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jeudi 22 mai 2014

Régénération par la nourriture

En quarantaine depuis peu, Thierry Casasnovas anime un site riche en vidéos (réponses à des questions, conseils), et commence à proposer des conférences et séminaires sur l'art de se nourrir, ou de se régénérer et détoxifier par une alimentation physiologiquement adaptée. (Il s’intéresse aussi à la permaculture et a développé une gamme de produits à base de plantes avec le laboratoire ABC de la Nature).
A l'âge de trente trois ans il se retrouve grabataire, avec un poids de 30 kg, il décide alors de changer radicalement son mode de vie en se tournant vers l'hygiénisme de Herbert M. Shelton (médecine non conventionnelle mettant en avant l'autoguérison du corps avec l'aide du crudivorisme, du jeûne et de la naturopathie). Il retrouvera alors son énergie et sa santé en quelques années.
Son discours parle de diminution de mauvaises habitudes alimentaires (surtout la consommation des viandes, gluten et produits laitiers) et de régénération par un apport massif de jus frais de fruits et de légumes - les nutriments présents dans un jus, provenant d'un extracteur ayant éliminé les fibres, étant directement assimilable par l'organisme. La détoxination se fera alors naturellement lorsque le corps aura suffisamment d'énergie disponible (et non plus accaparé par le système digestif). Pourront y aider les lavement, hydrothérapie du colon, brossage du corps (élimination par l'émonctoire de la peau), exercice physique (pour stimuler la lymphe), bonne respiration, exposition solaire et durée suffisante de sommeil. Idem pour les apports de plantes (ou d'eau de Quinton). Tout ce processus étant à accomplir selon le ressenti et au rythme de chacun.
Thierrry Casasnovas aime aussi à pourfendre quelques idées reçues, comme par exemple celle du bienfait de l'eau minérale en bouteille, en rappelant que l'homme est hétérotrophe (ayant besoin d'une médiation végétale ou autre pour assimiler les minéraux) et non autotrophe.
Sites officiels : Vivre cru / ABC de la Nature
Chaine YouTube

Quelques vidéos en vrac :



En quarantaine.



Libérez les intestins !



Hydratez-vous enfin !



Mon petit déjeuner



Revenir à la cause des causes



Guérir



Conférence, Arles, 24 mai 2014



Conférence "Alerte à la santé", Paris 28 février 2014



Conférence, Bordeaux 9 mai 2014



Tout sur les extracteurs de jus



Question d'eau



Les soins hygiénistes du corps



Héléna & Vivre cru

Et beaucoup d'autres sur : Vivre cru

jeudi 15 septembre 2011

Kyabje Chatral Rinpoche


Il existe également quelques lamas plus "cachés" qui n'en sont pas moins de très grand maitres vivants. Né en 1913 dans une tribu nomade au Nyak Rong, Khyabje Chatral Rinpoche reçut les termas de Dudjom Lingpa d'une pratiquante, Sera Khandro (1899-1952 ?). Puis il devint le disciple de Khenpo Ngaga qui lui transmit la lignée du Longchen Nyingthik et du Nyongtri. Il eut pour autres maitres Jamyang Khyentse Tchökyi Lodrö et Düdjom Rinpoche.. Après avoir dispensé des enseignements à Gyalsap Reting, le régent de Lhassa, sa notoriété crût rapidement, ce qu'il considéra comme une source de distraction. Il s'enfuit et se réfugia dans les grotte de Guru Rinpoche, vivant en ermite des dizaines d'années. A la fin des années cinquante, il partit au Bhoutan. Ce grand pratiquant, qui a passé la majeur partie de sa vie dans les solitudes, vit actuellement au Népal, entouré de peu de disciple auxquels il enseigne le dzogchen.
Extrait de : Philippe Cornu, Padmasambhava
Commande sur Amazon : Padmasambhava. La Magie de l'Eveil


Il y a quelques années les disciples de Chatral Rinpoché lui ont demandés de bien vouloir écrire une auto-biographie, voici le texte qu'il composât :

Ceci est la biographie qui montre les points cruciaux de moi-même, un charlatan ingénieux des temps modernes.
Puissent les Maitres et les trois joyaux nous regarder avec bonté.
A ce moment où moi, le vieux bonhomme ai bientôt atteint la fin de ma 87ème année et vais avoir 88 ans, de nombreuses personnes, qui me sont connues et inconnues m'ont encouragé a écrire une auto-biographie pour le bien de mes disciples. Mais, voyant ceci comme un obstacle à leur libération, je ne vois pas la nécessité d'une montagne de mots engageants.
Prenant pour principe que personne ne connaît mieux quelqu'un que lui-même, je laisse ce court testament en trois Syllabes comme conseil.
Les trois qualités de l'Ethique, de la Méditation et de la Vision.
Sans défaut et prouvées par la pure perception.
Comme de la mousse sèche, n'ayant pas été touchée par l'humidité de la fausse prétention.
J'ai brûlé dans le feu brillant, tel la lettre Ram
Une façade religieuse, le mélange du matérialisme et du Dharma
J'ai su avec certitude que ce n'était pas là l'ami d'une pratique fructueuse
J'ai donc rejeté les cendres de la déception et de l'insensibilité
Tel le vent au sommet de la montagne, tel la lettre Yam
Les dons fait pour les vivants et les morts, un obstacle à la liberté
Et l'arnaque de les recevoir, de les accumuler et de les investir dans des objets Sacrés
J'ai décidé de nettoyer tout cela avec le flot clair
de la renonciation et du détachement, tel la lettre Kham
Je veux qu'il soit bien clair que ces vers ont été composés par moi et sont le fruit de mon introspection personnelle et non un message des authentiques et sublimes êtres qui perçoivent la vérité du Dharma et qui satisfont spontanément les besoins des autres.
Plutôt que de mal me comprendre et de réagir avec une colère jalouse, gardez s'il vous plait votre coeur calme et serein.
Même si moi et les gens comme moi ne sommes pas au-dessus des êtres ordinaires, puisse ceci aider ceux qui causent la discorde dans la Shangha, ceux qui déforment les enseignements du Bouddha, ceux qui enflent jusqu'au ciel avec leur vanité, à comprendre la vérité de mes paroles et puisse chercher à devenir Sage, prudents et consciencieux.
Source du texte : magiedubouddha

(...)
Le 16 novembre 1968, le Père Thomas Merton rencontra Rinpoche. Il décrit leur entrevue en ces mots : "Non dit ou exprimé à demi-mots, ce qui transparaissait de notre conversation était notre totale compréhension du fait que nous étions chacun, d'une certaine façon, tout au bord d'une grande réalisation, que nous en avions conscience, que nous essayions (d'une manière ou d'une autre) d'y pénétrer et de nous y perdre - que que c'était une grâce pour nous de nous rencontrer."
   Harold Talbott, qui était présent c jour-là, se rappelle les mots de Merton après cette rencontre : "C'est l'homme le plus grand que j'aie jamais rencontré. Il est mon maître."
Extraits de Tulku Thondup, Les Maitres de la Grande Perfection, Ed. Le Courrier  du Livre, 2000.
Commande sur Amazon : Les Maîtres de la grande perfection : La Lignée du longchen nyingthig du bouddhisme tibétain 



Bibliographie (en français) : 

En ligne :
- Autobiographie (voir plus haut)
- Quelques conseils, sur le site Sangha Forum : PDF
- Les bienfaits de sauver la vie (sur la pratique de "Tséthar", rachat d'un animal pour le soustraire à l'abattoir), sur le site : tsering-thondup


(...)
Si, dans votre esprit, la richesse du contentement fait défaut,
Vous penserez avoir besoin de toutes sortes de choses inutiles,
Et finirez pire qu’une personne ordinaire,
Parce que vous ne vous accorderez même pas à une simple séance de pratique.
Alors, placez votre esprit sur la liberté du besoin de quoi que ce soit.
Richesse, succès et statut ne sont que des manières d’attirer les ennemis et les démons.
Les pratiquants en quête de plaisirs qui n’arrivent pas à détourner leur esprit des mondanités
Rompent leur lien avec le Dharma authentique.
Donc, soyez attentifs à éviter de devenir farouchement insensibles aux enseignements.
Limitez-vous à seulement quelques activités et entreprenez-les avec application.
Sans permettre à votre esprit de devenir agité et sans repos,
Installez-vous confortablement sur votre siège dans votre cellule de retraite,
C’est le moyen le plus sûr pour obtenir les richesses d’un pratiquant du Dharma.
(...) 
Extrait de : Quelques conseils
Source du texte : Fleur du Dharma

(...)
La raison en est que dans ce monde,
Rien n’étant plus cher que notre vie,
Il n’est pire crime que de la supprimer.
Ainsi, de toutes les sources de vertu conditionnées
Il n’existe pas de bienfait plus grand
Que racheter ou sauver la vie.
Si vous souhaitez donc bonheur et excellences,
Faites diligence sur cette voie suprême entre toutes !
Établie par les écritures, le raisonnement et la connaissance valide,
Elle est dénuée d’obstacles et de déviances.
En prenant votre corps pour exemple,
Il s’agit de s’abstenir de nuire aux autres.
Qu’il s’agisse d’oiseaux, de poissons, d’animaux sauvages ou domestiques,
toutes les créatures vivantes jusqu’au moindre des insectes :
Ne leur ôtez pas la vie mais sauvez les
Et efforcez-vous de leur offrir un refuge contre la peur.
Inconcevables sont les bienfaits qui en résultent. 
(...)
Extrait de : Les bienfaits de sauver la vie
Source du texte : tsering-thondup

lundi 12 septembre 2011

Tsokdruk Rangdrol Lama Shabkar


Shabkar (1781-1851) est sans doute le sage le plus célèbre au Tibet après Milarépa. Il est révéré par le peuple tibétain pour sa sainteté, sa simplicité et sa faculté d'émouvoir aussi bien que de faire rire. Il a laissé derrière lui de nombreux ouvrages dont une autobiographie détaillée en deux volumes qui compte parmi les plus populaires et les plus inspirantes de la littérature tibétaine.

Skabkar a consacré la majeure partie de sa vie aux retraites et aux pélerinages, visitant la plupart des lieux sacrés du Tibet et de la région himalayenne. Affranchi des conventions sociales et ecclesiastiques, Shabkar, bien que moine, ne dépendit jamais d'un monastère mais les visita tous. Épris de discipline monastique, mais aussi yogi accompli, il put paraître original aux yeux de ses contemporains.
L'attitude de Shabkar vis à vis des différentes écoles bouddhistes ne fut jamais teintée de sectarisme, parce que la liberté de son mode de vie l'affranchissait de la dépendance des bienfaiteurs et de la tutelle des institutions monastiques.
Source du texte : Ed. du Cerf


Bibliographie :
- Autobiographie d'un yogi tibétain, trad. Matthieu Ricard et Carisse Busquet, tomes 1 et 2, Ed. Padmakara, 1998/9
- Morceaux choisis, trad. Matthieu Ricard et Carisse Busquet, Ed. Le Grand Livre du mois, 1998
- Poème tibétain, trad. Matthieu Ricard, Calligraphie Jigme Douche, Ed. Albin Michel, 2001. 

- Divers extraits dans : Matthieu Ricard, Chemins spirituels, Petite anthologie des plus beaux textes tibétains, Ed. Nil, 2010, rééd. Pocket, 2011.
- Les larmes du Bodhisattva, Enseignements bouddhistes sur la consommation de la chair animale, Ed. Padmakara, 2006


La simplicité spontanément lumineuse : c'est cela même !
Comment pouvez-vous dire que vous ne voyez pas
Votre esprit comme étant le Bouddha ?
Il n'y a là rien à cultiver, à quoi bon gémir :
"Je ne me suis pas entraîné" ?

Cet esprit éveillé, clairement manifesté : c'est cela même !
Comment prétendre que votre esprit, vous ne le trouvez pas ?
Cette clarté limpide, ininterrompue : c'est cela même !
Comment prétendre que l'essence de votre esprit, vous ne la voyez pas ?

Une fois établi en cette nature, il n'y a pas la moindre chose à faire.
Comment prétendre ne pas y parvenir ?

S'il n'y a plus de dualité entre repos et mouvement,
Comment prétendre que vous ne parvenez pas à y demeurer ?

Et cet état éveillé, né de lui-même,
Les trois corps de l'Eveil sont spontanément accomplis sans effort.
Comment prétendre ne pas pouvoir les accomplir par la pratique ?

Il suffit de demeurer dans l'absence, le non-agir.
Comment prétendre ne pas en être capable ?

Les pensées s'élèvent et se libèrent simultanément.
Comment prétendre que ce remède vous échappe ?

Cette conscience du moment présent : c'est cela même !
Comment prétendre ne pouvoir la reconnaître ? 
Extrait de : Matthieu Ricard, Chemins spirituels. 
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Tous les phénomènes ne sont que dimension ouverte, Félicité et liberté absolue.
L'esprit libre et heureux, Je chante ce joyeux chant.

A regarder son propre esprit,
La source de toutes perceptions,
Il n'apparaît que claire vacuité,
Rien de concret à prendre pour réel.

Transparente présence totalement ouverte,
Sans dehors ni dedans
Et partout présente,
Sans limite ni direction.

Le champ immense de la vue,
État naturel de l'esprit,
Est semblable à l'espace :
Sans milieu, sans pourtour ni référence.

A l'aise et détendu,
Laissant chaque expérience telle qu'elle est,
J'ai atteint l'immense plaine
De l'espace absolu.

Me fondant dans l'espace de la vacuité
Sans limite ni frontière,
Tout ce que je vois et entends,
Esprit, ciel, tout devient un.

Et jamais ne surgit l'idée
Que ces choses sont différentes et distinctes.
Dans l'espace absolu de la conscience claire,
Toutes choses se fondent en une seule saveur ;

Relativement pourtant, chaque phénomène
est clair et distinct : Merveille !
Extrait de : Matthieu Ricard, Shabkar, dans L'esprit du Tibet
Commande sur Amazon : L'esprit du Tibet
Source du texte : Eveil et philosophie
 

Aurions-nous des provisions
pour cent ou mille ans,
Au seuil de la mort,
nous devrons tout abandonner.
Aurions-nous une garde-robe suffisante
pour nous vêtir cent ou mille ans,
Au seuil de la mort nous serons nus.
Posséderions-nous cent
ou mille pièces d'or ou d'argent,
Au seuil de la mort,
nous aurons les mains vides.
Serions-nous entourés de cent
ou mille parents et amis,
Au seuil de la mort nous serons seuls.
Ainsi en est-il !

La lune se lève
Dans le ciel pur de la nuit
Son reflet apparaît
Sur la surface étale du lac
Mais la lune n'est pas dans le lac, n'est-ce pas ?
Sachez qu'il en est ainsi de tous les phénomènes

Me fondant dans l’espace de la vacuité
Sans limite ni frontière
Tout ce que je vois et entends
Esprit, ciel, tout devient un.

La haute maison de terre battue
est la vue.
Les solides fondations
sont la méditation.
Les murs soigneusement tassés
sont l'action.
Ces trois éléments réunis forment
la maison de terre battue
qui perdure à jamais.

Ton premier but
doit toujours être
D'engendrer et de nourrir
en ton coeur un amour
Tel que la douleur d'autrui
te soit insupportable.
Fais ainsi jusqu'à la naissance
D'une vraie compassion,
naturelle et spontanée.

A regarder les milliers de yaks
sauvages et d'hémiones
Qui errent dans la vaste plaine,
La prétention des nomades
à posséder de grands troupeaux
N'est plus que vaine vantardise.
Extrait de : Poèmes tibétains
Commande sur Amazon : Poèmes tibétains de Shabkar
Source du texte : sangha rime


Il faut demeurer dans la vastitude,
alerte et lucide,
Le regard embrassant
l’infini du ciel,
Comme sis au sommet
d’une montagne ouverte
à tous les horizons.
Source du texte : paperblog
 




jeudi 20 janvier 2011

Kabir




Kabîr (कबीर) est un poète, philosophe et réformateur religieux vishnouite majeur de l'Inde du nord, né à Vârânasî vers 1398 et décédé à Gorakhpur dans les années 1440.
Une légende affirme que Kabîr est le fils abandonné d'un brahmane, retrouvé flottant sur un lotus sur le Lahar Talgo, un étang près de Vârânasî, par un couple de tisserands musulmans, Nîru et son épouse Nîmâ qui l'élèvent en lui enseignant leur art et dans la foi musulmane. Il est supposé avoir vécu la majeure partie de sa vie à Bénarès avant de s'installer à Maghar dans le district de Gorakhpur où il termine sa vie. Kabir n'a rien écrit de lui-même, étant probablement illettré. Mais ses paroles (Kabir-Vani) ont été recueillies et transmises par ses disciples avant d'être compilées plus tard. On lui attribue également un livre intitulé "Anurag sagar" dont on peut trouver une traduction anglaise faite sous la direction de Ajaib Singh. Kabîr est censé avoir étudié sous la direction de Râmânanda, un maître vishnouite fameux de l'époque, fervent adepte de la bhakti mais qui refuse cependant d'instruire les musulmans et les hindous de basse caste. La légende raconte que désirant se faire admettre comme disciple, il se rend sur les ghâts où Râmânanda fait ses ablutions et le persuade de l'accepter parmi ses élèves. À la suite de cela, et comblé par l'intelligence de Kabîr, Râmânanda change d'avis et accepte tous les types de disciples. Cette tendance au syncrétisme semble chose courante à l'époque dans l'Inde du nord. L'enseignement des premiers gourous Sikh, s'inspirant en partie de son enseignement, vise également la transcendance des distinctions entre les courants mystiques de l'hindouisme et de l'islam. De plus, il affirme que toute religion qui n'est pas amour n'est qu'hérésie, que le yoga et la pénitence, le jeûne et l'aumône sans méditation sont vides de sens. Il refuse toute distinction de race, de caste, de religion et enseigne l'égalité absolue de tous les êtres humains. Il mêle dans sa pratique des éléments hindouiste et musulman, déclarant l'unité de dieu, utilisant le nom de Rāma qui pour lui signifie celui qui nous donne la joie et non en tant qu'avatar de Vishnou et le terme islamique « Rahim » signifiant le suprêmement miséricordieux. Il condamne aussi les quelques sacrifices d'animaux encore pratiqués par les brahmanes pour les besoins du culte, suivant en cela l'enseignement bouddhiste qui les avait quasiment fait disparaître d'Inde. Il préconise aussi le végétarisme. Le râja de Vârânasî compte parmi ses élèves ce qui lui vaut de pouvoir enseigner sans craindre de persécution. Vers la fin de sa vie, en contradiction avec l'aspiration hindouiste, il quitte Vârânasî, la ville où il faut mourir, pour s'installer dans la région de Gorakhpur censée être maudite car ceux qui y meurent sont supposés se réincarner en âne. À sa mort, hindous et musulmans réclament son corps pour pratiquer les rites funéraires conformes à leur religion. La légende raconte que sous le linceul, ne se trouve qu'un tas de fleurs qui sont partagées, une partie est enterrée, l'autre brûlée.
Source du texte : Wikipedia


Bibliographie (en français) :
- Cent huit perles, trad. de Yves Moatty, éditions Les Deux Océans
- Au cabaret de l'amour, trad. de C. Vaudeville, éditions Alcan
Etudes :
Yves Moatty, Kabir, le fis de Ram et d'Allah. Ed. Les Deux Océans
Michel Hulin, L'Inde des sages. Ed. Kiron
En ligne :
Cent huit perles : Google books (extraits)
Kabir le fils de Ram et d'Allah : Google books (extraits)
Poème de Kabir : Wikisource


Nul n'a compris le secret de ce tisserand
Du monde entier il a fait son cadre
Et il a tendu sa trame...
Le tisserait a reconnu sa maisn
Il a reconnu Ram dans son coeur...
Dit Kabir : le métier s'est brisé,
Il a tissé son fil avec le fil de Ram

Prétendre qu'Il est Un n'est pas la vérité,
mais dire qu'Il est deux est une offense

Oh, ce mot mystérieux, comment pourrais-je jamais le prononcer ?
Oh, comment puis-je dire : Il n’est pas comme ceci et Il est comme cela ?
Si je dis qu’il est en moi, l’Univers a honte de mes paroles ;
Si je dis qu’il est en dehors de moi, je mens.
Des mondes intérieurs et extérieurs Il fait une indivisible unité ;
Le conscient et l’inconscient sont les tabourets de ses pieds.
Il n’est ni manifesté ni caché ; Il n’est ni révélé ni irrévélé.
Il n’y a pas de mot pour dire ce qu’Il est.

L'Un produit le multiple,
Et le multiple retourne à l'Un,
Lorsque l'Un est connu,
Tout dans l'Un disparait !

Il n'y a plus rien à dire, car j'ai dit
Tout ce qui pouvait l'être !
Il ne reste que l'Un, tout autre a disparu
Et la vague est retournée à l'océan !

D'âge en âge tu égrènes ton chapelet de bois,
Sans pouvoir arrêter la ronde du mental.
Laisse donc un instant se reposer tes doigts,
Et apprends à rouler le rosaire du mental !

Celui qui est modeste et content de son sort; 

celui qui est juste, celui dont l’esprit est rempli de résignation et de paix;
Celui qui L’a vu et qui L’a touché, celui-là est libéré de la crainte et de l’angoisse.

Pour lui la pensée de Dieu est comme une pâte de santal répandue sur son corps.
Pour lui il n’y a aucune autre joie que cette pensée.
Une harmonie accompagne son travail et son repos ; un rayonnement d’amour émane de lui.
Kabir dit : « Touche les pieds de Celui qui est un, indivisible, immuable, paisible, qui remplit de joie à plein bords les vases terrestres et dont la forme est amour". 

Tu as trouvé le vrai trésor, dit Kabir
Si ton coeur bat avec le Non de Ram !

Ram joue d'un instrument criblé de trous,
Il danse sans pieds et sans mains!
Sans mains, Il joue; sans oreilles, Il entend,
Il est lui-même l'oreille et l'auditeur.

Qu’une goutte tombe dans la mer,
Tout le monde peut le comprendre.
Mais que dans une goutte la mer soit contenue,
Qui peut saisir cela ?

Ô mon âme, à force de chercher, Kabir a disparu.
Quand la goutte se perd dans l’océan,
Où trouver cette goutte ?

Je suis en tout, tout est en Moi.
Je suis : nul n'existe hors de Moi.
Je suis partout dans les trois mondes.
Et le cycle des vies n’est que Mon jeu à Moi.
Les six philosophes décrivent Mon Vêtement,
Mais je transcende tout, les symboles et les formes.
Moi-même j’ai pris ce nom de Kabir, Moi-même, de Moi-même, J'ai tout manifesté.

J’ai pris place dans l’harmonieux équilibre de l’Un.
J’ai bu la coupe de l’ineffable.
J’ai trouvé la clef du mystère.
J’ai atteint la racine de l’Union.
Voyageant sans chemin je suis arrivé au pays sans douleur; très doucement la grâce du Grand Seigneur est descendue sur moi.
On chante le Dieu infini comme s’il était inaccessible; mais, moi, dans mes méditations, sans mes yeux, je L’ai vu.
C’est bien le pays sans souffrances et personne ne connaît le chemin qui y mène.
Seul, celui qui est sur ce chemin est allé au delà de la région des douleurs.
Merveilleux est ce pays, dont aucun mérite ne peut être le prix.
C’est le sage qui le voit; c’est le sage qui le chante.
Ceci est l’ultime parole; mais comment exprimer sa merveilleuse saveur ? Celui qui l’a une fois savourée, celui-là sait quelle joie elle peut donner.
Kabir dit : « La connaissant, l’ignorant devient sage et le sage devient muet d’adoration silencieuse. »
L’adorateur est totalement enivré.
Sa sagesse et son détachement sont parfaits.
Il boit à la coupe des inspirations et des aspirations de l’amour.
Là tout le ciel s’emplit de sons et la musique se joue sans cordes et sans doigts.
Là le jeu de la joie et de la douleur ne cesse pas.
Kabir dit : « Si tu te plonges dans l’Océan de Vie, tu vivras dans le Pays de la Suprême Félicité. »

Si Dieu est dans la mosquée, alors à qui ce monde appartient-il ?
Pèlerin, si Rama est dans l’image que tu adores, alors que se passe-t-il là où il n’y a pas d’images ?
Hari est à l’orient ; Allah est à l’occident. Regarde dans ton cœur, tu y trouveras à la fois Karim et Rama.
Tous les hommes et toutes les femmes du monde sont Ses formes vivantes.
Kabir est l’enfant d’Allah et de Rama. Lui est mon Maitre ; Lui est mon directeur spirituel.

Celui-là est vraiment fou qui ne se connait pas Lui-même :
S'il se connaissait, il connaîtrait aussi l'Unique.
Quiconque n'est pas enivré aujourd'hui ne le sera jamais :
Dit Kabir : mon âme est imbibée de l'Amour de Ram.

Tu observes le Ramadan et tu honores Allah,
mais tu massacres les êtres vivants par gourmandise !
Tu n'écoutes que ton égoïsme et ne te soucies pas des autres :
A quoi perds-tu ton temps ?



O Cadi, il n'est qu'un seul Seigneur, qui est en toi et à toi, 

mais tu ne réfléchis pas et tu restes aveuglé...
Insensé, tu ne prêtes pas l'oreille aux malheureux, 
c'est pourquoi ta naissance est vaine ! 

Le Livre dit qu'Allah est Vérité : 
il n'est ni homme ni femme ! 
A quoi bon étudier et ratiociner, insensé, 
si l'on ne l'a point appréhendé au fond de l'âme ?

Allah demeure invisiblement en chaque corps, 
comprends cela en ton coeur : 
Il est le même dans l'Hindou et dans le Turc : 
Kabir le proclame !








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