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vendredi 6 mars 2020

Maître Eckhart, une vie, une oeuvre

MAJ de la page : Maitre Eckhart



Une Vie, une œuvre : Maître Eckhart aujourd'hui (France culture, 26 août 1994)
Par Michel Camus et Claude Giovannetti.
Avec Alain de Libera, Raymond Abellio, Edouard Weber et Jean-Pierre Lombard
Playlist sur Maître Eckhart (38 vidéos) : Youtube

* * *


Elephants "Singing" with Piano in Their Own Way (Paul Barton, 2018)



Beethoven “Moonlight Sonata” for Old Elephant (Paul Barton, 2020)
Playlist Youtube : Piano for Elephants




Beethoven Appassionata Piano Sonata No 23 in F minor Op 57 (1805) par Anastasia Huppman (2018)
Chaîne Youtube : Anastasia Huppman



Sergei Prokoviev, Suggestion diabolique, Op.4, No 4 tirée des Quatre pièces pour piano (1908) par Katharina Treutler (2020)
Chaîne Youtube : Katharina Treutler



Claude Debussy, Ce qu'a vu le vent d'ouest (1909) par Eloïse Bella Kohn (2014)
Chaîne Youtube : Eloise Bella Kohn


  

lundi 26 décembre 2016

Lumière, lumières

Les Voyageurs de Cédric Le Borgne









Les Cours du Collège de France
Lumière, lumières (19-27 décembre 2016)
1/7 Comment les interrogations sur la lumière ont révolutionné notre vision du monde
avec Alain Prochiantz : Neurobiologiste, directeur du Centre Indisciplinaire de Recherche en Biologie au Collège de France, et
Serge Haroche : Physicien, professeur au Collège de France, prix Nobel de physique 2012.
2/7 La lumière, de l'infiniment grand à l'infiniment petit
avec Anne-Marie Lagrange : Directrice de recherche au CNRS, et
Marc Fontecave
3/7 La lumières dans les expériences sur le mouvement et la vision... : l'optogénétique
avec Claire Wyart : chercheuse en neurosciences, chef d'équipe Inserm à l'Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (ICM) à Paris, campus hospitalier de La Pitié salpêtrière, et
José-Alain Sahel : Ophtalmologiste, membre de l’Académie des Sciences et directeur de l’Institut de la vision
4/7 La lumière comme expérience et émotion chez les peintres
avec Pascale Hemery : artiste peintre et graveur, et
Philippe Walter
5/7 Lumière, conscience et perception : la métaphore optique
avec Alain de Libera : Professeur au Collège de France et directeur d’études à l’École pratique des hautes études (Ve section : sciences religieuses), spécialiste de l’histoire de la philosophie médiévale.
6/7 Les métamorphoses de la lumière de Sumer au Japon
avec Dominique Charpin : Professeur au Collège de France, et
Jean-Noël Robert : spécialiste du bouddhisme japonais
7/7 Pourquoi avons-nous besoin des Lumières ?
avec Daniel Roche, historien, professeur émérite au collège de France, et
John Scheid, professeur au Collège de France, responsable de la chaire « Religion, institutions et société de la Rome antique », co-directeur de la Revue de l'Histoire des Religions et Vice-président de l'Association Internationale d'Epigraphie Grecque et Latine.

Collectif sous la direction de John Scheid, Lumières, lumière, Ed. Odile Jacob, 2016
Depuis la nuit des temps, la lumière a fasciné et inquiété les hommes. Dans l’Antiquité, les cultes solaires étaient importants, et les historiens des religions du XIXe siècle leur ont donné une plus grande importance encore, au point de comprendre toutes les divinités antiques comme des métaphores du Soleil. Très tôt, les hommes ont tenté d’expliquer les manifestations de la lumière, en particulier par la pratique de l’astronomie, et proposé des théories diverses qui ont abouti non seulement à des cosmologies, mais aussi à la physique et à ses innombrables applications. Ainsi, qu’elle soit un phénomène visible ou un rayonnement électromagnétique invisible, la lumière entre
en jeu dans un grand nombre de technologies modernes. A côté de ces développements scientifiques, les penseurs européens du XVIIIe siècle ont recouru à la métaphore de la lumière pour définir une démarche intellectuelle ayant pour fin d’éclairer les esprits (Lumières, Enlightenment, Aufklärung),
alors que la création artistique n’a cessé de mettre en oeuvre la lumière ou l’obscurité dans la représentation ou la transfiguration de la réalité.
Cet ouvrage regroupe les contributions du colloque tenu au
Collège de France à l’automne 2015.
Command sur Amazon : Lumières,lumière


Le Crowleur de Cédric Le Borgne
  
  

mardi 9 août 2016

Où va la philosophie médiévale ?

MAJ de la page : Alain de Libera



Collège de France : 40 leçons inaugurales par Merryl Moneghetti
Alain de Libera : Où va la philosophie médiévale ? (le 9 août 2016)

Alain de Libera qui a enseigné à la Ve Section (Sciences religieuses) de l'École pratique des hautes études et à l'Université de Genève, « essaie d’écrire depuis plusieurs années une « archéologie de la subjectivité ». Il s’en explique

« Le mot archéologie impliquait une référence à Foucault » qui « a relancé l’idée kantienne d’une « histoire philosophante de la philosophie », c’est-à-dire comme l’« histoire de ce qui rend nécessaire une certaine forme de pensée ».
« Faire l’histoire de la philosophie médiévale, c’est d’abord faire l’histoire des textes philosophiques de l’Antiquité, de leurs formes, de leur diffusion, de leur transmission, de leur lecture ; c’est s’intéresser aux traductions et aux traducteurs, à la constitution des corpus, à la formation des canons, aux institutions, aux communautés, aux groupes sociaux ; c’est s’intéresser aux relations que ces acteurs entretiennent ; à leur fonction dans la société ou dans les Églises ; à leur idéologie. »
Source (et suite) du texte : FC

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vendredi 24 avril 2015

L'invention du sujet moderne

MAJ de la page : Alain de Libera



Les Nouveaux chemins de la connaissance par Adèle Van Reeth
Actualité philosophique : Alain de Libera 24.04.2015
Alain de Libera, professeur au Collège de France et directeur d’études à l’École pratique des hautes études (Ve section : sciences religieuses), spécialiste de l’histoire de la philosophie médiévale.
pour la parution de son livre L'invention du sujet moderne : cours du Collège de France, 2013-2014 aux éditions Vrin.
Commande sur Amazon : L'invention du sujet moderne. Cours du Collège de France 2013-2014

dimanche 1 mars 2015

La spiritualité au Moyen Âge

MAJ de la page : Alain de Libera / Marguerite Porete



Les Racines du ciel par Frédéric Lenoir, Leili Anvar
La spiritualité au Moyen Âge avec Alain de Libera et Jean-René Valette 01.03.2015
Alain de Libera, professeur au Collège de France et directeur d’études à l’École pratique des hautes études (Ve section : sciences religieuses), spécialiste de l’histoire de la philosophie médiévale.
Jean-René Valette, professeur de Littérature française du Moyen Âge à l’Université Paris-Ouest Nanterre et Directeur de la revue Romania.

Alain de Libera au Au Collège de France (Vidéos en téléchargement) :
Leçon inaugurale (Où va la philosophie médiéval ?) / Cours Séminaires Colloques
Site dédié : Uni Genève

mardi 7 février 2012

Alain de Libera


Alain de Libera est un professeur de philosophie français né en 1948. Spécialiste de philosophie médiévale, il est, depuis 1985, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, où il enseigne l'histoire des théologies chrétiennes dans l'Occident médiéval, et, de 1997 à 2008, professeur à l'Université de Genève. Depuis la rentrée 2008, il enseigne de nouveau à l'École pratique des hautes études.
Source du texte : wikipedia
Autre biographie : Unige
Publications (détail) : Université Genève (PDF)

Cours : Collège de France


Publications :
- La Philosophie médiévale, coll. Que sais-je ?, PUF, 1989.
- Albert le Grand et la philosophie, Vrin, 1990.
- Penser au Moyen Age, Éd. du Seuil, 1991; coll. « Points », 1996.
- Averroès et l'averroïsme, Que sais-je ?, PUF, 1991.
- La Philosophie médiévale, coll. Premier cycle, PUF, 1993.
- La Mystique rhénane. D'Albert le Grand à Maître Eckhart, Paris, Éd. du Seuil, coll. « Points », 1994.
- « Le don de l’Islam à l’Occident », in C. David et J.-Ph. de Tonnac, éd., L’Occident en quête de sens, Paris, Maisonneuve et Larose, 1996, p. 189-196.
- La Querelle des universaux, de Platon à la fin du Moyen Age, Seuil, 1996.
- Eckhart, Suso, Tauler, ou la Divinisation de l'homme, Paris, Bayard, 1996.
- Maître Eckhart et la Mystique rhénane, Paris, éditions du Cerf, 1999.
- L'Art des généralités. Théories de l'abstraction, Paris, Aubier, 1999.
Morgen Schtarbe (roman), Flammarion, 1999.
- « Pour Averroès ». Introduction à Averroès. L'Islam et la Raison, Paris, GF-Flammarion, 2000, p. 9-76.
- La Référence vide. Théories de la proposition, Paris, PUF, 2002.
- Raison et Foi. Archéologie d'une crise, d'Albert le Grand à Jean-Paul II, Paris, Éd. du Seuil, 2003.
- Thomas d'Aquin. L'Unité de l'intellect contre les averroïstes, Paris, Vrin, 2004.
- Métaphysique et noétique. Albert le Grand, Paris, Vrin, 2005.
- Archéologie du sujet. I. Naissance du sujet, Paris, Vrin, 2007.
- Archéologie du sujet. II. La Quête de l'identité, Paris, Vrin, 2008.
- Les Latins parlent aux Latins, in Ph. Büttgen, A. de Libera, M. Rashed & I. Rosier-Catach, éd., Les Grecs, les Arabes et nous: Enquête sur l'islamophobie savante, Paris, Fayard, 2009.

L'invention du sujet moderne, Ed. Vrin, 2015
Traductions et présentations :
Porphyre, Isagoge ; textes grecs et latins, trad. par Alain de Libera et Alain Philippe Segonds. Paris, J. Vrin, 1998.
Averroès, L'Intelligence et la Pensée, GF-Flammarion, 1999.
Averroès, Discours décisif, trad. M. Geoffroy, introduction Alain de Libera, 1999.
Thomas d'Aquin, Contre Averroès, GF-Flammarion, 1999.
Maître Eckhart, Traités et sermons, GF-Flammarion, 1999.
En collaboration :
Avec Emile Zum Brunn : Maître Eckhart. Métaphysique du Verbe et théologie négative, éd. Beauchesne, 1997.
Avec Claude Gauvard et d'autres spécialistes : Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, PUF, 1re édition, 2002.
Hommage à Alain de Libera :
Alexandrine Schniewind (dir.), Christophe Erismann (dir.), Compléments de substance. Études sur les proprietés accidentelles offertes à Alain de Libera, éd. Vrin, 2008.





Les Racines du ciel par Frédéric Lenoir, Leili Anvar.
La spiritualité au Moyen Âge avec Alain de Libera et Jean-René Valette 01.03.2015



Les Nouveaux chemins de la connaissance par Adèle Van Reeth
Actualité philosophique : Alain de Libera 24.04.2015


L'Un ou la Trinité ?

Sur un aspect trop connu de la théologie eckhartienne.
(...) 

Posons donc, pour aller à l'urgence, une première thèse. Il n'y a pas de doute dans l'esprit d'Eckhart sur la nature de son entreprise. Le maître de Thuringe ne se veut pas philosophe contre théologien. Les philosophes sont pour lui ce qu'ils sont pour Albert le Grand : les représentants d'une science qui, pour être païenne dans son origine, n'est pas la "science du dehors". (...) il n'y a pas un territoire du philosophe et un autre du théologien. D’où l'extraordinaire programme d’exégèse qui ouvre ledit Commentaire [Évangile selon Jean] (§2) : "expliquer par les raisons naturelles des philosophes les affirmations de la sainte foi chrétienne et de l'Ecriture dans les deux Testaments" et sa réciprocité (§3) : "montrer comment les vérités des principes, des conclusions et des propriétés des choses de la nature sont clairement indiquées dans ces mêmes mots de l'Ecriture sainte que l'on interprète au moyen de ces réalités naturelles". (...)
Soit donc la question directrice de notre intitulé présente sous forme d'alternative : l'Un ou la Trinité. Le  thème n'est pas neuf, et, en un sens, il est trop connu. Ce que nous voulons reprendre ici n'a rien non plus d'original. On peut l'exprimer en disant que l'énigme de la théologie eckhartienne réside d'abord dans le fait qu'elle est une transposition allemande de la théologie de Denys.
(...)
"Il faut que l'esprit s'élève au-dessus de tout nombre, qu'il perce toute multiplicité, et alors Dieu perce également en lui. Et autant Dieu perce en moi, autant moi je perce en Lui. Dieu conduite cet esprit dans le Désert, dans l'unité de Lui-même, là où il est un Un pur jaillissant en Lui-même. Un tel epsirt est sans pourquoi; s'il devait encore avoir un pourquoi, l'unité aussi devrait avoir un pourquoi. Un tel esprit est dans l'unité et la liberté" (Sermon 29)
Si le Lieu de Dieu et de l'âme est le vide, la percée, durchbruch, ou traversée, ubervart, est-elle une expérience sans sujet ? C'est un détachement, un dépouillement, abegescheidenheit, où Dieu se dépouille de Lui-même en tant que Deus trinus, durant que l'homme se dépouille de lui-même en dépassant les puissances psychiques - mémoire, intelligence, amour - qui, selon Augustin, sont en l'âme l'image ou le vestige de la Trinité. Le Dieu qui vient à l'esprit détaché n'est pas Dieu, ce n'est pas même un Dieu-Un, c'est le Fond, autrement dit l'absence de toute forme, qui se fait Forme, forme informe ou plutôt sans formes :
"Si l'âme contemple Dieu en tant qu'il est Dieu, ou en tant qu'Il est Image ou en tant qu'il est trinitaire, il y a en elle un manque. Mais quand toutes les images de l'âme sont écartées et qu'elle contemple seulement l'unique Un, l'être nu de l'âme reposant passivement en lui-même rencontre l'être nu, sans forme, de l'unité divine, qui est l'être suressentiel. (Sermon 83)
(...)
L'Un ou la Trinité ? article paru dans la Revue des sciences religieuses 70 no1 (1996), p.31-47.

* * *
(...)
AL : Oui. Je pense que mon Archéologie du sujet est une table d’orientation sur les problématiques du sujet dans la longue durée philosophique. Rien de plus. Mais rien de moins.

AP : Il ne s’agit donc pas pour toi de proposer une nouvelle « théorie du sujet » comme Badiou ou d’autres ?

AL : Non, absolument pas. Mon travail est d’ordre archéologique : on n’attend pas d’un archéologue qu’il invente quoi que ce soit, mais seulement qu’il reconstitue un dispositif. Concernant la question du sujet, il s’agit pour moi de reconstituer les grandes étapes de l’émergence de cette notion et de donner les étapes clés des différentes figures du sujet et de la subjectivité. J’ajoute que je ne suis pas soumis à la linéarité chronologique et que je m’autorise de nombreux va-et-vient en circulant dans les concepts, les thèses et les arguments que je prends, comme je l’ai dit au début, comme fonctionnant en réseau. Là aussi, mon projet se démarque de « l’histoire de la philosophie » au sens classique du terme. On ne verra la cohérence d’ensemble de l’Archéologie du sujet qu’à la fin du quatrième (ou cinquième !) tome.
Entretien avec Alain de Libera autour de l'Archéologie du sujet par Henri de Monvallier
Source du texte (complet) : actu-philosophia




vendredi 21 octobre 2011

Exode 3,14




Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian; et il mena le troupeau derrière le désert, et vint à la montagne de Dieu, à Horeb.
L’ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point.
Moïse dit : Je veux me détourner pour voir quelle est cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point.
L’Éternel vit qu’il se détournait pour voir; et Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit : Moïse ! Moïse ! Et il répondit : Me voici !
Dieu dit : N’approche pas d’ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte.
Et il ajouta : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu.
L’Éternel dit : J’ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs, car je connais ses douleurs.
Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays dans un bon et vaste pays, dans un pays où coulent le lait et le miel, dans les lieux qu’habitent les Cananéens, les Héthiens, les Amoréens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens.
Voici, les cris d’Israël sont venus jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font souffrir les Égyptiens.
Maintenant, va, je t’enverrai auprès de Pharaon, et tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les enfants d’Israël.
Moïse dit à Dieu : Qui suis-je, pour aller vers Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les enfants d’Israël ?
Dieu dit : Je serai avec toi ; et ceci sera pour toi le signe que c’est moi qui t’envoie : quand tu auras fait sortir d’Égypte le peuple, vous servirez Dieu sur cette montagne.
Moïse dit à Dieu : J’irai donc vers les enfants d’Israël, et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m’envoie vers vous. Mais, s’ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je ?
Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle ’Je suis’ m’a envoyé vers vous.
Extrait de Exode, chap. 3, trad. Louis Segond
Source du texte : wikisource
Autre traduction wikisource : Crampon / De Sacy / Darby
A consulter sur wikipedia : Exode / YHWH / Moise


Bibliographie :
 - Exode, dans Bible, Ancien Testament, Tome 1, Ed. Gallimard, La Pleiade, 1959 / Ou autres traductions.
Etudes :
Collectif, Celui qui est, interprétations juives et chrétiennes d'Exode 3,14. Edité par Alain de Libéra et Emilie Zum Brunn, avec le concours du CNRS, Ed. du Cerf, 1986. (ouvrage épuisé).




 (...)
   De fait, quand Dieu dit : Sum qui sum, il faut comprendre que le sujet lui-même, le premier sum, est, c'est-à-dire n'est autre que le prédicat lui même, le second sum :
   Cum ergo dicit : "Sum qui sum", docet ipsum subiectum sum esse ipsum praedicatum sum secondum positum. 

   En d'autres mots : l'énoncé divin note l'indiscernabilité ou l'identité du sujet de la désignation elle-même, de l'essence et de l'être, de la quiddité et de l'anité. Ceci revient alors à affirmer que le signifié du Nom de l'Exode est l'autosuffisance de l'essence divine ou, réciproquement, que l'essence de Dieu est cette suffisance même. (...)

   Ce retournement spéculatif de la formule de l'onto-théologie sera, on l'a déjà dit, repris dans les Prologues sous la forme Esse est Deus. Il faut cependant noter que dès In Exodum l'essentiel de la métaphysique eckhartienne est acquis : Dieu est l'Etre lui-même, l'Etre est Dieu lui-même, Lui-même est "Qui est" (Ipse est "Qui est").
   C'est Lui-même, que les Sermons allemands appelleront "Je", qui est ici appelé l'"Etre" :

   Dieu est l'être lui-même et l'essence de lui-même est l'être lui-même. Lui-même est ce qui est et celui qui est, Exode 3 : "Je suis qui suis", "Qui est m'a envoyé." "Par lui-même et en lui-même" est tout ce qui est, (Lui qui est) la suffisance elle-même, en qui et pour qui et par qui il suffit à tout.
Deus est ipsum esse et essentia ipsius est ipsum esse. Ipse est id quod est et is qui est, Exodi 3 : "Sum qui sum", "Qui est misit me". "Per ipsum et in ipso" est omne quod est, ipsa sufficientia, in quo et per quem et a quo sufficit omnibus. 

   L'ipséité de l'Etre est un solipsisme, car il n'y a d'autre possibilité d'être que d'être Lui. En dehors de Lui, il n'y a rien : Extra ipsum nihil. N'être rien c'est être sans Lui. La vie de l'être est en Lui qui est l'être lui-même, car il est lui-même et toutes choses, dans la mesure où elles trouvent en Lui la suffisance, c'est-à-dire l'être lui-même.
   Etre c'est donc être Dieu en Dieu, c'est être l'Ipse même de l'Etre.
   Eckhart accomplit ainsi le mouvement d'exégèse esquissé chez Ulrich de Strasbourg par l'inscription de l'Un (quia unus est) dans l'Etre (quia est) divin. Cette synthèse entre le néoplatonisme d'Augustin et celui de Denys est particulièrement évidente quand il reprend les passages augustiniens du De consideratione de saint Bernard :

   Qu'est-ce que Dieu ? (Celui) sans lequel rien n'est. Il est autant impossible que quelque chose soit sans lui que lui sans lui-même; il est (l'être) de lui-même et de toutes choses et ainsi, en quelque façon, lui seul est, qui est son propre être et l'être de toutes choses. 

(...)
Extrait de : Alain de Libéra, L'Etre et le Bien : Exode 3, 14 dans la théologie Rhénane, chap. II Ipséité de l'Etre et solipsisme ontologique chez Maitre Eckhart. Article paru dans :
Collectif, Celui qui est, interprétations juives et chrétiennes d'Exode 3,14. Edité par Alain de Libéra et Emilie Zum Brunn, avec le concours du CNRS, Ed. du Cerf, 1986. (ouvrage épuisé)
 


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