mercredi 22 septembre 2010

Bernard Harmand

Bernard, comme il le dit en toute simplicité, a trouvé ce qu'il cherchait. Pour en témoigner il se réfère volontiers à Ramana Maharshi et à Nisargadatta Maharaj sans prétendre exprimer quoi que ce soit de nouveau.
Mais son témoignage est particulièrement éloquent pour les chercheurs d'aujourd'hui. Il est la preuve vivante de ce que son propre Maître lui avait dit alors qu'il doutait de pouvoir atteindre son but : « Ramana Maharshi est exceptionnel mais la réalisation n'est pas exceptionnelle ».
En effet, Bernard est tout à fait proche de nous, simple père de famille de condition modeste, il s'exprime dans un langage familier. À son contact toutes les idées préconçues au sujet de la réalisation s'effondrent.
Il communique ainsi la certitude que chacun peut découvrir ce que lui même a trouvé : « Le Soi, notre véritable nature, dit-il, est simplement le fait d'Être. Ce n'est donc pas un état en devenir qu'il nous faudrait atteindre avec une multitude de conditions à remplir, de connaissances à acquérir et qui, de plus, serait réservé à une élite.
Nous sommes tous le Soi mais sans le sentiment d'être une vie particulière. Tout le monde peut réaliser sa vraie nature parce que tout le monde existe déjà. Il n'y a rien à faire pour être ce que l'on est, mais il nous reste à en prendre conscience au-delà du processus mental : je.. dans le corps, dans le monde.

Source du texte : Ed. Les deux océans


Bibliographie : 

- Etre simplement. Ed. Les deux océans, 2003.
- Tout est parce que vous êtes. Ed. Les deux océans, 2005. 
- La recherche du bonheur. Ed. Les deux océans, 2006.




Transcription de l'entretien à télécharger (PDF) : Satsang
Source du PDF et des mp3 (merci à Alain J. et Patrice G.) : Eveil impersonnel 

"Le seul moteur de recherche c'est la ferveur, c'est pas Google !"

"Pourquoi on n'arrive pas à le voir si c'est si évident ? 
R. Parce que t'es con !"


Bernard, comment ça s'est finit pour toi ? Comment ça s'est passé ? Est-ce qu'il est possible de décrire cet ultime moment ?


R. A aucun moment je n'ai envisagé que c'était pour moi ce dont on parle là, la réalisation. Un jour où je lisais Nisargadatta, que j'avais lu on va dire cinquante fois auparavant, il y a eu un déclic qui a fait que... C'est pas vrai, c'est pour moi ? Moi aussi je pourrais ?! Donc, ce n'est pas qu'une compréhension. Il y a une part de compréhension, puis ça se transforme en un déclic qui va plus loin que tout ça en fin de compte.

Qui va plus loin que quoi ? De l'idée, du mental ?

R. C'est un prise de conscience. Des prises de conscience, tu en fais toute la journée, mais celle-là est plus forte. Comme si j'ai pris un éclair. L'instant de réalisation, c'est pareil : tu es foudroyé. Alors celui qui me dit que ce n'est pas un événement ?! Faut qu'il voit...

Foudroyé, comme si la conscience est en train de réaliser, de comprendre - mais le mental n'est pas là, ça change tout. Il n'interprète pas dans cet instant là. Je décris un instant qui va vite, au ralenti... - la conscience est en train de réaliser comment les choses sont vraiment, sans l'interprétation. Imagine, ça n'arrive pas souvent ! Là, la conscience, comme le dit si bien Nisargadatta, est toujours conscience de quelque chose, et quand elle n'est pas consciente de quelque chose, il n'y a plus de conscience. C'est l'êtreté tout court.
Conscience du monde, avec toi dedans, la vie particulière, et tu vois que tu es là-bas. A l'instant où c'est compris, ta compréhension est dissoute. Il n'y a plus de contenu dans la conscience ; ça se transforme en êtreté, et tu es foudroyé.
Qui es foudroyé ? Tu verras bien.
Plaff, ça fait ça ! C'est ça la réalisation. C'est un événement extraordinaire ! C'est un feu d'artifice. C'est le volcan qui pète en fin de compte...

Quand on voit ce qu'on est, on n'a pas envie de changer quelque chose, mais on a envie de témoigner de ce qu'on a vécu et dire que c'est évidemment pour tout le monde, sans l'idée qu'on en a. Quoi de plus simple que ça ? On est là définitivement.

C'est tellement fort que... les mots ne suffisent pas en fait.

Extrait de : La recherche du bonheur
Source du texte : Eveil impersonnel


Jusqu’au bout il ne faut jamais arrêter de pratiquer, jusqu’au dernier jour. Il y a bien sûr des moments où l’on pense ne plus rien avoir à faire, mais c’est un piège. Il ne faut pas attendre que ça arrive, passivement. Quand les gens me disent « ça arrivera quand ça arrivera », je leur dis d’aller s’asseoir au milieu de l’autoroute, et on verra bien s’ils se feront écraser, si c’était le moment…Tant que l’on a pas atteint le but il faut continuer, même à méditer. Bien entendu on méditera différemment, mais il faut continuer.
Continuez de faire le point, d'observer inlassablement le fonctionnement du mental, de la conscience, et vous réaliserez, dans votre coeur, et au delà de l'intellect, qu'à aucun moment, vous ne pouvez être à la fois celui qui perçoit, et ce qui est perçu ! Sans vous - le Témoin permanent - aucun spectacle n'est possible.... découvrez , réalisez que vous êtes La Base d'où tout s'élance chaque matin et où tout retourne chaque soir.... Il n'y a rien d'autre ! Et cela ne peut pas être compris, cela ne peut être que réalisé.
Ce que l'on appelle Réalisation n'est pas une grande compréhension, mais une gigantesque émotion dans laquelle la vie particulière de l'individu que l'on a cru être si longtemps, fusionne dans la Vie tout court... Et cela est une grande histoire d'Amour dans laquelle ce fameux intellect - bien fragile et impermanent - n'a vraiment qu'un second rôle sans grand intérêt.
Source du texte : Eveil impersonnel


Comment un être ayant réalisé sa véritable nature, ne faisant qu’un avec l’Absolu, étant en dehors du temps et de l’espace, peut-il s’intéresser au monde manifesté et à ce qui s’y passe ? Comment peut-il même encore percevoir le monde manifesté ?

R - Comprenons bien ceci : une personne ne peut pas être libérée, mais au contraire, l’Être Réalisé est libéré de la personne. La différence est essentielle et il faut absolument s’imprégner de cette vérité.
Cette question concerne l’individu, l’ensemble corps-mental, c’est-à-dire la forme que “les autres” perçoivent. En réalité cela ne se passe pas comme on le croit. Il serait sage de répondre à ce genre de question en disant : “Réalisez d’abord et vous verrez ensuite !”

On ne peut pas tout dire, tout expliquer lorsqu’il s’agit d’un état qui n’en est pas un puisqu’il se situe dans la non-dualité et que nous parlons à partir de la dualité, ce qui est inévitable. Le problème est toujours le même : les gens voient un homme “réalisé”, ils pensent qu’il est “réalisé”, mais ils continuent à voir un homme, un corps. Si l’on ne voit qu’un homme, on ne trouvera pas un grand changement dans sa vie habituelle. Selon les Êtres, ils continueront de paraître physiquement comme avant, mais ceci ne concerne que les apparences. En réalité, il en est tout autrement. L’Être libre est libéré une fois pour toute de son individualité, il est libéré de la personne de façon définitive et disons qu’il regarde le film de la vie de cet individu qu’il a cru être comme si c’était un rêve, sans plus. Lorsque vous sortez de l’état de rêve, vous pouvez songer aux rêves que vous avez vécus durant cet état, mais vous n’y songerez pas très longtemps, sachant très bien que ce n’était qu’un rêve. L’Être qui a réalisé sa véritable Nature, de la même façon, sortant de cet état que l’on appelle “veille”, constate que ce n’était en fait qu’un autre rêve et “assiste” à la suite du film sans en être perturbé. L’écran n’est pas affecté par les images qui s’y reflètent.
L’Être réalisé ne dit pas qu’il perçoit le monde manifesté, parce que pour Lui, il n’existe rien en dehors du SOI. Le SOI est la totalité du manifesté et du non-manifesté et pour l’Être libéré, il n’y a aucune différence, mais un tout unique. Mais les mots n’exprimeront jamais ce qui n’est pas exprimable.


Existe-t-il plusieurs niveaux de conscience ? Si oui, le rêve et le monde manifesté sont-ils issus du même niveau de conscience ?


R - Oui, on peut dire qu’il existe plusieurs niveaux d’inconscience. Considérant que seul le Soi est la véritable conscience, il faut admettre qu’il y a des personnes plus ou moins inconscientes de leur nature réelle.

Source du texte : Ed. Les deux océans

2 commentaires:

  1. La réalisation, oui, cela ne s'explique pas sauf que pour moi celle-ci ne s'est pas faite dans cette vie et c'est très perturbant quant à l'age de deux ans le monde que je vois autour de moi glisse sans avoir d'effet réel sur moi comme un spectateur qui regarde un film, le film de sa vie jour après jour mais ce film de cette vie ma vie ne me touche pas tant que cela puisque cela est illusoire et pas le plus important. Vous avez eus de la chance de prendre conscience de cela moi j'ai toujours eu conscience mais l'étape suivante parait pas si simple pourtant en me regardant bien je la vois à porter de moi. Je ne peux pas expliquer les mots ne suffisent pas à le faire. mon seul problème ne pas pouvoir en parler, car en face l'incompréhension est totale pourtant la conscience de soi est si simple à atteindre mais elle fait parti d'un travail de soi quotidiennement mais cela est naturelle chez moi étant né avec. Et j'ai tellement évoluer en 41 ans au point ou je me sens totalement en décalage avec mon corps, disons qu'il ne compte plus du tout pour moi, les besoins de celui-ci sont réels mais ne m'intéresse pas ou plus.
    Mais n'oublier pas la conscience de soi ne suffit pas, c'est une étape importante mais il faut placer ce soi dans l'univers et trouver sa place vis à vis de tout ce qui nous entoure. L'évolution s'effectue et est inéluctable et irrémédiable car c'est le sens de notre essence.

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  2. Témoignage intéressant, merci.

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