lundi 9 mai 2011

Katha Upanishad


Kaṭha Upaniṣad ou Kaṭhopaniṣad est l'une des plus anciennes Upaniṣad majeures et appartient au groupe des Upaniṣad principales appelées Mukhya Upaniṣad. Celle-ci est associée au Krishna Yajur-Veda (noir). Le texte qui comprend deux sections, trois lianes (valli) a été commentée par Ādi Śaṅkara.
Source du texte : wikipedia


Bibliographie :
voir sous Isha Upanishad


Yama, dieu de la mort

(...)
1-II-5. Vivant au sein de l'ignorance tout en s'estimant intelligents et éclairés, les ignorants tournent inlassablement en rond, trébuchant sur des chemins tordus, semblables à des aveugles menés par des aveugles.

1-II-6. L'Au-delà jamais ne se révèle à celui qui est dénué de discrimination, insouciant et qui, trompé par l'illusion de la richesse, devient négligent. Celui qui pense : “Ce monde seul existe, et nul autre” tombera encore et encore sous mon joug.

1-II-7. Innombrables sont-ils, ceux qui ne sont pas aptes à écouter des enseignements relatifs au Soi; innombrables aussi, ceux qui – capables d'écouter un enseignement – ne le comprennent pas. Merveille de rareté, celui qui expose la nature véritable du Soi, qui L'a atteint et en parle avec compétence. Oui, en vérité, précieuse et merveilleuse est l'expérience de l'Atman enseignée par un instructeur compétent !

1-II-8. L'Atman, lorsqu'enseigné par un instructeur médiocre, est malaisé à comprendre, car Il est saisi de diverses façons par les intervenants (du débat philosophique). Par contre, lorsqu'Il est exposé par un maître qui a réalisé l'unification en son propre Soi, aucun doute ne subsiste alors, car l'Atman, étant plus subtil que l'infiniment subtil, reste inconnaissable par la méthode argumentative.

1-II-9. Cette connaissance du Soi que tu as atteinte, ce n'est certes pas au moyen de l'argumentation que tu y es parvenu. Ô très cher, cette doctrine mène à la connaissance authentique uniquement lorsqu'elle est enseignée par un instructeur qui n'est pas un pur logicien. Oui, vraiment, tu es enraciné dans la vérité, ô Nachiketas ! Puissent les chercheurs te ressembler tous ! »

1-II-10. Et Yama continua : « Je le sais bien, le trésor karmique qui résulte des actes justes est impermanent, car rien de ce qui est permanent ne peut être atteint au moyen du transitoire. Moi-même, dieu de la Mort, j'ai dû sacrifier au Feu de Nachiketas en utilisant des matériaux périssables, et je suis ainsi parvenu à ma position actuelle, qui n'est que relativement éternelle.

1-II-11. L'assouvissement de tous les désirs, la fondation de l'univers, les fruits intarissables des sacrifices, l'autre rive où toute crainte est bannie, la voie large où l'on récolte louanges et prestige, le vaste royaume et le statut royal – tout cela a miroité devant tes yeux, et ta sage intelligence t'a incité à les repousser résolument.

1-II-12. Le sage qui, au moyen de la concentration sur le Soi, réalise cet Unique, intemporel, lumineux, difficile à contempler car non-manifesté, occulté derrière la manifestation, et qui réside dans le mental supérieur (buddhi) et repose dans le corps – cet homme-là, indéniablement, abandonne derrière lui plaisir et souffrance.

1-II-13. Le mortel qui a entendu parler de tout cela et qui l'a bien compris, qui a dès lors établi une claire discrimination entre d'une part cet Atman, qui est l'âme véritable du dharma, d'autre part son corps et tous les autres objets physiques, et qui a réalisé l'essence subtile du Soi, – cet homme-là se réjouit, car il a obtenu ce qui est source de félicité. Le royaume de Brahman, je crois, s'ouvre grand devant toi, ô Nachiketas. »

1-II-14. Nachiketas reprit la parole : « Cela qui est, et que tu vois comme différent de la droiture (dharma) et de la non-droiture (adharma), différent de la cause et de l'effet, différent de ce qui fut et de ce qui sera – parle-moi, je t'en prie, de Cela. »

1-II-15. Yama : « Le but ultime, qui est exposé dans tous les Védas, que visent toutes les formes d'ascèses, et qui est ce que désirent les hommes et qui motive leur vie de continence (Brahmacharya), ce but, je te le dis en peu de mots : c'est Om.

1-II-16. Cette syllabe Om est en vérité le Brahman, et c'est le moins qu'on puisse en dire; cette syllabe est en vérité le Brahman, et c'est le plus qu'on puisse en dire ! Quiconque connaît cette syllabe, obtient tout ce qu'il désire.

1-II-17. C'est le meilleur des supports; c'est le plus haut des supports. Quiconque connaît ce support est tenu en grande estime dans le monde de Brahma (Brahmaloka).

1-II-18. Le Soi tout-connaissant est non-né, et impérissable. Il n'a pas d'origine, et n'a rien engendré. Il est non-né, sans âge, Il est très ancien et vivra jusqu'à la fin du temps, et Il n'est pas tué quand le corps est tué.

1-II-19. Si le tueur pense qu'il tue effectivement, et si la victime pense que son Soi est effectivement tué, l'un et l'autre témoignent d'une conception erronée. Le Soi ne donne pas la mort, le Soi ne meurt pas.

1-II-20. Le Soi, qui est plus subtil que toute subtilité et plus grand que toute grandeur, siège dans le cœur de toute créature. Celui qui a maîtrisé tous ses désirs peut contempler la gloire majestueuse du Soi à travers ses sens apaisés et son esprit pacifié, et il se libère dès lors de toute souffrance.


1-II-21. Demeurant assis, Il voyage au loin; demeurant immobile, Il se déplace partout. Qui donc, si ce n'est moi, peut connaître ce lumineux Atman qui tout à la fois se réjouit et demeure indifférent ?

1-II-22. L'homme sage, qui a réalisé la présence de l'incorporel Atman à l'intérieur de tout corps, et qu'Il est fermement établi en toute chose périssable, qu'Il est grand et tout-pénétrant, ne connaît plus le chagrin.


1-II-23. On n'atteint pas à l'Atman par l'étude des Védas, ni au moyen de l'intellect, ni à force d'écouter des enseignements. Seul l'aspirant sincère qui désire ardemment L'atteindre, peut Le trouver. A celui-là, l'Atman révélera de lui-même Sa nature authentique.

1-II-24. Nul ne peut atteindre à l'Atman, qui ne s'est pas abstenu de toute conduite négative, dont les sens ne sont pas maîtrisés, dont le mental n'est pas concentré et dont l'esprit n'est pas établi dans la paix. Car celui-ci ne peut se réaliser qu'au moyen de la connaissance par expérience directe de la Réalité.

1-II-25. Ce Soi – cet Atman pour lequel les Brahmanes et les Kshatriyas ne sont pour ainsi dire que des aliments, et la Mort un simple condiment – qui donc peut savoir où Il se trouve ? »
(...)
Extrait de Katha Upanishad, trad. Martine Buttex. 

Source : 108 Upanishads
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Présentation des 12 Upanishads majeurs : 



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