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jeudi 21 juillet 2011

Vasubandu

Vasubandhu, (IIIe-IVe siècle), moine bouddhiste gandharais, est l’un des fondateurs de l’école yogācāra avec son demi-frère Asanga et Maitreyanātha. Il est également le vingt-et-unième patriarche du Chan ou du zen. Il est souvent considéré comme un bodhisattva.
Le terme sanskrit Vasubandhu signifie littéralement la bonne parenté, vasu bon ou excellent, et bandhu parenté . D'où est issu son nom traduit en chinois Shiqin (Shìqīn parenté de génération en génération) ou Tianqin (Tiānqīn parenté céleste), son nom chinois de la transcription phonétique Poxiupantou (póxiūpántóu), ou Posoupandou (pósǒupándòu) ou Fasupandu (fásūpándù) n'est quasiment plus utilisé. Son nom en tibétain est dbyig gnyen.
Ses écrits, dont le plus important est le Trésor de l’Abhidharma (Abhidharmakośa), traduits en chinois et en tibétain, ont exercé une influence importante sur les bouddhismes mahāyāna et vajrayāna.
Source du texte : wikipedia


Bibliographie :
- Vijñaptimātratāsiddhi : deux traités de Vasubandhu : viṃśatika et triṃsikā , trad. Sylvain Lévi, Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes. Sciences historiques et philologiques fasc. 245, 1925
- Abhidharmakosa, traduit et annoté par Louis de la Vallée Poussin, Paul Geuthner, Paris, 1926.
- Cinq traités sur l'esprit seulement, trad. Philippe Cornu], Fayard, collection "Trésors du bouddhisme", Paris, 2008.
- Jean-Marc Vivenza, Tout est conscience : une voie d'éveil bouddhiste, Albin Michel, col. Spiritualités vivantes, 2010.


1
Toutes choses sont seulement perception, 
Elles n'ont pas d'existence, mais sont perçues en tant qu'objets. 
Comme l'illustre l'exemple des malades atteints d'ophtalmie qui voient des cheveux ou une lune là où il n'y a rien, 
Aucun objet n'a d'existence réelle. 

A ces mots on pourrait objecter :
2 (Objection)
Mais si la perception n'a pas d'objet extérieur, 
Il ne saurait y avoir de lieux et de moments déterminés,
Il serait de même illogique que plusieurs esprits (perçoivent le même objet), 
Et (nul objet) n'assumerait sa fonction !

Expliquons d'abord ces objections :
Quand ce produit par exemple la perception d'une forme sans qu'il y ait d'objet correspondant, si ladite perception ne découle pas de la présence d'un objet externe comme une forme, pourquoi cela se produit-t-il dans un lieu précis et non pas n'importe où ? Et dans ce lieu défini, l'évènement arrive à un moment particulier et non tout le temps. Comment donc expliquer que cette perception surgit dans l'esprit de tous ceux qui se trouvent à cet endroit-là à un moment précis et non dans l'esprit d'un seul d'entre-eux, comme pour l'homme affecté d'ophtalmie qui perçoit des cheveux là ou personne d'autre n'en voit ? Enfin, pourquoi les cheveux ou les mouches volantes que voit cet homme affligé d'ophtalmie n'assument-ils pas la fonction propre aux cheveux, (aux mouches) et ainsi de suite, alors que les mêmes objets perçus par d'autres personnes assument cette fonction ?
   La nourriture, la boisson, les vêtements, le poison ou les armes que l'on voit en rêve n'accomplissent nullement leur fonction nourricière, désaltérante, etc., mais il en va tout autrement pour les objets (réels).
   Une cité aérienne de mangeurs de parfums, de par son inexistence même, n'accomplit point la fonction d'une cité, mais il n'en va pas de même pour les autres cités. Si donc ces objets sont vraiment inexistants, il est tout simplement impossible de déterminer lieu et temps, mais aussi la pluralité des esprit (qui perçoivent un même phénomène) et l'efficience des phénomènes.
   - Non, ce n'est pas absurde, car :
3 (Réponse)
La détermination de l'espace (et du temps)
Est établie comme elle l'est dans les rêves. 

"Comme dans les rêves", c'est-à-dire de la même manière qu'en rêve. Comment cela ? Dans un rêve, aucun objet extérieur n'intervient et pourtant il s'y manifeste divers phénomènes tels qu'abeilles, jardins, hommes et femmes, en des endroits précis et non n'importe où. Et dans ces lieux déterminés, ces mêmes phénomènes apparaissent à des moments précis et non pas n'importe quand. Par conséquent, même en l'absence d'objet réellement existants, lieux et temps sont clairement définis.
(...)
Extrait de La Vingtaine et son auto-commentaire dans Cinq traits sur l'esprit seulement, trad. Philippe Cornu, Ed.Fayard.
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L'Abidharmakosabhasya (trad. Louis de la Vallée Poussin) :



Suite : volume 2 / 3 / 4 / 5 / 6


Introduction au Vijñānavāda (Doctrine de la Conscience) » par Stéphane Arguillère





« L’idéalisme bouddhique ou vijñānavāda (« doctrine de la conscience ») est sans doute le système de philosophie le plus ample et le plus consistant que le bouddhisme, et plus généralement la pensée non-occidentale, ait engendré (j’inclus le Proche-Orient et l'Afrique du Nord dans la sphère occidentale, puisque les pensées qui s'y sont développées se sont tout de même inscrites à bien des égards dans une filiation aristotélico-néoplatoncienne).
Ce que cette pensée a de plus curieux, c'est précisément sa problématique intégralement idéaliste, qui, au IIIe-IVe siècle de notre ère où les frères Asanga et Vasubandhu en ont déployé toutes les articulations, la rend à cet égard conceptuellement contemporaine de nos philosophes classiques, de Berkeley ou de Leibniz, plutôt que de Plotin ou de S. Augustin. Mais le plus étonnant, pour nous, est le caractère central de la notion de causalité, ou de production, dans cette forme d'idéalisme. Ce qui peut nous amener à nous poser au moins une question intéressante en termes d'histoire de la philosophie : pourquoi, chez nous, le développement de l'hypothèse idéaliste a-t-elle été de pair avec une évacuation progressivement de plus en plus complète de la notion de production causale, de la cause efficiente, dont on voit le couronnement, peut-être, chez Husserl ? Pourquoi la notion de causalité psychique, pourtant éminemment bien posée par Spinoza, a-t-elle peu à peu été évacuée de l'idéalisme moderne européen ?
Je ne tâcherai pas de répondre à cette question, qui comme telle n'intéresse pas le bouddhisme, mais d'esquisser les grandes lignes du système de l'idéalisme bouddhique en tâchant de le reconstruire (en abrégé) « selon l'ordre des raisons », un peu comme s'il avait été inventé, non pas dans le haut moyen âge indien, mais quelques décennies après Descartes. Ce qui m'amènera aussi m'interroger sur le rapport entre raison et écriture dans le bouddhisme, ou sur le caractère plus ou moins purement philosophique du système dans sa forme originale. »
Stéphane Arguillère.
Source du texte : vimeo



mardi 5 juillet 2011

Asanga


L'école Yogâcâra ou Cittamâtra, c’est-à-dire la voie de « l’esprit-seul », ou encore du « rien que l’esprit », fondée par Asanga et Vasubandhu, l’une des principales écoles philosophiques bouddhistes, présente à l'observation immédiate le paradoxe assez étrange d'être, sans aucun doute, l'un des courants les plus féconds et des plus influents, et ce depuis des siècles, au sein du bouddhisme Mahâyâna, tout en étant également l'un des plus méconnus et des moins compris, alors même qu'il occupe une place majeure et fondamentale du point de vue doctrinal, place qu'il est aisé de déceler lorsqu’on examine attentivement les diverses positions défendues par les maîtres de la transmission.

C'est pourquoi, à l’évidence, l'étude des éléments théoriques de cette école originale apparaît, à juste titre, comme nécessaire et indispensable à une parfaite connaissance de ce qui préside à l'énoncé des grandes vérités qui nous sont proposées par la tradition du « Grand Véhicule », et l'on pourrait même dire, sans crainte d'exagération, à une compréhension réelle des bases essentielles de l'Enseignement délivré originellement par le Bouddha lui-même. 

Mais on sera surpris de constater qu’en Occident, la doctrine Yogâcâra se retrouve dans l'immatérialisme philosophique de George Berkeley (1685-1753), une apparente et surprenante parenté entre les thèses de Berkeley et l'enseignement de l'idéalisme Yogâcara, puisque Vasubandhu et Asanga, ont soutenu, dans un contexte religieux cette bien différent, l'inexistence du monde extérieur, en expliquant que celui-ci n'est que le fruit de constructions mentales erronées qui nous font prendre pour concret ce qui n'est qu'une conséquence de l'activité de la pensée. 
Source du texte : Jean-Marc Vivenza

Autre biographie :  wikipedia


Bibliographie (en français) :
- La Somme du grand véhicule, Mahayanasamgrapha, tome II, trad. Etienne Lamotte, Ed. Université Catholique de Louvain, 1973

- Le Compendium de la Super doctrine, trad. Walpola Rahula, Ed. Efeo, 1980. 

- Ratnagotravibhâga/Mahâyânottaratantrashâstra, Le Message du futur Bouddha ou La lignée spirituelle des trois joyaux, trad. François Chenique, Ed. Dervy, 2001.
Etudes : Jean-Marc Vivenza
, Tout est conscience, Ed. Albin Michel, Spiritualité vivante.


Soutenir, comme le faisaient les penseurs Madhyamika, que la réalité mondaine n'est qu'une illusion de par son absence de nature propre, de par sa vacuité, c'était donc positivement et objectivement admettre, si l'on suivait la logique d'Asanga et de Vasubandhu, qu'elle n'était qu'une représentation de l'esprit (manas), une pensée (vijnapati, citta); qu'elle se résumait dans son être, qu'elle n'était, concrètement, qu'une simple connaissance (vijnana), le fuit d'un mécanisme intellectuel, d'un processus mental.
"L'existence de l'idée pure, écrira Vasubhandu, se trouve établie par la connaissance même que l'on possède de l'irréalité de l'idée" (Vimshakakarika-prakarana). Asanga aura lui-même cette expression, qui restera comme emblématique, et qui donnera son nom au courant dont il est l'initiateur avec son frère cadet : si le monde n'est que de la conscience, s'il n'est que de la connaissance (vijnamatra), alors il n'est "rien que pensée", "rien que l'esprit" (cittamatra). 

Extrait de : Tout est conscience

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L'Ainsité non souillée.
IV Manifestation
Ce qui n'a ni commencement, ni milieu, ni fin, qui est indivisible et sans dualité, qui est libéré de trois façons, sans taches et sans concepts : c'est la nature de l'Essence ultime que contemplent les yogis concentrés en méditation.

Cette essence douée de qualités immenses, incomparables, inconcevables et plus nombreuses que le sable du Gange, elle a déraciné tous les défauts ainsi que les imprégnations mentales : c'est l'Essence immaculée des Tathagata.

Par les différents aspects de la vraie Doctrine, par son corps lumineux et ses efforts concertés pour délivrer tous les êtres, cette Essence est semblable en ses actions au roi des Joyaux qui exauce tous les désirs, et bien qu'elles apparaissent sous de multiples aspects, ce n'est pas là sa vraie nature.

Cette essence est la cause qui dans les divers monde fait avancer les être sur le chemin de la Pacification, les porte à maturité et prévoit leur Eveil, c'est la Forme d'apparition qui réside toujours dans cette essence ultime comme les formes visibles dans l'élément espace.

Ce qui est appelé Bouddhéité, c'est l'état omniscient de ceux qui sont "né d'eux-mêmes", c'est la béatitude suprême du Nirvana, l'inconcevable accomplissement des Arhat que l'on connait par une expérience intérieur.

Cette Bouddhéité se manifeste de diverses façons par les trois Corps : le Corps essentiel, le Corps de Béatitude, le Corps de manifestation.

1 Le Corps essentiel
En résumé, le Corps essentiel des Bouddhas a cinq caractéristiques et on doit le connaitre come doué de cinq sortes de qualités.

Le Corps essentiel a cinq caractéristiques :
1 - Il est non composé car il est de la nature de l'Essence ultime
2 - Il est indivisible car il est sans distinction conceptuelle,
3- Il est libre des deux extrêmes car il est le domaines des seuls yogis
4 - Il est exempt des trois voiles que sont les émotions perturbatrices, le connaissable et les ravissements, car il est libre de souillures,
5 - il est rayonnant par nature car il est parfaitement pur.

Le Corps essentiel est doté de 5 qualités : il est immense parce que très élevé, indénombrable parce que incalculable, inconcevable parce que hors du domaine des arguments dialectiques, incomparables parce qu'unique, et parfaitement pur parce que délivré des rémanences karmiques.
(...)
Extrait de : Le message du futur Bouddha
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