Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
lundi 20 décembre 2010
Nicolas de Cues ou Nicolas Krebs
Nicolas Krebs (1401 - 11 août 1464), plus communément appelé Nicolas de Cues, est un penseur allemand de la fin du Moyen Âge. Il est également connu sous les noms de Nicolas Chrypffs, Nicolas de Cusa ou encore Nicole de Cuse en raison de son lieu de naissance (Cues sur la Moselle).
Il fut évêque, puis cardinal et ami du pape Pie II. Il a écrit une cosmologie (de nature essentiellement métaphysique) dont l'impact, quoique tardif, sera d'une grande importance, puisque Descartes le cite deux siècles plus tard comme un des précurseurs de la pensée scientifique moderne par son originalité.
Nicolas Chrypffs est né à Cues en 1401. Encore jeune, il s'enfuit de chez lui pour échapper aux mauvais traitements de son père. Il fut élevé à Deventer, chez les frères de la vie commune. Il étudia ensuite la philosophie, la jurisprudence et les mathématiques à Padoue. Il fut d'abord avocat, puis ecclésiastique, et prit part aux négociations de la Réforme. Il est envoyé en 1437 porter une invitation du Pape Eugène IV à l'Empereur Romain d'Orient Jean VIII Paléologue à Constantinople alors menacée par les ottomans. Il fut nommé évêque de Brixen et s'opposa à l'archiduc Sigismond d'Autriche. Nicolas V le fit cardinal et l'envoya en Allemagne. Le pape Pie II le nomma vicaire général de Rome. Son énergie à réformer les mœurs du clergé et sa lutte contre la superstition rencontrèrent une vive opposition. Il mourut en 1464 à Todi.
Source du texte : wikipedia
Autre bio et liste des oeuvres originales : JM Nicole
Bibliographie (en français) :
- De la Docte ignorance ; introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, Paris, Bibliothèque Rivages, 2008.
- Lettres aux moines de Tegernsee sur la docte ignorance. Du jeu de la boule. tr. Maurice de Gandillac. Paris : O.E.I.L., 1985. (Sagesse chrétienne).
- Le tableau ou La vision de Dieu ; tr. Agnès Minazzoli. Paris : Cerf, 1986. (La nuit surveillée).
- Trois traités sur la docte ignorance et la coïncidence des opposés ; tr. Francis Bertin. Paris : Cerf, 1991. (Sagesses chrétiennes).
- Concordance catholique ; intr. de Jacques Doyon et Joseph Tchao, tr. Roland Galibois et Maurice de Gandillac. Sherbrooke : Université de Sherbrooke ; Paris : J. Vrin, 1977
- La paix de la foi suivie de la Lettre à Jean de Ségovie ; introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, Téqui, Paris septembre 2008.
- Sermons eckhartiens et dionysiens ; tr. Francis Bertin. Paris : Cerf, 1998. (Sagesses chrétiennes).
- Du Non-Autre. Le guide du penseur ; tr. Hervé Pasqua. Paris : Cerf, 2002. (Sagesses chrétiennes).
Trialogus de Possest ; tr. P. Caye, D. Larre, P. Maganrd, F. Vengeon. Paris : J. Vrin, 2006.
- la filiation de Dieu, éd. Arfuyen; tr. Jean Devriendt, Intro. M-A. Vannier.
- Les Ecrits mathématiques ; tr. Jean-Marie Nicolle. Paris : Champion, 2007
- Trialogus De Possest, Texte latin, traduction et notes par P. Caye, D. Larre, P. Magnard, F. Vengeon, Paris, Vrin, 2006.
- Ecrits mathématiques, Présentation, texte latin, traduction et notes par Jean-Marie Nicolle, Paris, éd. Honoré Champion, 2007.
- La filiation de Dieu, trad. Jean Devriendt, préface Marie-Anne Vannier, Paris-Orbey, éd. Arfuyen, 2009.
- La Sagesse selon l'idiot, traduction française du De Idiota (Livres I et II) par Françoise Coursaget, introduction et commentaires par Roger Bruyeron, Paris, Hermann, 2009
- Le traité du béryl, Tome 1, Texte, traduction et notes de Maude Corrieras, Paris, éditions Ipagine, 2010
- Le Coran Tamisé, Ed. du Cerf, 2011.
En ligne :
De la docte ignorance, (trad. approximative), 1930 : Fichier word
Seigneur, voir, pour toi, c'est aimer et de même que ton regard se pose avec attention sur moi sans jamais se détourner de moi, de même ton amour. Et puisque ton amour est toujours avec moi et que ton amour, Seigneur, n'est autre que toi-même qui m'aimes, alors tu es toujours avec moi, Seigneur. Tu ne m'abandonnes pas. De tous côtés tu me protèges, toi qui as de moi le soin le plus vigilant. Seigneur, ton être n'abandonne pas mon être. Tant que je suis, tu es avec moi. Et comme voir, pour toi, c'est être, alors je suis parce que tu me regardes.
Extrait de : Le Tableau ou La vision de Dieu (chap. IV, La vision de Dieu est appelée providence, grâce et vie éternelle).
Je déclare donc que, s'il y avait une ligne infinie, elle serait une droite, un triangle, un cercle, une sphère. Et, de même, s'il y avait une sphère infinie, elle serait un cercle, un triangle et une ligne. Et il faut dire la même chose du triangle infini et du cercle infini.
Premièrement il est évident qu'une ligne infinie est une droite. Le diamètre d'un cercle est une ligne droite, et la circonférence est une ligne courbe plus grande que le diamètre. Si donc la ligne courbe est d'autant moins courbe que la circonférence est celle d'un cercle plus grand, alors la circonférence du cercle maximum, qui ne peut être plus grande, est courbe au minimum et droite au maximum. Ainsi, le maximum coincide avec le minimum, et l'oeil voit qu'il est nécessaire dans ces conditions que la ligne maximal soit courbe au minimum et droite au maximum.
Extrait de : De la Docte Ignorance (chap. XIII Les propriétés de la ligne maximale et infinie).
Mais dans la région de l'intellect, qui voit que le nombre est enveloppé dans la monade, la ligne dans le point et le cercle dans le centre, on saisit dans une vision mentale sans processus discursif la coincidence de l'unité et de la multiplicité, du point avec la ligne, du centre avec le cercle, comme tu as pu le constater dans les livres des Conjectures, où j'ai démontré que Dieu est au-delà même de la coincidence des contradictoires, puisque d'après Denys il est l'Opposition des Opposés.
Extrait de : Apologie de la Docte Ignorance.
Platon quant à lui, qui discerna un Etre unique, une puissance ontologique unique, un ciel unique, une terre unique en décelant en eux tous l'Un pour ainsi dire à l'état passif, contract et modifié, détecta l'Un en soi et absolu en séparant et en retranchant tout de l'Un. Et lorsqu'on le contemple de cette manière, l'Un n'est plus alors ni être ni non être, ni n'existe ni ne subsiste, il n'est plus subsistant ni auto-subsistant, ni Principe ni même Un. bien plus, la formulation : "L'Un est Un" ne serait pas exacte, puisque cette copule "est" ne peut convenir à l'Un, pas plus que dire sans copule "l'Un Un" ne serait une formulation exacte, parce que toute formulation - laquelle n'est jamais formulable sans altérité ou dualité - disconvient à l'Un. Par conséquent si tu observes bien, alors le Principe de tous les étants nommables est innommable, puisqu'il ne peut être aucun des étants principiés. Et c'est pourquoi il ne peut pas non plus être qualifié de Principe, mais il est bien plutôt le Principe innommable du Principe nommable, précédant tout ce qui est nommable à quelque titre que ce soit. De même tu comprendras maintenant mieux qu'on doit nier de lui les contradictoires en sorte qu'il n'est plus être ni non-être, ni copulativement être et non-être, ni disjonctivement être ou non-être. Mais toutes ces formulations restent en deça du Principe, qui précède tout ce qui est énonçable.
Extrait de : Le Principe
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