lundi 5 mars 2012

Molla Sadra ou Sadreddin Mohammad Shirâzi


Mollâ Sadrâ Shîrâzî est un philosophe iranien, d'obédience chiite duodécimaine, né à Chiraz en 1571-72 et mort à Bassora en 1635-36 ou en 1640-41. Élève notamment de Mir Damad, il met au point son grand ouvrage, les Asfar, à Kahak (en), puis enseigne la philosophie à la madrasa de Chiraz. C'est là que se développe l’« école de Chiraz », continuatrice de l’« école d'Ispahan ».
L'œuvre de Sadrâ est une synthèse monumentale de toutes les sources et traditions grecques, iraniennes et islamiques. Partant de la tradition aristotélicienne, des philosophes (falasifa) (Farabi, Avicenne), il intègre la « Sagesse orientale » de Sohrawardi et la gnose d'Ibn Arabi dans sa propre philosophie qu'il nomme Hikmat al-Muti'aliyyah.
Source (et suite) du texte : wikipedia


Bibliographie (en français) :
- Le Livre des pénétrations métaphysiques (Kitab al-Masha'ir), introduction et traduction de Henry Corbin, Téhéran, Maisonneuve, 1964, rééd. Verdier, 1988.
- Traité de la résurrection, trad. C. Jambet, Fata Morgana, 2000.
- Commentaire du Livre de la Sagesse Orientale de Sohravardi, dans Sohravardi, Le Livre de la Sagesse orientale, traduction et présentation de Henry Corbin, Paris, Fayard, 1986, p. 439-669.
- Commentaire du Verset de la Lumière, Les Belles Lettres, 2009.
- Le Livre de la sagesse du trône, trad. A. Yousef et P. Moulinet, Ed. Bouraq.
Etudes :
Henry Corbin :
- La Place de Mollâ Sadrâ dans la philosophie iranienne, Studia Islamica, XVIII, 1963, 30 p.
- Mollâ Sadrâ Shîrâzî, ch. II, livre V, tome IV de En islam iranien, pp. 54-122, Gallimard, 1972.
- Hamad Trad, Dieu, le monde et l'âme chez Molla Sadra Al-Shirazi, tome 1, Hamade, Paris, 1992.
Cécile Bonmariage, Le Réel et les réalités, Mulla Sadra Shirazi et la structure de la réalité, Vrin, 2008.
Christian Jambet :
- Se rendre immortel, suivi du Traité de la résurrection de Molla Sadra Shirazi, Fata Morgana, 2000.
- L'âme humaine d'Aristote à Molla Sadra Shirazi, Studia iranica, 1997, vol.26, n.2, p.211-236.
- Mort et Résurrection en Islam. L'Au-Delà chez Molla Sadra Shirazi, Albin Michel, 2008.
- L'acte d'être, La philosophie de la révélation chez Mollâ Sadrâ, Paris, Fayard, 2002.
En ligne :
Hossein Nasr :
- L'importance de Molla Sadra dans la philosophie irannienne et islamique, dans La Revue de Téhéran
- L'occident et la pensée de Molla Sadra, dans La Revue de Téhéran
Arefeh Hedjazi, Aperçu sur l'histoire de la philosophie islamique, dans La Revue de Téhéran
Soubadeh Marin, Trois clés pour comprendre Molla Sadra, dans Le monde des religions


HUITIEME PENETRATION

102. Le rapport de l'instauré à l'égard de son Instaurateur est le rapport de la déficience à l'égard de la perfection, de la faiblesse à l'égard de la puissance. Tu auras en effet compris maintenant que ce qui est effectif in concreto et existe en réalité (au sens vrai), ce sont les existences, non pas les quiddités. Et il est bien établi que l'existence (l'acte d'exister) est une réalité simple (indécomposable). Elle ne comporte ni genres ni différences pour constituer ces genres en espèces, par conséquent ni espèces ni différences pour départager les espèces, et partant, elle n'a pas d'individuation. (...) Sans aucun doute, l'Instaurateur est d'une existence plus parfaite, d'une réalité en acte plus complète que ce qui a été instauré par lui. L'instauré est comme une rosée qui tombe, un épanchement qui émane de son instaurateur, et la production de l'effet ne consiste en réalité que dans la modalisation de l'Instaurateur dans ses propres modalités, dans sa descente aux différents niveaux (ou demeures) de ses opérations. (...)

Sur l'existence divine et son unité
104. Démonstration orientale. Elle consiste en ce que nous disions ceci : ou bien l'existant est la réalité (ou la vérité) même de l'acte d'exister, ou bien c'est quelque chose d'autre. Nous entendons par la réalité (ou la vérité) de l'être ou de l'existence, l'acte pur d'exister, ne comportant le mélange de rien d'autre, ni limite ni fin ni déficience ni généralité ni particularité. C'est cet acte pur d'être ou d'exister que l'on dénomme l'Existence (l'Etre) Nécessaire. Alors nous disons : si la réalité de l'existence n'est pas existante (si son essence ne consiste pas à exister), alors rien de rien n'existe. Le conséquent étant évidemment faux, l'antécédent l'est également. (...)
105. Lorsque tu auras compris que l'Etre Nécessaire - exalté soit-il - n'est rien d'autre que la réalité de l'acte même d'exister, ne comportant le mélange de rien d'autre en dehors de cet acte pur d'exister, alors (tu comprendras qu') à cette pure réalité qui fait son essence, n'arrive ni limite ni fin, puisque, si elle avait une limite et une fin, elle serait délimitée et particularisée par quelque chose d'autre que la nature de l'acte d'exister. (...)
106. (...) C'est une réalité absolument simple. Son essence, c'est la nécessité absolue d'exister, de même qu'il est par essence l'Existence absolument nécessaire, laquelle ne comporte aucune dimension de contingence ni d'impossibilité, sinon il en résulterait une composition qui impliquerait la contingence, ce qui est impossible pour l'Etre ou Existence nécessaire. (...)
110. Comprends que l'Etre Nécessaire est une réalité simple. Or, tout ce dont l'essence est simple, est par son unité la totalité des choses, (...)

Sceau du livre
142. Sache que les voies qui mènent à Dieu sont multiples, parce qu'Il possède des excellences et des aspects innombrables. "Chacun a une direction vers laquelle il s'oriente". Cependant, certaines de ces voies ont plus de lumière, elles sont d'une vertu supérieure, elles sont plus rigoureuses et ont des preuves plus fortes. La voie la plus sûre, celle d'une vertu supérieure à toutes les voies menant à Son Essence, à Ses attributs et à Ses opérations, c'est celle où, dans l'argumentation, le moyen terme n'est autre que Dieu lui-même, car dans ce cas, la voie conduisant à l'objet cherché n'est autre que l'objet cherché lui-même. Aussi bien Dieu est-il la preuve pour toutes choses. (...)
144. Ainsi, les Sages de Dieu, les théosophes, méditent en premier lieu la réalité de l'être et de l'exister. Ils approfondissent cette réalité et ils comprennent qu'elle est la source et principe de toutes choses, et que comprise en sa réalité, cette réalité de l'exister est l'Existence Nécessaire. (...)
Extraits de : Le livre des pénétrations métaphysiques
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* * *
460. L'auteur (Sohravardi) veut montrer que l'Etre Nécessaire n'a pas de limite, donc pas de limitant ni rien qui le domine, étant la puissance de Lumière dont l'intensité est infinie. Cela parce qu'elle est Lumière pure, existence pure, qu'elle ne comporte rien d'autre en elle que la Lumière et l'acte d'exister, tandis que toutes les autres Lumière impliquent le concept d'autre chose que la Lumière et l'être. En effet chacune est limitée. (...)

446. (...) Ce qui prouve que les Anciens professaient unanimement que le Créateur est une Lumière immatérielle, comme les catégories de ses anges du plus haut rang, c'est ce que déclare le divin Platon : "la Lumière pure est le monde de l'Intelligence". (...)
447. (...) Ce qu'a dit ce philosophe éminent (l'auteur de la Théologie d'Aristote) correspond tout à fait à l'intention du divin Platon : pour chacune des espèces qui existent en ce monde, il y a une singularité éternelle, subsistant par soi-même dans le Plérôme suprême. (...)
547. (...) En revanche, l'on connait fort bien, d'après le divin Platon, la thèse de la production du monde. (...)
567. (...) Ce qu'ont professé les Anciens, comme Platon et quelques uns de ceux qui, avant lui, furent des Piliers de la Sagesse, (...) dont on parlé les Piliers de la Sagesse, tels que Platon, (...)
Extrait de : Commentaire du Livre de la Sagesse orientale de Sohravardi
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