : "La forme n'est pas différente du vide", ce qui ne signifie pas que la forme s'abolisse dans le vide, mais que "l'essence de la forme est d'être vide". 

Les boddhisattva font de leur compréhension de la vacuité une réalisation. Mais, parmi les nouveaux étudiants, ceux qui spéculent sur le vide ne découvrent qu'une opinion sur le vide, non la vacuité en elle-même. Ceux qui, suivant la Voie, réalisent vraiment la vacuité n'ont plus aucune opinion sur le vide et le non-vide. Il faut donc exactement comprendre ce que signifie la vacuité de la forme. Mais, pour cela, clarté et pureté sont indispensables, et elles ne peuvent s'acquérir que par la pratique. 
Extrait de : Le boddhisattva dans Les maitres du zen de Jacques Brosse. Ed. Bayard.


Conseils pour les débutants
Que ceux qui débutent dans la méditation assise se retirent dans un lieu paisible et se concentrent sur la contemplation de leur corps-esprit : les quatre éléments, les cinq agrégats, la vue, l'ouie, l'odorat, le gout, le toucher et le mental (manas), le désir, la colère et l'ignorance, le bien et le mal, les amis et les ennemis, les gens ordinaires et les saints, jusqu'à ce que tout soit passé en revue : dès l'origine, tout, donc, est vide et paisible. Rien ne nait, rien ne disparait. Tout est égal et non duel. Depuis toujours il n'y a rien et tout est nirvané. Depuis l'origine tout est pur et libre. Jour et nuit, en marche ou immobile, assis ou couché, ne quittez pas cette contemplation et vous vous rendrez compte que vous n'êtes pas différent du reflet de la lune dans l'eau, d'une ombre dans un miroir, d'un chatoiement dans l'atmosphère par un jour de canicule, d'un écho dans la vallée.
Si vous dites que ces choses existent, cherchez-les, vous ne les trouverez nulle part. Si vous dites qu'elles n'existent pas, ce dont vous êtes contamment conscient est toujours là, présent. Tel est le corps absolu de tous les Bouddhas, immédiate recognition de ce que depuis d'innombrables kalpas vous n'êtes finalement jamais né et qu'à partir d'aujourd'hui il n'est en fin de compte plus personne qui mourra.
Celui qui peut demeurer sans cesse dans cette contemplation se livre par-là même au repentir véritable, dans lequel les karma les plus lourds accumulés depuis des milliards de kalpa fondent et s'effacent d'eux-mêmes. Il n'y que ceux que le doute égare qui ne peuvent accéder à la libération. Celui qui a confiance en mes paroles et en leur réalisation, et qui pratique conformément ne peut pas ne pas entrer dans le principe correct du non-né.


Je le répète : au moment où vous vous rendez compte que votre esprit s'est distrait, regardez le lieu d'origine de cette distraction : elle n'a, finalement, pas d'origine. L'état mental de la distraction naissante ne vient de nulle part dans les dix directions et il ne va nulle part ailleurs.
Ayez contamment ce regard sur votre attachement à certaines situations, sur votre cognitions fallacieuses et sur vos cogitations et vos idées éparses. Quand il ne s'impose plus le moindre désordre en votre epsirit, vous avez calmé vos pensées grossières. Quand l'esprit est calme, les pensées ne trouvent plus à quoi s'attacher et, selon votre karma, vous apaiserez toutes vos passions. Ainsi, en ne créant plus de nouveau karma, vous atteindrez ce que l'on appelle la libération.
Quand vous sentez que les passions s'emparent de votre esprit, le referment sur lui-même, y sèment le désordre ou le plongent dans la torpeur, secouez-vous et réinstallez-vous ! Lentement, tout se mettra en place et, avec l'aisance, vous connaitrez la pureté et la sérénité de l'esprit. Toutefois, ce ne sera pas sans bravoure, comme s'il s'agissait de sauver une vie. Ne sombrez donc pas dans l'indolence et travaillez dur !


Voici pour ceux qui débutent dans l'art de la méditation assise et de l'observation de l'esprit : retirez-vous dans un lieu solitaire. Là, asseyez-vous correctement, le dos bien droit. Desserez vos vêtements, votre ceinture, détendez-vous, massez-vous sept ou huit fois et explusez tout l'air que vous avez dans le ventre. Vous toucherez alors, par amples vagues, à votre état naturel, qui est un vide pur et calme. Comme votre corps et votre esprit auront retrouvé leur équilibre, votre vitalité spirituelle se réglera sur le repos de l'esprit. "Impénétrable et obscure", votre respiration sera pure et fraiche. Lentement, votre esprit se recueillera et vous aurez une vision claire de la voie spirituelle.
Dans un état de conscience clair et pur, l'examen contemplatif gagne en lucidité : intérieur et extérieur sont vides et purs - telle est la nature de l'esprit : nirvana, et c'est ainsi que se dévoile l'esprit d'Eveil.
Bien que par nature l'esprit n'ait pas de forme, la volonté y est toujours présente, comme une énergie secrète et subtile qui ne s'épuise jamais et existe toujours sans la moindre confusion : c'est ce qu'on appelle "nature de Bouddha". Celui qui voit sa nature de Bouddha quitte à jamais le samsara et on dit de lui qu'il a dépassé le monde. "Dans une soudaine illumination, dit le Vimalakirtisutra, vous retournerez à votre esprit originel". Ayez confiance en ces paroles !
(...)
Extrait de : Le repos de l'esprit qui accède à l'absolu dans Tch'an, zen, racines et floraisons. Ed. Hermes.


 

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